Chapitre trente-trois

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NOREEN

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NOREEN

Depuis que Léna était revenue, c'était devenu une habitude de parler à Azalée. Nous discutions comme des amis qui se connaissent depuis longtemps, et cela depuis trois semaines. Je profitais de ces moments pour la laisser dans une ambiance qu'elle connaissait : sa chambre. Armin ne venait donc plus m'aider. Car une fois que je connaissais les gestes à faire pour faire sa chambre, je savais le faire autant de fois que je le veux. Et Armin l'avait bien compris.

J'avais même l'impression que la tension entre Kiron et Armin était descendue. Et ça, c'était une bonne nouvelle. 

J'avais actuellement terminé de faire le rêve d'Azalée. Il ne me restait plus qu'à l'attendre. Le souvenir de la chambre d'Azalée était magnifique. Peut-être qu'elle n'était pas totalement rangée mais j'ai quand même trouvé cela joli. Surtout ses dessins, traînant un peu partout dans la pièce : elle dessinait très bien.

 Une demi-heure plus tard, ma montre a indiqué qu'elle était en train de s'endormir. J'ai regardé autour de moi. Elle est apparue à l'autre bout de la pièce.

Lorsqu'elle m'a vue, un sourire s'est dessiné sur son visage. J'avais l'impression d'être son amie.

- Bonsoir Léna ! A-t-elle dit en se rapprochant de moi.

- Bonsoir Azalée.

Je me suis assise sur la chaise tournante de son bureau, face à elle qui était posée en tailleur sur son lit.

- J'ai tellement de chose à te raconter. A-t-elle commencé.

Une simple phrase me faisait sourire. Azalée n'avait plus l'air de me détester.

- Je t'écoute.

- Tu vois, je t'avais dit que j'avais reparlé à Samuel et que maintenant on se parlait de temps en temps par message et appel. Et bien, j'ai l'impression que c'est comme avant. Et c'est vraiment génial.

J'ai tourné sur la chaise, comme une enfant.

- Mais qu'est-ce qu'il a de si génial, ce garçon ?

- Déjà, c'est mon seul véritable ami. 

***

Par la suite, elle m'a raconté une petite histoire qui s'était passée avant que Samuel déménage. Azalée s'était encore disputer avec ses parents. Elle s'était enfermée dans sa chambre à la recherche de solitude. Mais Samuel l'a appelé sur son téléphone. Au départ, elle ne voulait pas répondre car elle ne voulait pas que quelqu'un l'entende pleurer. Elle a soufflé, a séché ses larmes et a décroché. 

- Salut Azalée.

- Bonsoir. A-t-elle réussi à dire sans sangloter. 

Elle m'a racontée que Samuel avait comme directement remarquer qu'elle ne se sentait pas bien. Ce qu'elle trouvait incroyable, étant donné que personne ne remarquait jamais rien. Et que c'était déjà un point du "pourquoi Samuel est génial". 

- Toi, t'as besoin que quelqu'un te remonte le moral. J'arrive d'ici vingt minutes.

Et elle trouvait génial le fait qu'il ne soit pas intrusif, qu'il sache qu'elle ne va pas bien mais qu'il ne cherche pas à savoir ce qui ne va pas. Il voulait juste lui remonter le moral, sans être intrusif. Et c'était un second point.

Il est venu, sans toquer chez elle. Mais en lui envoyant un message pour la prévenir sans que ses parents soient au courant. Un troisième point. Il devait être dix-neuf heures. Ils sont partis dans un parc.

Elle m'a expliquée que c'était celui du rêve. Je m'en voulais vraiment.

Ils ont discuté et se sont amusé comme des enfants. A cette heure-ci, le parc était désert. Azalée est finalement rentrée chez elle une heure plus tard. Cette heure lui a bien remonté le moral. Et c'était le quatrième point.

***

- Enfin, voilà pourquoi il est génial. A-t-elle terminé.

- Tu ne serais pas amoureuse de lui, par hasard ? Ai-je demandé.

Elle a été surprise par ma question. Elle n'a même pas réfléchir qu'elle a répondu à ma question.

- Bien-sûr que non.

Je voyais bien que le sujet la dérangeait. Alors je l'ai changé. Azalée n'aimait pas les personnes intrusifs, alors je devais faire attention.

- Et sinon, les personnes qui t'embêtaient ont arrêté ?

J'avais tout de même peur à tout instant qu'Azalée prenne mal ce que je disais. A chaque question que je posais, j'avais l'impression d'être la personne la plus intrusive du monde.

- Pourquoi elles arrêteraient ? Ce n'est pas aussi simple que ça. Figure-toi que ces personnes sont revenus me voir pour balancer mon téléphone par terre. 

Je n'aimais pas du tout ces personnes là. Je ne comprenais pas comment elles faisaient pour être aussi cruelles alors qu'elles ont à peine seize, voir dix-sept ans.  

- Tu as prévenu le roi du lycée, celui qui le dirige ?

Azalée a éclaté de rire dès l'entente de ma phrase.

- Le proviseur. M'a-t-elle corrigée.

- Oui, voilà. Ai-je répondu, gênée de m'être trompée

- Non, parce que ça ne changera rien. Et puis, j'ai déjà été collé grâce à lui et il ne m'apprécie pas, on dirait.

Même si le proviseur n'aidait pas Azalée, il y avait forcément sa famille.

- Et tes parents ?

- Je te l'ai déjà, ils ne m'aiment pas. A-t-elle répondu, sûre d'elle.

Je n'aimais pas quand Azalée disait ce genre de choses.

Je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir de parents. Etant donné qu'un rêveur naît dès qu'un autre meurt. Nous sommes des robots. Nous apparaissons et disparaissons au bout de deux-cents ans.

- C'est sûrement faux ça. Peut-être qu'ils réagissent comme ça parce qu'ils veulent te protéger. Après, je ne sais pas ce que ça fait d'avoir un parent.

- Comment ça ? A-t-elle dit, surprise.

Merde. J'allais limite dévoiler que j'étais une rêveuse et donc perdre Azalée. Je devais rattraper le coup. Je devais faire comme si ce que je venais de dire était normal.

- Je suis ton imagination, non ?

Ca me faisait toujours du mal de dire ça. A chaque fois que je disais que je n'étais que son imagination et rien d'autre, je me sens mal. J'avais l'impression de ne pas exister, alors que pourtant, je suis réelle. Mais réelle dans mon monde.

- Oui. Mais mon imagination a décidé que tu aurais des parents qui t'aiment et que tu sois heureuse.

Ca ne marche pas comme ça, Azalée.

- Alors, je le suis. Ai-je continué. Mais toi aussi, tes parents t'aiment. Et il faut que tu sois heureuse.

- Mais je suis heureuse. A-t-elle menti.

Je savais très bien qu'elle mentait. J'étais bien une rêveuse. Et si je devais m'occuper d'Azalée, ce n'était pas pour rien.

Elle ne voit pas qu'elle va mal.

AMBERTUMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant