Apparemment la flamme qui brûlera ce poème, n'est pas encore né.
C'est vrai, voilà une heure maintenant que je regarde le briquet, enfin, une heure, j'abuse peut-être un peu, mais c'est à peu près ça...
Il est rouge vif, tout comme le sang, il n'a pas de roulette, je déteste la sécurité enfant, elle m'empêche simplement d'allumer mon si beau briquet, oui, je suis une « pas douée ».
Du coup, je n'ai qu'à appuyer sur un bouton pour voir une flamme orangée sortir de ce si bel objet.
Serais-je amoureuse de cette flamme qui brûle les mots que j'ai écrit volontairement sur une simple feuille de papier ?
Possible.
Je ne sais pas comment définir tout cela, cependant, je vois les mots défilés pour me libérer puis, je brûle pour oublier, un principe simple non ?
J'attends encore un peu du coup, ça ne peut que me faire du bien.
Attendre, ça fait déjà un long moment, je ne peux donc pas le brûler. Pourtant, les mots n'ont pas été retenu très longtemps, la preuve, je veux de nouveau écrire, un poème ? Ou bien plus ? Des mots sur mon bras ? Pourquoi pas.
Ça me ferai du bien, ça fait un moment que je n'ai pas touché à quoi que ce soit d'ailleurs, quelques jours maintenant, sûrement une dizaine.
Sasha a ramené en moi une part d'ombre, je m'en débarrasse comment maintenant ? Je suis accro à ce genre de drogue mortelle.
Je ne peux plus me séparer de toute cette soif de douleur, de sang, je veux me voir mourir avant de rejoindre le ciel. Rejoindre mon père.
Je veux de nouveau être avec lui, l'avoir contre moi pour qu'il me dise « Ne t'en fais pas ma chérie, maintenant tout est terminé, tu es en sécurité. »
Oui, en sécurité au paradis, avec lui, et tous les autres anges qui veille sur la terre.

J'ai fait une grosse connerie hier soir, j'avoue, mon sang à longuement couler sur mes draps clairs grâce à une magnifique lame qui m'ôtera la vie. Non je n'ai pas mes petits problèmes féminins

J'ai bel et bien coupé de nouveau. Heureusement, ma couverture épaisse et noire peut tout cacher.
De plus, j'étais en plein cauchemars.
Ils étaient toujours là, mais cette fois, ils étaient tous autour de moi, même Lou, la solitaire chuchotait. En me regardant entièrement, j'ai vu tout le sang qui me recouvrait. Mes bras saignaient sans arrêt, mes jambes étaient recouvertes de sang provenant de mes faibles bras, de mon faible corps. Et j'aurais pu essorer mes vêtements tellement il y avait de sang sur mon pyjama.
Dans ce rêve sombre et terrifiant, j'ai rêvé de mon meurtre, du fabuleux moment où mon sang allait entièrement se vider.
Mais ce qui m'a fait le plus peur dans ce rêve, c'est de découvrir que le plus grand démon de ma vie, c'est moi.

Êtais-je morte en fait ? Ce n'était peut-être pas un rêve, peut-être s'était réel ? Je ne distingue plus la réalité du rêve, quelle misère.
Mais non, ce n'étais qu'un rêve, car me voilà en sueur, je me réveille en criant principalement de douleur après avoir serré mon drap ensanglanté entre mes doigts boudinés.

Sophie, ma mère, a bien mis cinq minutes avant de venir dans ma chambre, elle est entrée d'un coup puis elle s'est approché de moi en chuchotant.

« Rebecca...C'est fini, c'est tout... Je suis là, tout va bien... »

Tout va bien ? Pardon ? Non rien ne va, je suis encore en vie, rien ne peut aller si je tant que je suis ici.

Des paroles en l'air encore j'imagine, de toute façon, ma vie en est remplie.
Enfin bon, je l'ai laissé dire sans prendre la parole, avant qu'elle me prenne dans ses bras.
Pitié qu'elle ne voie rien, si elle le voit, comment je fais ? Je ne peux pas lui mentir davantage.
Désormais, je comprends pourquoi je ne dors pas la nuit je fais tout pour ne plus voir ce rêve encore et encore, même si je dois faire des insomnies régulièrement.

C'est vrai, la nuit fait peur mais parfois il arrive qu'elle soit si belle avec ses étoiles brillantes qu'elle rassure.
je préfère donc ne plus dormir que de voir à nouveau mes démons me tenter.
Refaire ce rêve encore et encore, non merci. Toute cette violence terrifiante me perdra, me transformera en un nouveau monstre, un monstre qui devras se faire oublier de ses proches.
Ils devront tout oublier, gardant juste une belle image de moi, des photos de moi enfant avec un large sourire et pis, je ne les laisse pas sans une dernière paroles, ils auront une lettre d'amour et d'« adieu ».
Ils retiendront que le monde est cruel, grâce à moi ?
Ma mort servira donc peut-être à quelques choses, je servirais peut-être à quelques choses pour la première et dernière fois de ma vie.

M'enfin, après un long et même interminable câlin qui fut douloureux, faute du contact avec mes plaies dissimulé sous ma couverture. Ma mère me laissa enfin me « rendormir ». C'est vrai, hors de question que je referme les yeux, je vais simplement attendre seule qu'il fasse jour.
Comme on dit, la nuit tous les stylos sont pris, alors je m'occuperais par l'écriture, une vraie romancière, enfin un vrai auteur.
D'un coup, ma tête se mis a déraillé, partant au quart de tour. Trop de pensés, Kelly me manque, Sasha était une essentielle... Puis voilà de nouveau mon rêve, pourtant j'ai encore les yeux ouverts.
Écrire, voilà ce qui me sauverais en plus de la mort.

Écrire.


Un crayon, une feuille, et c'est partie.
C'est donc dans les environs de 4Heures 30 que j'ai écrit un nouveau poème intitulé :

« Volonté, Désirs, Envie. »


Le voilà :

« Ce que j'envie : la mort
Ce que je regrette : mon corps
Chaque jour passe, et j'y pense
Plus rien n'a de sens

J'ai envie de voir ma peau ensanglantée
Dans un bain d'eau chaude
Je serai ébouillantée

J'imagine déjà,
Ma peau douce, armée de cicatrices
Transpercé de nouveau
Par une lame

Libérant ainsi mon âme
Laissant l'angoisse et les larmes
Apparaître dans toute leur splendeur
Avec la douleur »

Il est vrai, la mort me délivrerai du fardeau qu'est mon corps ridicule et insupportable. La mort serait le remède miracle pour me libéré de tant de chose, de la douleur émotionnelle et du dégoût physique de mon propre corps.
Même si un jour il y aura peut-être une part de bonheur en moi, j'ai appris que c'est simplement la souffrance qui fait une pause, à quoi bon croire alors ?
Je pourrais simplement mourir, car c'est vrai la mort est le début de l'éternité.
Être éternelle par la mort... Un si beau rêve et tant de volonté.

Rebecca Carson - EN PAUSE -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant