Pourquoi broie t-il du noir ?

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Il y a un homme dans le parc. Toujours à la même place. Toujours le même jour, la même heure à la minute près.

Assis au milieux du banc, les coudes sur ses genoux, la tête entre ses mains, il a l'air de broyer du noir.. Mais pourquoi?

Après une longue journée au bureau, chaque soir le Mardi je le vois car chaque soir je dois passer par le parc, pour aller me détendre au café, et faire des heures sup' surtout, j'aime m'avancer dans mon travail. Et chaque Mardi soir je ne peux m'empêcher de le fixer le long de ma traversé, c'est une manie étrange certes mais je me demande à chaque fois pourquoi est-t-il comme cela ? Je sais que la curiosité est un sacré défaut, parfois, tout comme il peut être utile, cependant au vus de l'expression de cet homme je me dis que mes regards interrogateurs sont certainement mal placés que peut être est-ce seulement sa façon de se détendre après une journée particulière de travail ?
Pourtant je ne peux me résoudre à cette conclusion, comment une personne qui viendrai ce détendre après une journée de travail pourrait avoir une expression aussi.. Dévastée?

Plus le temps passait plus l'homme était de plus en plus présent, il était maintenant là le Jeudi et le Vendredi et son état, peut être le fruit de mon imagination ? Était de plus en plus critique, il a les joues creuses, un teint blafard toujours dans la même position et la même expression mais maintenant on peut distinctement voir qu'il tremble. Une deuxième chose que je me suis toujours demandé pourquoi personne ne fait attention à son état ? Je peux comprendre que certaines personnes puissent être égoïstes mais ce pauvre homme à besoin d'aide..
Moi ? Je ne sais pas.. Ce n'est pas que je suis quelqu'un d'égoïste mais cet homme m'inquiète, je ne suis pas à l'aise quand je le regarde fixement je sens comme un poids dans mon ventre et je ne peux pas m'empêcher d'accélérer mon pas, c'est de la peur et je ne m'en cache pas alors pour le moment je suppose qu'il vaut mieux que je le surveille de loin.. Bien sûr je pourrais tout autant appeler des secours mais avant quelque temps l'homme semblait normal physiquement et puis je me doute que les secours ont quoi que ce soit à faire pour cet homme. Alors j'attend, j'attend que son état empire pour pouvoir agir.. C'est lâche oui.

Au bout finalement de plusieurs mois j'ai décidée d'appeler le SAMU, l'homme était à présent tout le temps là et son état était de pire en pire et toujours personnes qui semblaient le remarquer. Une fois rentrée chez moi oú je finissais plus tôt le soir même oú j'ai appelée le SAMU je reçu un appel de celui-ci et quelle fut ma surprise quand on m'apprit que l'homme n'était plus là, voilà qui était bien étrange d'habitude il restait plus longtemps que ça.

Finalement après plusieurs mois l'homme a cessé d'être là, disparu. Si je fus d'abord confuse quand je ne l'ai pas vus sur le banc, la panique elle a vite remplacé tout le reste et je me suis mise à le chercher dans tout le parc. Pourquoi ? Va savoir, je suppose que je m'étais habituée à sa présence et que même s'il ne m'inspirait pas confiance le trouver ici me semblais normal et rassurant d'un côté car je savais qu'au fond il était capable de se déplacer et donc qu'il allait en partie bien.

Démoralisée et fatiguée je décidai alors de rentrer chez moi.. Et qu'elle fut ma surprise quand je le vit devant ma porte, les mains dans les poches de son treillis militaire. Si je ne le reconnu pas au départ de part le fait qu'il semblait en pleine forme c'est en le détaillant bien que je fis la similitude avec l'homme du banc. De courts cheveux bruns ondulés coupé en undercut, des yeux marrons souligné par quelques tâches de rousseurs, un nez fin, de fines lèvre rose et le visage quelques peux carré. Le voyant comme ça sans sa paleur je lui aurais donné la vingtaine cependant de par son stoïcisme, la dureté de ses traits et de sa barbe naissante je penchais alors plus vers la trentaine.

Et c'est ainsi que nous nous sommes rencontrés officiellement, car même si il m'avait toujours aperçus le fixant au parc lui même n'osait venir me parler jusqu'à ce jour, il estimait que la présence du SAMU un soir vers son banc avait suffit à le convaincre que cela venait de ma personne car personnes d'autres que moi ne faisaient attention à lui c'est pourquoi il était alors venut ce jour là me remercier de cette attention.
Je lui avais alors demandée pourquoi n'était-il pas allé les voir car il semblait si mal au point.. Il m'avait simplement répondu qu'il n'aimait pas que trop de gens se mêlent de ses affaires et qu'il avait donc opté pour une psychologue dans l'espoir d'allé mieux.
Il m'avait alors expliqué, après que je le fit rentrer chez moi, les raisons de son mal-être jugant bon de me tenir au courant, j'appris alors qu'il avait 32 ans et était dans l'armé de terre depuis 5 ans déjà, qu'il avait participé à plusieurs missions en dehors de la France, bien qu'il ne m'eût donné aucunes informations les concernant et que pour certaines de ses missions elles étaient si difficiles à gérer émotionnellement qu'il lui arrivait souvent de tomber en dépression. Je lui avais alors demandée pourquoi, pourquoi continuait-il cela si c'était pour souffrir, si c'était pour se détruire mentalement. Sur le coup il ne sut quoi répondre et s'en était suivit un long moment de silence oú l'un l'autre nous nous étions scrutés du regard.
Il était alors partit de mon appartement après avoir diner, je lui avais proposée vus l'heure tardive, mais alors que je fermais la porte la sonnette avait retentit, c'était lui, il voulait me donner son numéro dans l'espoir qu'on reste en contact, ce que j'avais acceptée à coeur joie.

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