Déborah

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08 Juin 1944

  Je cours, espérant trouver une issue, un endroit où je pourrais me cacher, ne serais-ce que pour la nuit. Je suis terrifiée. Je cours partout, demandant de l'aide aux gens qui m'entourent mais personne ne m'écoute. Tous, me dévisagent, m'ignorent, m'évitent... et me traitent de 《sale juive》. Je fuis, espérant trouver quelqu'un qui pourra m'aider. Je trouve un jeune homme, de mon âge je crois. Il est assis sur des marches, devant une maison. Je m'avance vers lui mais je pense soudain qu'il ne va pas pouvoir m'aider. Jai l'impression que c'est un Allemand à son allure, mais je ne pense pas que ce soit un nazi. À la pensée ce mot, je cours car j'ai peur. J'ai peur de me faire enlever par les nazis qui ont mes parents depuis maintenant vingt - quatre heures. J'ai l'impression que cela fait une éternité. Je ne sais pas où il les emmènent; de toute façon, ici, personne ne le sait. Je suis devant le jeune homme et je lui murmure:
《Aidez - moi s'il vous plaît, les Allemands ont emmène ma famille...》, je ne pense même plus à me méfier... Interloqué, il me dit d'attendre et entre dans la maison.
    Quelques instants plus tard, il ressort et me dit doucement, en souriant:
《Viens, tu peux venir 》.
   Je le remercie vivement, j'ai même envie de le prendre dans mes bras ! C'est un homme très généreux et très beau par la même occasion !
   J'entre alors dans la maison et je reconnais de suite Caroline. Elle m'enlace chaleureusement. Nous sommes toutes les deux émues et, un peu gênées de se retrouver dans ces circonstances. Nous nous connaissons depuis notre petite enfance mais nous  nous sommes perdues de vue vers 1930.
  Je suis fière d'elle. C'est incroyable qu'elle soit devenue résistante ! Mais ça ne m'étonne pas d'elle, elle est si courageuse !                    J'aimerais être comme elle, me battre pour sauver mes parents, sauver tous ces gens. Personne ne doit subir ce que doivent subir mes parents en ce moment. Moi, qui suis très sensible, tout ça me déchire ! J'ai du rester cachée pendant près d'une semaine dans une cave avec des rats, sans rien à manger avec seulement un peu d'eau pour survivre. Je veux que personne d'autres n'ait à vivre ça. Je ne comprends pas comment peut on maltraiter des êtres humains. Certes, nous sommes différents des Allemands, nous juifs. Mais tous les êtres humains sont différents, quelques soient leurs origines, leurs religions, leurs langues maternelles... Mais d'un autre côté nous ne sommes pas si différents que ça ! Nous avons tous deux jambes, deux bras, deux yeux, une bouche, des mains, et un coeur... Nous avons, nous aussi, le droit d'exister. Nous ne demandons rien de plus. Nous voulons juste vivre en paix. Être libres.

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J'espère que ce chapitre vous a plu. Ce premier chapitre de Déborah était assez long !
Bonne journée

Marine



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