Une société secrète située rue Pandore semble réguler la vie de la grande ville de Paris. Emilie London, Leila Asra, Ariane Telier , Adel Evans et Aya Myriam semblent en apparence être des adolescents ordinaires. Mais eux, et une dizaine d'autres j...
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Le docteur n'eut rien à me dire, autre que, « c'est un miracle », et reparti sans une explication. J'étais guérie, après avoir chuté du haut d'un immeuble, sans que rien de tout ça ne fasse sens dans ma tête. Je sortais à nouveau dans le jardin, observer les fleurs, et me baladais dans les rues vides avec une vigueur nouvelle. J'étais, au final, heureuse d'être en vie. Je suis retournée au lycée, tomber dans les bras de Claire. Elle non plus n'y croyait pas, et elle criait un peu. J'ai re-visité le lycée, plus vide que jamais, presque abandonné au final. Tous les élèves s'étaient regroupés en 2 classes, il n'y avait pas besoin de plus. On passait la plupart de notre temps à discuter, et observer par la fenêtre les passants. Tout était bon pour combler les longues heures de vides que nous passions entre les 4 murs peints de la salle 102, maintenant que les professeurs étaient presque tous soit malade soit désespérés.
Un jour, nous est parvenue la grande nouvelle que la peste disparaissait lentement. Je ne savais pas si c'était vrai, mais j'ai senti mon cœur se serrer dans ma poitrine, pour une raison que je ne trouvais pas. Je me suis posée sur un banc, la tête dans mes mains. Il s'était passé d'étranges choses dans ma vie, ces derniers temps, avec en paroxysme de l'étrange, ma soudaine guérison. Je me sentais comme une sorte de curiosité scientifiques, mon père ayant organisé des banquets avec de ses amis du monde de la médecine et la sciences pour examiner mon cas. J'avais donné des réponses polies et assez vagues, ce qui n'avait pas ravis grand monde, mais je n'avais juste pas le courage de me retrouver cobaye de grand-chose. On m'avait fait une prise de sang, malgré tout, pour pouvoir l'analyser. D'après mon père, ils n'avaient au jour d'aujourd'hui toujours pas trouvés beaucoup.
Quand j'ai annoncé la nouvelle de la fin de la Peste à mes parents, ils laissèrent échapper des soupirs de soulagement. Très vite, ce fut annoncé à la télé, la radio, puis les journaux. Mon père débrancha le poste du salon, et les immeubles redevinrent blancs. Il y avait toujours les morts, bien sûr. J'entendais parler et parler de ce qui s'était passé durant cette période par voisins et personnes partout autour de moi. Les classes se remplirent comme si elles ne s'étaient pas vidées, à l'exception de certains sièges, horriblement inoccupés, et que j'essayais de faire semblant de ne pas voir. Les fantômes se manifesteraient quand les vivants l'auraient décidés et pour l'instant, nous ne faisions que laisser planer leur ombre. De mon côté, Claire était ma principale alliée dans tout ce que je faisais. Elle était étrangement fascinée par l'histoire de guérison soudaine. J'aimais beaucoup l'écouter parler.
- Des fleurs violettes ? En plein dans Paris ?
Elle avait un rire d'enfant, spontané et intelligent en même temps, qui me mettais toujours de bonne humeur.
- Ouais, des sortes de toutes petites fleurs qui poussaient de partout. Je crois pas l'avoir halluciné, pourtant, ça me semblait tellement réel.
Elle laissa ses cheveux blonds glisser le long de son épaule alors qu'elle fixa avec concentration la fenêtre qui donnait sur la cour du lycée. Elle faisait souvent ça, pencher sa tête sur le côté et sembler ailleurs un instant, quand elle réfléchissait avec sérieux à quelques chose. Je me sentais honorée d'être au centre de la discussion, mais tout était très brouillon dans ma tête quand on en venait à ce sujet. Bien sûr, j'avais de nombreuses pistes, mais rien qui ne soit très convaincant.
- Peut-être que tu as juste complètement rêvé tout ça. Je veux dire, j'ai regardé sur internet, il n'y a aucun lien qui mentionne l'existence d'une société secrète du nom de Pandore.
- Claire, le principe d'une Société secrète c'est d'être secrète, répondit-je en riant. Et non, je n'ai pas rêvé, sinon je me serais révéillée quelque part.
- Parce qu'avoir des panneaux publicitaires en plein dans la ville, ça fait plus de sens pour une société secrète ? M'assena t-elle, visiblement vexée.
C'était un bon point, lui dis-je en riant encore.
C'était un très bon point. J'avais tenté de retracer mon chemin, poster des annonces au sujet du panneau dans le journal, demander à tout mes proches s'il savaient quelque chose sur une rue aux petites fleurs, sans résultat. J'étais sur une enquête, et l'enquête était au point zéro. La seule chose qui me venait à l'esprit, intuitivement, était de me laisser guider par mes jambes, fermer les yeux et suivre mes pas voir là ou cela me menait. J'avais pris avec moins un petit sac de cuir, et emballé lampe torche, loupe, miroir, crayon et petit carnet, et je m'étais laissée marcher dans la grande ville, ne suivant que mon intuition, ignorant le plus possible mon cerveau. A force de petites rues, je fini par me retrouver juste complètement perdue. Je découvrais avec des yeux d'enfants de nouveaux coins très mignon partout dans Paris. Mais ce n'était pas ce que je cherchais.
Après avoir marché des heures et que la nuit s'apprête à tomber, je fini par m'asseoir sur les marches du parvis d'une église, épuisée. Soudainement, au coin de la rue tournante, une petite fleur violette attira immédiatement mon regard, et, mon sac contre moi, je me mis à courir en direction de la fleur, qui m'amena vers une autre, vers une troisième, vers plus encore. Courant et courant, je fini par arriver sur la petite plaine, et, face à moi, un grand batiment blanc, celui sur lequel j'étais monté l'autre fois. Je tournais la tête pour observer en détail l'endroit ou je me trouvais. C'était une petite impasse, d'une dizaine de bâtiments Haussmaniens, avec un maigre trottoir et quelques réverbères, tout ce qu'il y a de plus classique pour la ville. En me tournant vers ma gauche, je vis soudainement une vitrine d'une petite boutique d'antiquité que je n'avais pas remarqué. Elle était poussiéreuse, avec un petit carton « A vendre » collé contre la vitre sale. En levant les yeux, je découvris alors le grand panneau de bois « Société secrète Pandore ».