Chapitre VIII

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J'appuyai de toutes mes forces et à plusieurs reprises sur le bouton de l'ascenseur mais comme la plupart des gens pressées qui ont déjà testé cette méthode, celui-ci n'arrive pas plus vite ! 

Oh et puis tant pis je prends l'escalier ! Je me mis à courir comme une folle, les battements de mon cœur concordant avec le bruit de mes pas. 

21 étages plus tard je traverse la rue à grands pas malgré ma respiration ressemblant de plus en plus à un asthmatique. Tout en bondissant sur la pointe de mes pieds, je tâte la poche arrière de mon jean pour trouver mon portable. Et devinez quoi ? Bingo ! Je l'avais oublié ! 

Je me mis à penser très fort, au cas où j'aurai des dons insoupçonnés de télépathie, ATTENDS MOI ELIOTT !

J'arrivai à la terrasse du café en titubant, inspirant et expirant comme un rhinocéros. J'aperçus Monsieur Petit, une tasse de café à la main, lisant son journal paisiblement comme si rien d'autre n'importait. 

Il dut entendre le lourd bruit de mes pas car il se retourna vers moi et esquissa un sourire. Ça me fit tout drôle de le voir ainsi accoutré dans une chemise blanche avec une cravate bleu marine impeccablement nouée et une veste assortie.

« Salut... »

Je le saluai entre deux essoufflements, les mains sur les genoux. Et alors ? J'assumais haut et fort que je n'étais pas sportive mais c'est vrai qu'à ce moment précis je devais avoir l'air pitoyable.

Son regard était incroyablement tendre, comme si j'étais la créature la plus magnifique de cette planète. D'un geste il indiqua la chaise en face de lui. 

Je me laissai tomber dessus en soupirant faisant grincer la chaise au passage. 

Quelques personnes se retournèrent pour voir la source du boucan mais je fis semblant de ne pas les voir et pris un air décontracté en croisant mes bras sur la table, dans une position d'élève studieuse qui écoute attentivement son professeur.

« Dure matinée ?

-M'en parle pas.

C'est drôle n'empêche. C'est lui qui s'est levé vers 6h pour aller travailler, qui a passé plusieurs heures dans un bureau et c'est moi qui ait le plus souffert.

-Tu sais...

-Mmh ?

-...Tu n'étais pas obligée de courir, j'ai encore une demi-heure avant de reprendre le boulot. »

Mon front claquant sur la table fit un bruit sonore et plusieurs personnes se retournèrent à nouveau dans notre direction. 

Quelques minutes rythmées par le chant des oiseaux et les conversations des consommateurs s'écoulèrent.

« Si ça continue comme ça je vais craquer...Dis-je sans relever la tête

-Ah oui ? Et pourquoi ça ?

Il mélangeait machinalement le reste de son café avec une petite cuillère, provoquant quelques bruits cristallins.

-Eh bien en quelques mots simples : moi reprendre travail demain, mais moi pas avoir contrats, si moi pas rendre contrats demain, patron pas content et si patron pas content, moi chômage.

-En effet...Ceci est problématique...

Je levai les yeux vers lui et malgré son ton ironique, il affichait une expression sérieuse.

-A quoi tu penses ?

-Je me disais que je connais quelqu'un qui habite à Philadelphie et qui pourrait se charger de rechercher ta valise.

Je me remis contre le dossier de la chaise et regardai Eliott en face.

-Vraiment ?...Oui mais même s'il y arrivait ce serait impossible de l'avoir pour demain et si j'avouais à mon boss que j'avais égaré les contrats, il ne me ferait plus confiance...

Eliott se mit à sourire mystérieusement.

-Écoute, cette personne a ses contacts alors je te garantis que dans deux heures tout au plus ils auront localisé ta valise.

Je me mis au bord de ma chaise et me penchai vers lui.

-Cette personne...Chuchotai-je, c'est pas un mafieux au moins ?

Il mit sa main devant sa bouche pour retenir un rire. L'océan dans ses yeux se mit à étinceler, de petites larmes apparurent aux coins de ceux-ci.

-Non, c'est mon frère. » Dit-il dans une expiration

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⏰ Dernière mise à jour : May 11, 2018 ⏰

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