Savons-nous vraiment comment va se dérouler notre vie en fait ? Je ne sais pas, c'est si extravagant, et différent, est-il vrai que le destin existe ? Que tout ce qu'on fait a été prévu par le créateur.

Je ne sais rien de tout ça, je ne sais pas s'il faut croire à ça, ou à autre chose, je n'ai pas d'idée précise sur ce que je fais, sur ce que je dis.

En fait, je ne sais rien du tout.

Je n'ai jamais rien su. J'apprends par la société, mais qu'est-ce que je sais de moi appart ce qu'on m'a dit ? Ou ce qu'on m'a aidé à voir. Rien.
Je suis comme tout le monde, un robot créer par la société, idéalisé, et contrôlé. C'est pour ça, qu'après la primaire, voilà l'école secondaire.
Mais ici, je n'ai pas envie de résumé, je vais faire, classe par classe, histoire après histoire, et je dirais même épreuve après épreuve. Plus nous grandissons, plus le monde est dur, regardez plus vous monter dans les niveaux d'apprentissage, plus c'est dur. Voilà, hypothèse validée ahah. Y'a même l'épreuve finale, que je nommerai le bac pour les études. Cependant, pour ma vie je ne sais pas encore, tout est si dur.

J'ai l'impression que chaque jour est une nouvelle épreuve, mais on m'a souvent dit « Dieu donne ses pires combats à ses soldats les plus forts. »

Mais je ne suis pas forte, le créateur, s'il y en a un, s'est trompé sur mon compte, comme beaucoup, il a vu une part de lumière en moi plus forte que je n'avais, il a dû avoir un problème avec ses « pouvoirs » (si je peux appeler ça comme cela) car il a fait une grosse erreur sur moi.

Et puis cette lumière s'est peu à peu métamorphosée en ombre, tout comme le reste de moi.

Je ne suis pas forte, c'est tout, je suis incapable de me battre, incapable de me relever tout en gardant la tête haute en marchant après être tombée dans un gouffre sans fin.

Comme je le disais, me voilà à l'école secondaire, je vais y rester un moment, je le sais, mais je ne me sens déjà pas à l'aise, 4ans de ma vie à passer dans un espace que je ne supporte pas.
Et pourtant, ce n'est que ma première année. Qu'est-ce que l'avenir me réserve ? Comme on dit, on ne sait pas de quoi est fait l'avenir et encore moins de quoi est fait demain.
On verra bien n'est-ce pas. Je ne savais pas le jour de la rentrée combien d'amis j'allais retrouver, et au final, je me suis plutôt retrouvé isolé.

Se retrouver seule dans une classe, avec des groupes déjà formés par les connaissances de primaire, ça aussi c'est dur.

De toute manière, la vie est dure. Je me suis « intégré » dans un groupe, mais j'étais comme la pièce rapportée, vous voyez ! Avez-vous déjà ressenti le fait d'être isolée tout appartenant à un groupe de personnes ? On est seule, mais entouré. C'est ça le pire.
Quand on parle, personne n'écoute, ou ne réagit, on est là, au centre du cercle, fixé, comme si peu à peu on devenait transparent. La présence physique n'était plus rien, j'étais là, j'écoutais, mais pour eux, je n'étais pas là, je n'existais pas.

Alors dans les groupes, quand il faut faire des groupes pairs, j'étais celle qui ne pouvais pas y entrer, qui en était exclus en autre. Je me retrouvais à faire le travail avec une personne que je côtoyais à peine. Ou bien je faisais le travail pour celle qui voulais se mettre avec moi. On profite de moi, comme toujours, je disais « Amen » à tout pour me faire apprécier par des gens ridicules.

Mais bref, ce n'est pas comme si cela était le premier problème. Loin de là. Par la suite, ce groupe s'est divisé, moi, je ne savais pas où me mettre, amie, enfin si je peux dire, avec un petit peu tout le groupe, eh bien, je me trouvais au centre du problème, mais il m'a bien fallu choisir un « camp » et à partir de ça, beaucoup de choses se sont enchaînés. Faire un choix, sachant que quoi que je fasse est mauvais ? Je partais déjà sur un chemin rempli d'embûche qu'importe la route que je décidais de prendre. Droite ou gauche, les problèmes auraient été les mêmes.

Premièrement, les regards agressifs qu'on me portait, puis, les paroles blessantes que je pouvais entendre, par-ci, par-là. Elles aussi sont resté gravé dans ma mémoire. Entre les « regardez sa tenue, on dirait qu'elle a encore grossi » ou bien « Je ne sais même pas comment j'ai fait pour l'apprécier », oui, je confirme, la douleur est présente, mais encore une fois, comme de nombreuses batailles, je suis passé au-dessus, sans rien dire, attendant la suite des événements, passant juste à demain, car « demain est un autre jour » ?

Je ne sais pas ce que je devais faire, ni comment réagir, je rentrais simplement le soir, avec un sourire pour mes parents, car comme on dit « le plus beau maquillage pour une femme c'est son sourire », cependant, arriver l'heure d'aller me coucher, je passais simplement le seuil de la porte, et les larmes coulaient abondamment sur mes joues.

Une rivière et petit à petit un oreiller trempé par des larmes indomptables. Puis je m'endormais sur un lieu où j'avais laissé mes émotions s'échapper, un lieu qui m'appartenait, seulement à moi.

Chaque matin je me levais, garnissant mon visage de ce sourire en guise de maquillage, et je faisais comme si rien n'était, prête à me battre, comme si j'allais à la guerre, revenant donc chaque soir, le cœur de plus en plus en miettes, comme à chaque combat, je me détruisais.

De plus en plus, la tristesse de ma vie se faisait déjà sentir, mais à vrai dire, dès mes trois ans j'avais déjà cette tristesse, refoulé, mais elle était là, pourquoi avais-je avec ma mère du subi cette perte ? Une perte de plus, une tristesse de plus, un manque conséquent.

Pourquoi le monde est-il si cruel ? Hein ?

Et c'est à cette époque, que l'obscurité prit possession de mon âme entièrement sans laisser le moindre espace pour une petite lumière qui aurait pu éclaircir mon cœur.


Rebecca Carson - EN PAUSE -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant