II. Le Miroir

11 1 2
                                    


Délicieuse symétrie qui crois-tu donc tromper?


Je ne suis pas même l'ombre de mon reflet


Naguère si beau, si grand d'orgueil paré


aujourd'hui ma creuse image je commence à envier



Ô toi derrière cette porte invisible, immobile et patient


me contemples-tu comme je te contemple?


Ou ne vois-tu que les vestiges croulant


de ce corps qui de la gloire fut le temple



Regardes-toi, imbécile esclave de mon apparence


obligé de singer chacune de mes révérences


On dit qu'il n'y a pas de mal que le temps ne panse


mais c'est le temps qui passe qui cause ma souffrance



Cette aiguille tournante qui même la nuit


ronge mon corps mollement flétri


glace tu me renvois l'image dont j'ai envie


mais qui crois-tu tromper délicieuse symétrie.




29 juillet 2014



Le cri au fond du puits Où les histoires vivent. Découvrez maintenant