Chapitre 1

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J'ouvrit les yeux difficilement en vue du rayon de soleil qui m'éblouissait, il était tôt, sans doute aux alentours de six heures. Je n'étais plus dans le grenier, mais je n'en fut pas surprise, Rigs m'avait sans doute mise dans mon lit après m'avoir trouvé dans le grenier, ce n'était pas la première fois que je m'endormais là bas, au contraire c'était même très courant.
Honteuse de la réaction très injuste d'hier envers mon oncle, je tenais à lui faire mes excuses ce matin au petit déjeuner. Malgré quelques courbatures dans le bas de mon dos, je me trouvais en pleine forme ce matin !
Depuis ma naissance, Rigs trouve toujours un moyen pour me protéger, à tel point que l'on pourrait penser que je suis sa fille. C'est pour cela que je ne fis pas le voyage seule, tout le monde m'accompagnait chez ce fameux Vynaï qui selon mon oncle était un guerrier redoutable car il appartenait à la longue lignée des Dorgfoard et par conséquent, son syal était un dragon.
Il habitait loin de Phaltwum, à 60 lieux, mais Rigs possédait un élevage de chevaux et ainsi, nous irons plus vite et nous serons moins épuisés. De plus, à mes 15 ans, il m'avait offert Fyaotî, un mustang à la robe gris sombre et à la crinière d'un blanc translucide. Depuis ce jour, il m'était entièrement fidèle.

Au crépuscule, nous arrivâmes dans la demeure de Vynaï. Une grande bâtisse au mur de pierre orné de marbre rouge qui, illuminé par la lumière du soir, brillait tel du fer forgé à blanc. La porte de la maison s'ouvrit sur un homme grand et souriant à la peau bronzée et au cheveux de jai. Après avoir échangé une grande poignée de main avec mon oncle, il nous invita à entrer.
Le séjour était une grande salle circulaire où trônait une large table en ébène qui à l'évidence servait à tout sauf de table à manger. En effet, une tonne de paperasse s'y entassait, ne laissant apparaître qu'une infime partie du bois brut. J'en déduisis que cet homme était débordé ou qu'il ne savait pas ranger; puisque rien d'autre dans la pièce ne témoignait du contraire.
Une série de poupée Russe s'alignait, allant de la plus petite à la plus grande. Un même espace les séparait. Pas de doute, cet homme était pointilleux mais débordé.

Une fois que Rigs eu terminé d'expliquer les raisons de sa venue, un temps qui me parut interminable se déroula avant que la voix mielleuse de Vynaï résonne dans le salon.

- Alors, tu es la fille de Aïron ? Il est vrai que tu lui ressembles, tu as ses yeux dit-il. Ce fut un incroyable honneur de me battre à ses côtés, il était doué et rapide mais surtout, son syal semblait faire corps avec lui lorqu'il combattait ! Tu devrais être fière de lui ! Et en faire de même. C'est pourquoi j'accepte d'être ton mentor, qu'en dis-tu ?

La gorge sèche, je répondis:
- Oui, je suis sa fille. Que mon père soit mort pour une bonne cause ? Je n'en suis pas sûre. En revanche, j'ai toujours été fière de lui. En faire de même ? Je ne suis pas sûre d'en être capable, mais je relève le défi !

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Vynaï, auquel je répondis à la surprise de tous, par un clin d'oeil. Ainsi, durant tout mon apprentissage, je vivrais ici, dans la demeure des Dorgfoard avec Vynaï qui malgré lui semblait être de bonne compagnie.

Une fois les adieux faits, Vynaï me conduisit à la chambre, une grande pièce où un lit en baldaquin trônait au centre tel la lune qui s'illuminait dans le ciel. Une large fenêtre offrait une vue imprenable sur le lac Grin en contrebas. Je possédais une salle de bain attenante à ma chambre, munie d'une baignoire, d'un lavabo et de toilettes.
Après m'être mise en pyjama, exténuée, je m'endormis sur le lit, la couette ramenée jusqu'aux oreilles, laissant entrevoir 2 billes vertes.

SyalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant