XV

8.9K 751 70
                                    

Les lèvres d’Harry se déplacent contre les miennes, et je le laisse faire. Je sais que je ne devrais pas faire cela, parce qu’Harry est mon ami, mais plus je refuse de l’embrasser, plus je me dis que ça ne peut pas être plus juste.

Son corps continue à planer sur le mien, laissant quelques centimètres d’espace entre nos poitrines. Pour une raison qui m’est encore inconnue, les seules choses qui se touchent sont nos lèvres. Mes mains restent sur le côté et les siennes sont plantées de chaque côté de ma tête. Mon esprit bourdonne. Tout ce a quoi je pense être capable de penser est : merde.

Je ne me comprends pas parfois.

A l’enterrement, quand Harry chantait cette chanson, je sentais que je l’avais bien compris, toute la douleur et la tristesse qu’il ressentait à cause de Charlotte et de Connor. C’était agréable d’être en mesure de rentrer, pour la première fois, dans le cerveau d’Harry. Mais maintenant que j’ouvre les yeux au milieu de ce baiser et vois ses yeux fermés, je sens Harry pour la première fois. Je crois que ce désir, il a du l’avoir pour moi ; je sens sa dépression, masquée dans la plus étrange des façons, indescriptible. Et voir Harry exposé comme ça, ouvert et plein de désir pour moi, c’est quelque chose de vraiment grand.

Puis, je me souviens que mes yeux sont ouverts. Donc, je les ferme. Et je continue de l’embrasser avec la même luxure et le même désir qu’Harry, en ce moment. Il se lève et me ramène avec lui (je remercie Dieu que notre baiser se rompt momentanément). Nos pieds touchent le sol. L’une de ses mains reposent sur le bas de mon dos et l’autre est doucement placée sur ma joue. Je mets les miennes sur ses hanches, pensant que la position de mes mains n’est pas le plus important, l’objectif principal est ce baiser.

Et si nous nous embrassions passionnément, en public, votre première phrase serait de nous ordonner de prendre une chambre. Je m’éloignerais d’Harry et lui suggérerais de faire ça. Mais, en ce moment, nous sommes dans une pièce, sa chambre, et je pousse le scénario, appuyant mon corps contre le sien. Il marmonne ensuite quelque chose ou gémit très, très doucement. Je souris contre ses lèvres, tout comme lui.

Beaucoup trop tôt, le baiser se termine, et Harry et moi sommes à la recherche de l’un et l’autre. Il ne me regarde pas aussi tristement et déprimé qu’avant le baiser, ce qui me rassure, mais il ne semble pas heureux pour autant. Il n’y a pas de lumière dans ses yeux verts, les poches sous ses yeux sont encore trop visibles et il me regarde bizarrement. Je fais un pas en arrière alors qu’il continue à me regarder comme si j’étais une parfaite inconnue.

« Quoi ? » je demande.

« Rien ». Il secoue la tête et s’installe au pied de son lit.

« Je suis désolée » est tout ce que je parviens à dire.

« Pourquoi es-tu désolée ? »

« Je ne sais pas » dis-je.

Il hoche la tête. « Je te remercie de m’avoir permis de t’embrasser »

Je rigole. « Ce fut un plaisir ». Je fais quelques pas, me plaçant debout, entre ses jambes. Je baisse les yeux sur lui, mais il ne lève pas le regard. Je fronce les sourcils. « Ca va ? » je lui demande.

« Non » dit-il.

« C’est bon » lui dis-je.

« Je sais »

« Tu sais, tu embrasses vraiment bien, Harry ». J’essaie de détendre l’atmosphère.

Il lève les yeux et sourit à peine. « Tu vois »

Black Friday » h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant