Cet après-midi à jouer les nounous n’était pas vraiment de tout repos. Surveiller les enfants, éviter Zachary, jouer avec les enfants, éviter Eliott, aider à couper le gâteau, le servir. Je crois que tout nettoyer à la fin était plus simple que le reste. Je jette tous les gobelets en plastique que je trouve avec l’aide de Sébastian qui n’a plus dit un mot à son retour. Je fais le tour de la maison les bras chargés de sacs-poubelles quand je vois Sofia débarquer en tenue de soirée : robe couleur or, assez, voire très courte, chaussures à talons beaucoup trop hauts pour être portés par des humains autres qu’elle. Je dois dire que parfois je me demande ce que je fais avec elle, et puis je me rappelle qu’elle est la seule à pouvoir me supporter et que c’est pareil de mon côté. Je pose les sacs et je croise les bras réservée.
— C’est quoi cette tenue ?
— Toi et moi, Salem on va aller s’éclater en boîte de nuit.
J’adorerais y aller, ça fait un moment qu’on n’est pas sorties toutes les deux et j’aime m’amuser et danser avec elle jusqu’à ce que mes pieds en souffrent mais…
— C’est l’anniversaire de Charlie tu as oublié ?
— Tu viens de passer toute la journée avec elle et je suis sûre qu’ils vont encore l’emmener au cinéma regarder un dessin animé bizarre avec des poneys et tout le reste.
— Tu es encore choquée de celui de l’année dernière hein?
— Ce petit chien n’aurait jamais dû mourir d’accord?
Je me mets à rire en levant les yeux au ciel. C’est vrai que ce dessin animé était bizarre. Ce qui sera aussi le cas de celui de cette année je suis sûre. Et puis Charlie sera tellement captivée qu’elle oubliera très vite mon absence.
— Allez dis oui Amyra je te promets qu’on va s’amuser. Est-ce que je t’ai déjà déçue à ce sujet ?
Je souris très tentée.
— Non.
— Alors dépêche on va t’habiller!
Elle me pousse vers la maison et je me laisse vite faire. J’ai besoin de sortir et de me libérer l’esprit. Mais il y a quelque chose d’étrange dans le comportement de mon amie. J’ai l’impression qu’elle a une idée derrière la tête. Laquelle ? Je ne sais pas, ni à quel sujet, mais je sens quelque chose de pas net. Je vais devoir bien la surveiller ce soir. On arrive dans ma chambre où je n’étais pas retournée depuis… mon rêve érotique, et elle s’occupe directement de mon maquillage « smokey eyes », avant de se précipiter vers mon armoire pour choisir entre plusieurs tenues qu’elle me propose comme si elles ne m’appartenaient pas. Je ne dis évidemment rien puisqu’au final je sais que je porterai la robe qu’elle aura choisie pour moi. Je n’aurai pas mon mot à dire. Même si ce mot sort dès qu’elle me montre la « tenue parfaite ».
— Non.
— Amyra !
— J’ai dit non !
Cette robe noire je ne sais même pas ce qu’elle fait encore dans mon armoire. Elle date de mon emménagement ici et je ne l’ai pas mise depuis un bon bout de temps. C’est le genre de robe très courte qui arrive à la moitié des cuisses, qui n’a pas de manches, et qui fait des seins et des fesses énormes tellement elle est moulante. J’ai même peur de ne pas pouvoir respirer en la portant.
— Avec cette robe je risque d’attirer tous les pervers du coin et tu sais qu’il y en a beaucoup près des boîtes de nuit le soir.
— Il ne t’arrivera rien.
— Bien sûr que si parce que j’aurais l’air d’une strip-teaseuse dans cette robe.
— Amyra fais-moi confiance tu seras bien protégée. Alors enfile cette robe avec les bottes noires et vite je t’attends dans la voiture.
Elle me lance la robe puis sort sans un mot. Avant j’aimais m’habiller avec des tenues aussi… sexy. Comme ça les garçons me voyaient. Mais ça s’était avant Foster. Avant… Bon je dois arrêter de penser à ça. Je dois passer à autre chose et c’est clair que là maintenant j’ai bien besoin d’un peu de confiance en moi. Alors, décidée, j’enfile la robe rapidement, puis les bottes, quelques accessoires, je passe un coup de main dans mes cheveux pour redonner un peu forme à mes boucles. Et me voilà au rez-de-chaussée. Puisque je ne croise personne et heureusement vu la façon dont je suis habillée, je laisse un mot sur la table du salon et je sors rejoindre Sofia. Quand j’entre dans la voiture elle m’observe longuement avant d’approuver par un pouce en l’air.
Nous quittons la maison pour aller jusqu’à notre destination habituelle. D’accord on n’a pas encore l’âge d’y aller. Mais ma superbe meilleure amie a des contacts là-bas qui nous laissent toujours entrer. Je regarde la rue défiler devant mes yeux. Tout passe à une vitesse folle, un jour je voudrais prendre une voiture, monter dedans avec une personne choisie au hasard et rouler jusqu’à ce que le jour se lève sans prévenir mes proches, sans me soucier de quoi que ce soit. Je voudrais pouvoir m’arrêter dans un endroit désert et m’allonger sur le capot de la voiture pour observer les étoiles laisser place au soleil et à la clarté du petit matin. Une partie de mon rêve, partir loin d’ici pour toujours. Que je n’ai jamais eu le courage de réaliser. Et qui disparaît vite quand le néon bleu géant se met à cacher le ciel. Sofia sort toute contente, je lui emboîte le pas en riant devant son excitation et on passe devant tout le monde avant de saluer le videur qui nous laisse entrer comme si on était deux stars. J’adore ça.
Mais ce que j’adore encore plus c’est quand on passe le rideau noir derrière la porte qui nous fait découvrir la salle gigantesque remplie de personnes qui dansent, boivent et rigolent. Les bracelets fluorescents des danseurs brillent de mille feux. Pour entrer sur la piste de danse il faut d’abord en prendre un. Ou plusieurs. Généralement Sofia et moi on en met autour de nos bras et on en assemble pour les mettre autour de nos cous pour bien nous faire remarquer par le DJ professionnel debout derrière les énormes enceintes d’où jaillit un son tellement fort qu’on a du mal à s’entendre parler. Je vois en entrant plusieurs garçons assez mignons qui me regardent en me lançant des regards suggestifs.
— Tu vois qu’est-ce que je t’avais dit ? ! crie mon amie. Elle aussi a remarqué ces coups d’œil.
— Je t’avais aussi parlé de pervers!
— Ne t’en fais pas pour ça !
Elle me fait un clin d’œil puis se tourne vers le bar en souriant. Je suis son regard et repère un visage qui m’est familier. Un grand et beau blondinet avec des tatouages aux bras et un piercing à l’arcade sourcilière. Mac son petit copain et mon ami depuis aussi longtemps que je la connais. Je cours donc vers lui dès que je le vois, il se lève juste à temps pour que je lui saute dans les bras. Il me serre contre lui, heureux de me voir.
— Mackensie espèce d’enfoiré tu ne m’as pas prévenue que tu revenais!
Il rit puis on se sépare tous les deux fous de joie de se retrouver.
Évidemment on doit crier pour que l’autre puisse entendre ce qui n’est pas super comme conditions pour des retrouvailles émouvantes mais on s’en fiche.
— Je plaide coupable ! Je voulais te faire la surprise !
— C’est réussi!
Je passe ma main dans ses cheveux pour les ébouriffer et je le prends encore une fois dans mes bras. Je n’arrive pas à croire qu’il soit vraiment là. Il était parti faire un voyage humanitaire qui était supposé durer encore un mois mais visiblement il a pu rentrer plus tôt. Ça me fait tellement plaisir de le revoir. C’est mon meilleur ami lui aussi après tout. Quand Sofia nous rejoint enfin à cause de ses talons atroces, elle commande des shots pour fêter nos retrouvailles.
Et j’en bois un, puis un autre, et un autre… au final j’arrête de compter mais je suis tellement bien que je tire mes amis vers la piste de danse, et je danse dans les lumières. Je danse au rythme de la musique électro comme si ma vie en dépendait. Je danse comme jamais je n’ai dansé et j’adore ça. J’ai l’impression que je flotte sur un petit nuage, j’oublie totalement les gens autour de moi y compris mes deux amis, j’entends juste la musique. Les enceintes provoquent des vibrations dans tout mon corps et je souris. J’adore être ici.
J’oublie tous mes problèmes, je me vide la tête et je peux enfin être moi-même. Une brève pause alcool, et j’y retourne. Je me laisse aller, je suis inarrêtable. D’ailleurs je m’amuse tellement que le DJ qui nous connaît très bien me remarque et me fait monter avec lui derrière les platines. Je danse de plus belle, attirant même des gens sur la piste. D’ici je vois tout le monde, et pourtant je me sens seule au monde. Plus personne pour m’embêter en me disant ce que je dois faire. Je suis presque au paradis. Mais trop vite, bien trop tôt, Sofia et Mac décident qu’il est l’heure de rentrer. Ils ont beau me répéter qu’il est déjà minuit passé je ne les écoute pas. Je veux rester et m’amuser.
Ce qui oblige mon ami à me soulever sur son épaule pour m’entraîner hors de la salle bruyante mais si envoûtante. J’attrape au passage un shot sur un plateau et je le bois d’un coup juste avant de sortir. Dehors tout est silencieux. On entend toujours la musique, étouffée par les murs épais. Le videur qui remplace le premier nous fait signe pour nous dire au revoir alors je me mets à lui faire des signes à mon tour toute contente. Je suis heureuse d’avoir écouté Sofia et d’être venue ici. Même si je commence à me sentir assez mal quand je me retrouve assise dans la voiture. Une nausée atroce monte dans ma gorge.
Heureusement ma meilleure amie qui est toujours là pour me sauver me tend un cachet à base de plante qu’elle me donne à chaque fois et qui fait de véritables miracles. Je lui répète plusieurs fois pendant le trajet que je l’aime et je le dis aussi à Mac qui conduit. Il n’a bu qu’un shot en début de soirée alors lui il se sent mieux que moi. Je ne vois pas le temps passer et sans que je comprenne comment, je me retrouve devant la porte de ma maison, soutenue par Mac qui sonne à la porte. Elle s’ouvre sur un Zachary à moitié endormi et toujours affreusement sexy. J’entends des bribes de conversations entre les deux garçons avant de me retrouver soutenue cette fois par ce cher Zachary qui me regarde en souriant.
— Alors toi tu as l’air de t’être bien amusée je me trompe ?
— C’était génial!
— Ouais, et on me traite d’alcoolique.
Et sur ces mots, il se baisse pour me soulever entièrement dans ses bras comme une princesse. Je ris en posant mes mains derrière son cou.
— Fais attention ma robe est très courte et je ne voudrais pas que tu vois ce qu’il y a en dessous.
— C’est ça ouais.
Il a l’air heureux de me voir dans cet état mais je n’y prête pas longtemps attention. Je ris et pose ma tête sur son épaule. Il m’emmène jusqu’à ma chambre, sur le lit.
— Honnêtement je n’imaginais pas que je te déshabillerais aussi tôt et de cette façon Amyra Salem.
Il commence par retirer mes bottes pendant que je continue de rire, puis il me redresse pour pouvoir enlever ma robe et une fois que je me retrouve en sous-vêtements et que je ne porte plus cette robe qui me coupait la respiration, je m’approche de lui et j’enlace son cou pour l’attirer vers moi et l’embrasser. Je suis à moitié nue devant lui et je ne veux qu’une chose, sentir ses lèvres sur les miennes. Ce qui arrive d’ailleurs très vite, mais il me repousse tout aussi rapidement.
— D’ordinaire ça ne m’aurait pas déplu mais là on va éviter ce genre de choses vu ton état.
— Je m’en fiche embrasse-moi.
Je l’attire à nouveau vers moi et cette fois il se laisse aller en répondant à mon baiser, mais. Il reprend vite ses esprits et s’éloigne encore une fois.
— Sérieusement Amyra. Tu n’es pas toi-même là alors il ne se passera absolument rien.
Et il me laisse retomber sur le lit. Il continue de me parler mais je n’entends que la moitié de ce qu’il dit parce que le sommeil devient plus fort que moi.
Quand je me réveille le lendemain c’est avec un mal de tête affreux. Bon j’ai déjà connu pire, heureusement que Mac m’a fait boire de l’eau dès le début de la soirée. Par contre je n’arrive pas à me souvenir du reste de la nuit. Je me souviens être arrivée, avoir revu
Mac, avoir dansé mais après trou noir. Je me redresse difficilement jusqu’à ce que mon regard s’arrête sur un invité surprise assis sur le fauteuil tournant de mon bureau. Zachary est là dans ma chambre.
Endormi. Et torse nu. Je me mets donc logiquement à paniquer, mais ça s’aggrave seulement quand je remarque que le « pyjama » que je porte, est en fait son t-shirt. Je ne comprends pas ce qui se passe et encore moins ce qui a pu se passer. Est-ce qu’on aurait… non c’est impossible. Enfin je l’espère. Dans le doute je me lève malgré mon mal de tête et je m’empare de la batte de base-ball à nouveau pour me diriger vers lui discrètement. Face à lui, je crie son nom. En faisant raisonner ces sept lettres dans mon crâne et le sien car il se réveille en sursaut et prend peur quand il me voit avec la batte, l’air menaçant.
