Morley’s Candy Emporium a été crée en 1967, ici, à Boston. C’est une toute petite boutique, probablement la moitié de la superficie de l’appartement d’Harry. Cette boutique fait de tout –de la maison en sucre à près de quarante chocolats différents. Son intérieur me rappelle celui d’une boulangerie. Il y a une zone de détente, pour tous ceux qui veulent jouir de ces douceurs en profitant de la chaleur de cheminée de briques. Je suis venue ici de nombreuses fois étant enfant.
« Morley’s Candy Emporium » dit Harry alors que nous sommes sur le trottoir, devant le grand panneau au-dessus de la porte. Des petits flocons de neige commencent à tomber autour de nous. « Fondée en- »
« 1967 » je finis pour lui. Quand il semble confus, je dis : « J’adore cet endroit »
« Moi aussi » dit-il.
« Ah ouais ? »
Il hoche la tête et nous entrons dans la boutique. L’endroit est assez fréquenté, mais le petit salon ne l’est pas. Un employé me reconnaît et me fait un signe, qui je lui rends. La chaleur de ce lieu soulage instantanément mon corps froid. Je suis dégivrée, je pense et je ris. Harry à le coup tendu sur le côté afin qu’il puisse voir le grand homme en face de nous. Il tourne son regard vers moi alors que je continue de rire.
« Qu’est ce qui est si drôle ? » demande-t-il à haute voix.
Je ris encore plus. « Rien » j’explique et change de sujet. « Que vas-tu prendre ? »
Il hausse les épaules. « Comme d’habitude. C’est une friandise vraiment cool. C’est comme une boule de chocolat au lait, mais au lieu, c’est de la crème à la fraise. C’est vraiment bon »
« Jack aime cela. Ils ne sont pas mauvais »
« Pas mauvais ? ». Il me regarde comme si j’étais folle. « Holly, elles sont incroyables »
Je hausse les épaules. « Je n’aime pas les fraises »
Il secoue la tête. « Pourquoi sommes-nous amis ? »
« Parce que je suis une maman chaude et cool » je le taquine. « Tu te souviens ? »
« Je me souviens ». Il hoche la tête.
Quand c’est notre tour à la caisse, Harry me laisse passer en première. Belinda, une employé de Morley’s, nous regarde suspisieusement tous les deux. Deux clients communs qu’elle connaît viennent ensemble.
« Eh bien, qu’avons-nous ici ? ». Elle sourit. « Holly ? Harry ? »
Harry rit doucement. « On est juste amis, Belinda »
« Hum ». Elle n’a pas l’air convaincue. « Qu’est ce que je peux faire pour vous ? Comme d’habitude ? »
Je hoche la tête. « Oui »
Elle se retourne vers Harry. « Et pour toi ? »
« Comme d’habitude »
« Bien ». Elle sourit. « Ca devrait être près rapidement »
Nous disons chacun merci et sortons de la file d’attente pour que les autres personnes puissent prendre notre place. Je mène Harry sur un banc en bois qui se trouve juste à côté de la porte d’entrée. Je peux sentir le froid à travers la fenêtre. La neige tombe plus rapidement maintenant. Je crains de ne pas pouvoir rentrer. Quand Harry me voit regarder le temps avec dégoût, il jette un regard inquiet sur moi.
