Une société secrète située rue Pandore semble réguler la vie de la grande ville de Paris. Emilie London, Leila Asra, Ariane Telier , Adel Evans et Aya Myriam semblent en apparence être des adolescents ordinaires. Mais eux, et une dizaine d'autres j...
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Dans la boutique flottait une ambiance mystérieuse, entre abandon complet et vieux poste d'espionnage, et en observant les milles et un bidules en or qui trônaient sur les vieux comptoirs de bois vernis, j'avais la ferme impression d'être observée. Je me déplaçais doucement, silencieusement, avec le plus de légèreté que je pouvais, comme un fantôme en un lieu mort. Et c'était le mot qui convenait pour décrire la plupart de la boutique, qui conservait un côté sordide. Elle n'était pas très grande, juste quelques mètres, et en 5 grand pas on en faisait le bout. Elle n'avait pas de porte de derrière ou d'autre issues, ce qui me semblait plutôt étrange. J'avais beau regarder dans tous les coins, y compris derrière les lourdes armoires de bois sombre, la pièce ne semblait pas être plus que ce qu'elle était.
En posant ma main sur la poignée ornée d'or, je remarquais en levant les yeux un petite carillon, avec à ses côtés un bout de carton mal fixé sur le pan de la porte, sur lequel était gauchement notés les mots « Sonnez si vous vous présentez, s'il vous plaît. ». C'était étrange, le signe semblait récent, ou du moins semblait ne pas avoir été victime du temps comme le reste de la pièce. Je me soulevais sur la pointe des pieds, laissant ma main atteindre et faire tinter le petit carillon de métal, le cœur battant. Je ne sais pas trop si je m'attendais à quelque chose, ou l'inverse. Balayant la pièce des yeux, je me disais qu'une société secrète aurait bien pu se trouver là. Après tout, c'était une plutôt bonne planque, si l'on enlevait le fait que le nom était écrit en grandes lettres au dessus de l'entrée.
Je gardais mes derniers mots pour plus tard, franchissant la porte pour me trouver à nouveau dans la rue, alors que doucement tombait la nuit, m'appuyant contre la vitrine, je contemplais mes bottines en hésitant à partir. J'avais, pour ainsi dire, un sorte de sentiment de familiarité avec l'endroit, comme si sans jamais y avoir vécu et sans jamais n'y être resté plus de quinze minutes, je le connaissais déjà. Bien sûr, je savais que c'était irrationnel, mais il était dans la rue aux petites fleurs, alors, pourquoi pas.
Je m'approchais de l'immeuble blanc duquel j'étais tombé. Je n'eu le temps que de faire quelques pas vers lui quand je manqua une crise cardiaque et m'écrasa sur mes genoux contre le béton du trottoir. Je me retourna, toujours vers le sol, vers la porte de la boutique qui s'était ouvert en grand, révélant la silhouette d'un jeune garçon qui devait être dans la vingtaine, et dont le cri avait manqué de m'assommer tant je ne m'y attendais pas.
- C'EST TOI QUI A SONNE ?
C'était bien moi. Toujours sur le sol, replaçant contre moi ma sacoche, je lui hochais la tête, surprise de sa simple existence. Il me jaugea du regard, me fixant de haut en bas, avant que sur son visage ne se dessine un grand sourire.
- Salut, mademoiselle. Je peux savoir ton nom ? Tu cherche à intégrer la société ?
Je ne savais pas vraiment de quoi il parlait, dans le sens ou je ne croyais pas qu'il suffisait de tirer sur une clochette pour entrer dans une société secrète, et même dans une société en général. Je me relevais doucement, pour constater que sous mon collant fin, mon genoux droit s'était écorché contre le béton et saignait légèrement. Soupirant, je levais les yeux vers l'inconnu qui regardait avec un air embêté ma blessure.
- Je m'appelle Emilie, je voulais juste visiter votre boutique, et peut-être vous poser deux trois questions, à propos des fleurs qui poussent dans la rue.
- Si tu veux, je peux aller chercher de quoi nettoyer ta jambe, comme ça ça ne s'infectera pas.
J'étais un peu déstabilisée, et, hésitante, je pesait le pour et le contre en ma pensée. J'acceptais finalement, en me disant que c'était le meilleur moyen de discuter un petit peu, et il me conduisit à nouveau dans la boutique. Avec stupéfaction, je découvrit alors dans le plafond une grande trappe, dans laquelle était glissé une échelle, menant vers une pièce au papier peint vert et dont je ne pouvais pas voir grand-chose. Je comprenais pourquoi je ne l'avais pas vu en inspectant la pièce auparavant, l'existence de cette trappe était plutôt très bien camouflée. Le garçon me tendit un tabouret sur lequel je me laissa tomber, retirant lentement mon collant tandis qu'il était remonté chercher de quoi m'aider. Je me suis demandée s'il vivait seul, ou si il gardait là haut sa société secrète. En y repensant, je me demandais aussi si il était le directeur, ou un simple membre. Il y avait un certains nombre de mystère en cette position inconfortable dans laquelle je me retrouvais.
Il descendit après deux minutes, quelques cotons dans sa main et une petite bouteille de désinfectant.
- Ça va ? T'as quasi rien, donc ne t'inquiètes pas trop.
Je me doutais que je n'étais pas bien blessée, mais en cet instant je me sentie assez moquée par l'aura que dégageait le jeune garçon. Pourtant, il gardait son regard bienveillant envers moi, et, même si je sentais qu'il avait une idée très précise derrière la tête, je n'osais pas sortir un mot pour protester.
Ce garçon, dont je ne savais quoi penser, finit par se tourner vers le mur, et, en s'étirant, s'adressa à moi d'une voix forte, et je sentais qu'il riait sans me le montrer.
- Jeune demoiselle... si tu te trouves ici, je dois te souhaiter la bienvenue dans la société Pandore.
Sans comprendre, je me levais doucement, et il me tendit une main accueillante, que je saisis sans hésiter.
- Mon nom est Adel, et tu es la dizième à rejoindre notre société. Merci beaucoup à toi !
C'est ainsi que j'ai découvert la société secrète Pandore.