Syal

Chapitre 2: Prise de connaissance

Comme d'habitude, lorque je m'éveillai, il était tôt, c'était l'aube.
Je pris une douche puis après avoir enfilé un vieux jean troué et un tee-shirt en coton, j'envisageai une visite des lieux.

Il y avait 4 étages si l'on comptait le grenier. Au premier, se trouvaient le séjour, la cuisine, et une salle de repos. Le deuxième, appartenait entièrement à Vynaï. On y trouvait sa chambre, son bureau et une salle d'entraînement pareille à celle de Phaltwum, où Rigs et Ella allaient souvent s'entraîner.
Pour ma part, je dormais au troisième étage. Il n'était qu'une succession de chambres et de salles de sport ou de jeu. Debout devant la petite porte du grenier, j'hésitais à y entrer, mais après tout, aller t-on me reprocher de visiter la demeure dans laquelle j'allais probablement vivre durant une bonne paire d'année ?
Alors que je soulevais le loquet en bois, la douce voix de Vynaï résonna dans mon dos.

- Tu as visité les lieux à ce que je vois ! Je reconnais en toi une vraie guerrière qui détermine son territoire ! Cependant, ta démarche manque de discrétion. Mais avant de nous mettre au travail, prenons des forces.

-Bonjour ! Lui répondis-je, je vous avoue qu'effectivement, je meurs de faim ! Ce qui m'impressionnait chez cet homme n'était pas le fait qu'il soit étrangement beau, mais qu'à ses côtés je me sente protégée de tout !

La grande table en ébène du séjour n'était plus envahie de paperasses, mais revêtue d'une belle nappe blanche. Sur la table étaient disposés des plats de divers aliments: des crêpes, des croissants, des oeufs brouillés ou au plat, du bacon, du pain grillé, de la confiture de goyave, du miel et même une tarte aux pommes ! Prise d'un élan de gourmandise, je goûtai à tout. Vynaï me lança une oeillade furtive qui suffit à me faire culpabiliser. Mais après tout, je devais prendre des forces et j'étais assez mince, alors on ne pouvait me reprocher de trop manger !

Une fois le petit déjeuner pris, Vynaï m'offrit une tenue d'entraînement. Habillée, je rejoignai Vynaï qui m'attendait au deuxième étage, dans sa salle de sport.
À mon arrivée, il me posa une question:
-Qu'est-ce qu'un syal, Lia ?
Cette question me parue incongrue, tout le monde possédait un syal, était-ce un test ?
- Un syal est notre animal familial, chaque animal représente une famille. Ma famille est représentée par un serpent, et la tienne par un dragon. Un syal est une sorte d'âme secondaire ? Notre âme représentée sous forme animale. Les syals apparaissent vers l'adolescence, ce qui signifie que le mien ne va pas tarder à apparaître. Je suis venue ici pour apprendre à le contrôler répondis-je.

- En effet, on peut considérer son syal comme une âme secondaire, mais c'est d'abord une partie de ton corps, si il se blesse, tu souffres également. Et ton syal sera un serpent. Un léger pli apparut entre les deux sourcils de Vynaï, il semblait contrarié.
Pour contrôler ton syal, tu dois d'abord le comprendre et faire corps avec lui. Lors d'une attaque, ta respiration doit se superposer à la sienne pour ne faire qu'un. Certains combattants parmis les plus forts, comme ton père, arrivaient à se transformer complètement et faire parti du même corps que leur syal. J'y arrive, ton père me l'a appris. Mais je te le montrerai le moment venu.

Alors mon père était proche de cet homme et le connaissait, à l'entendre ils semblaient être amis.

- Mon père et toi étiez amis ?
Une lueur d'amusement apparut dans les yeux clairs de Vynaï tels des paillettes.

- Ton père fut mon maître, et je te promets de te transmettre tout ce qu'il m'a appris pour que tu sois la meilleure guerrière. Accompagnant les mots aux gestes, il me tendit la main et je vis dans le creux de sa paume une boule d'énergie aux lueurs dorées. Mon frère, Jim m'avait déjà parlé de l'échange d'énergie, il signifiait une promesse. Ne pouvant décliner la poignée de main que m'offrait Vynaï, je lui tendis ma main également. Au contact de nos paumes, une vague de chaleur s'insinua dans mon corps, faisant comme de petits picotements, ce qui me fit gesticuler de sorte que Vynaï rit aux éclats, devant ma gestuelle. Puis, pris d'un élan de pitié, il me servit un verre d'eau. Le rafraîchissement me fit le plus grand bien.
Je surpris le regard protecteur de Vynaï, il me regardait comme si j'étais une frêle chose qu'il fallait sans relâche protéger. Surprenant mon regard, il me fit un sourire, qui me fit fondre. Il avait beaucoup de charme mais il ne semblait pas en être conscient. Je lui rendis son sourire puis, tournai la tête par peur qu'il ne voie une larme couler sur ma joue.
Mon père me manquait, et penser qu'il ait pu être le maître de Vynaï, cet homme qui était là devant moi ! Il aurait pu continuer à vivre et être mon maître ! Mais non, ce n'était pas le cas car il y avait eu la guerre, qui était d'ailleurs la raison de ma venue. Tout tourne autour de la guerre, tout le monde meurt à cause d'elle ! Le monde tourne en rond, mon père va à la guerre pour protéger son peuple et sa famille, puis il y meurt. Ses enfants y vont pour en faire de même puis y meurent également.
Alors que je m'apprêtais à sortir de la pièce, je sentis les mains rassurantes de Vynaï sur mes épaules.
- Je sais ce que tu penses, j'ai vécu la même chose. Je te comprends. Mais sois forte, si j'ai réussi tu peux réussir. J'avais l'envie soudaine qu'il me prenne dans ses bras et pouvoir pleurer toutes les larmes de mon corps mais je n'en fis rien. Je fis volte face, le regardai droit dans les yeux et lui dis:
- Pourquoi ?
Le seul mot qui venait à mes lèvres était cette seule question. Il m'étreignit comme un frère l'aurait fait et je me surpris à penser que j'avais de la chance d'avoir fait sa rencontre, car il semblait y avoir une connexion indéfectible entre nous.