— Wow on se calme, chuchote-t-il pour ne pas réveiller tout le monde. Tu fais quoi avec ça ?
— Je me défends face à un taré qui se trouve dans ma chambre sans que je sache pourquoi.
Je resserre mes mains autour du manche en bois et mon regard reste froid et distant. Je ne sais pas si je dois lui poser la question qui me brûle les lèvres. Qu’est-ce qui est arrivé hier soir ? Je vais m’amuser et boire avec des amis, je rentre chez moi sans savoir comment et je me retrouve dans mon lit, avec le t-shirt de ce psychopathe sur moi, et lui qui dort tranquillement tout près. J’aimerais bien savoir comment tout ça a pu arriver et en même temps j’ai peur de connaître la réponse. Il répond comme s’il avait lu dans mes pensées.
— Si tu veux savoir pourquoi tu portes mon t-shirt Amyra Salem, c’est parce que quand Mac t’a ramenée ici, il a fallu que je te porte jusqu’à ton lit et que je te change vu que bien qu’elle soit sexy ta robe n’était pas adéquate pour une sieste. Et je ne trouvais pas l’endroit où tu ranges tes pyjamas.
Et je devrais le remercier ? Si je suis bien son histoire ça veut dire qu’il m’a mise dans le lit et qu’il a…
— Tu m’as déshabillée ?
Cette simple question le fait sourire comme le ferait le beau gosse dans une pub pour dentifrice. Je ne vois pas ce qui est amusant, le garçon qui dort dans la chambre en face de la mienne est un pervers.
— J’avais déjà vu des filles nues avant toi alors te voir en sous-vêtements Amyra Salem ce n’était pas non plus…
— Fais gaffe à ce que tu vas dire !
D’accord je me fiche totalement de toutes ses autres conquêtes sans cervelle qui se sont fait manipuler mais moi je ne suis pas comme ça et je ne le laisserai pas m’insulter alors que je tiens une batte de base-ball dans mes mains. Il se retient visiblement de rire pour je ne sais quelle raison, et pose ses jambes sur l’accoudoir de la chaise avec une arrogance folle.
— En fait j’allais dire…
Je l’interromps d’un coup de pied dans les jambes afin de les faire descendre de l’endroit où elles sont perchées. Il lève les yeux au ciel avant de reprendre son discours de beau parleur que je n’écoute presque plus.
— J’allais dire que ce n’était pas dérangeant pour moi. Ça m’a même assez plu.
Je vais le tuer. C’est décidé je vais le tuer!
— Ça ne m’explique toujours pas ce que tu fais encore dans ma chambre.
Il a l’air fier d’avoir à répondre à cette question-ci. Quoi encore ?
— Mais c’est toi qui m’as demandé de rester Amyra.
Je crois que si j’étais dans un film à ce moment-là, ça serait le passage où la caméra fait un focus sur moi et qu’elle recule très loin avec en fond sonore un crissement violon strident. Comment ça JE lui ai demandé de rester ? Je ne peux pas avoir fait ça.
— Tu mens.
— Pas du tout. Quand j’ai mis mon t-shirt sur toi j’allais partir puisque tu t’étais endormie, mais tu t’es à moitié réveillée et tu m’as retenu. Tu m’avais même proposé de dormir dans le lit avec toi mais par respect - parce que oui j’en ai Amyra Salem - je suis allé m’installer sur cette chaise de bureau qui, je l’avoue, n’est pas vraiment confortable.
Alors là non. Je ne peux pas accepter ça, jamais de la vie je ne demanderais à cet imbécile de rester dans ma chambre toute une nuit. Même sous l’effet de l’alcool. Je ne suis pas idiote à ce point.
Pourtant je m’efforce de répondre calmement sans hausser le ton comme il aimerait que je le fasse.
— Sors de ma chambre. Tout de suite.
Il se lève en souriant et s’approche de moi ce qui me fait reculer de deux pas et brandir ma batte encore plus haut. Ma réaction l’amuse quand la sienne ne fait que m’agacer encore plus. Il lève ses mains dans les airs pour montrer qu’il est inoffensif.
— Du calme je voulais juste savoir si je pouvais récupérer mon t-shirt.
Et puis quoi encore ? Me mettre en sous-vêtements devant lui ? Il s’est déjà bien assez rincé l’œil à mon avis et il n’aura plus ce plaisir avant un bon moment. J’y veillerai.
— C’est bon je t’ai déjà vue à moitié nue hier.
— Hier j’étais bourrée, aujourd’hui je suis armée. Alors je te conseille de sortir maintenant avant que je ne m’énerve.
— Ah parce que ce n’est pas déjà le cas ?
Je le fusille du regard et il comprend vite que c’est la blague de trop. Déjà qu’on est le matin mais en plus je dois affronter une gueule de bois et mes actions de la veille, alors je n’ai pas du tout envie de rigoler. De me frapper oui, de rigoler non.
— D’accord je m’en vais.
Alléluia !
— Ou plutôt je m’en irai. Quand tu m’auras remercié.
En entendant ça, la colère et la folie m’envahissent et j’attrape un dictionnaire pour le lancer sur lui. L’arrogant l’esquive d’un mouvement de recul avec un coup de main dans le lourd ouvrage qui retombe sur le sol dans un grand fracas en se déchirant légèrement.
Mon « sauveur » me regarde choqué, amusé et curieux. Curieux de savoir jusqu’où je peux aller. Je le sais, je le connais beaucoup trop bien depuis beaucoup trop longtemps. Mais je suis trop hors de moi pour le laisser me provoquer comme ça. Je grogne et lance la batte sur lui ainsi que tout ce qui me passe sous la main: manuels du lycée, bouteilles qui traînaient par-là, stylos, bijoux, cadres photos, même le petit maître Yoda en caoutchouc se retrouve sur le sol. Et alors que je cherchais autre chose à lancer, Zachary s’empare de mes bras et les retient.
— Amyra arrête. Tu vas te faire du mal.
— Tant que je t’en fais à toi aussi par la même occasion ça me va.
Je tente de me débattre et de donner des coups de pied dans les airs mais rien n’y fait. En quelques secondes seulement je me retrouve immobilisée, dos à lui et plaquée contre son torse nu et musclé. Je me sens rougir. De honte et… d’autre chose. Il me tient fermement comme un enfant tient son doudou pour ne pas se le faire voler. Là en l’occurrence, il a peur que je m’envole moi-même. Je continue toutefois de me débattre. Je ne compte pas me laisser faire, si c’est ce qu’il croit alors il me connaît moins bien que je le pensais.
— Amyra calme-toi!
Je continue de bouger dans tous les sens mais la gueule de bois est plus forte que moi. Je suis obligée de me calmer, ce qui ne me libère pas pour autant. En fait c’est seulement une fois immobile que je me rends compte de notre proximité. Que je sens son torse dans mon dos qui se gonfle à chaque inspiration, son souffle chaud qui caresse mon cou à chaque expiration, et ses bras forts enroulés autour de moi comme s’ils en avaient l’habitude et que c’était leur place originelle. Je déteste quand je perds mes moyens devant lui, mais maintenant que c’est fait je ne peux qu’arrêter de bouger pour qu’il me lâche. Pourtant après de longues secondes passées dans le silence il continue de me tenir fermement.
— C’est bon je suis calme, dis-je sur un ton agacé mais sans crier. Tu peux me lâcher.
Il hésite apparemment un instant avant de m’obéir enfin. Je m’éloigne aussitôt, lui fais face, croise les bras, tête baissée. Il a l’air de comprendre que je veux rester seule maintenant et sort de la pièce.
Je soupire de soulagement quand je vois la porte se refermer et je regarde toutes mes affaires étalées sur le sol. Oui d’accord je me suis emportée, mais je déteste quand il se comporte comme un con qui ne sait pas quand il faut s’arrêter de plaisanter. J’admets que j’aurais pu le remercier de m’avoir emmenée dans ma chambre et de n’avoir… rien fait. Et je l’aurais fait s’il ne m’avait pas mise autant en colère, mais il l’a fait! Alors il ne mérite pas mes remerciements. C’est de Zachary Collins qu’il s’agit. Le jour où je le remercierai pour quoi que ce soit, ce sera vraiment parce qu’il m’aura décroché la lune.
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Un Jeu d'Adultes (En Contrat Avec Les Éditions Baudelaire)
Roman pour AdolescentsAmyra Salem, est une adolescente de 17 ans comme les autres. Sa poitrine généreuse la complexe, sa relation avec les hommes est conflictuelle, et sa meilleure amie avec qui elle forme un duo explosif est complètement folle. Rien d'anormal, si ce n'...