Robin resta figé quand la casquette d'Alyssa tomba, révélant son visage. Comme Henry quelques heures auparavant, il associa immédiatement ses traits à ceux de sa femme. Ce n'était qu'une simple petite ressemblance, non, elle était le portrait craché de Regina. Que soit ses cheveux ébènes, son nez, ses lèvres charnus, tout en elle faisait penser à celle qui jadis avait été l'Evil Queen. L'unique différence entre elle et l'adolescente était les yeux: contrairement à ceux de la mairesse, ils étaient d'un bleu aussi profond que la mer infini.
La jeune fille rattrapa vivement sa casquette et la vissa à nouveau sur sa tête mais le mal était fait. Cela ne pouvait pas être une coïncidence si dans la même journée Regina retrouvait des souvenirs de l'enfant qu'elle avait abandonné et que cette jeune fille apparaissait. Il ignorait si elle se rendait compte de l'atmosphère étrange qui régnait ou si elle était même consciente qu'elle était le reflet de Regina Mills. Le roi des voleurs chassa l'air ébahi de son visage et lui sourit.
- Je ne te l'ai pas proposé avant mais comme tu es une camarade d'Henry, tu voudrais rester dîner ? demanda-t-il.
Il vit qu'elle hésitait et pria intérieurement. Elle entortilla ses doigts entre eux, signe d'une gêne profonde. Elle n'avait pas l'air d'être le genre d'enfant très social, plus la solitaire qui reste seule dans son monde.
- C'est que.. je ne voudrais pas déranger...
- Tu ne déranges pas ! On a commandé assez pour tout le monde!
Elle finit par sourire, lui montrant silencieusement qu'elle acceptait. Henry en sembla plus que ravi, car il l'amena dans le salon, son livre à la main, près à lui raconter tous les secrets qui s'y cachaient.
Robin en profita pour monter à l'étage, où se trouvait la reine. Elle était allongée sur le lit conjugal, le regard perdu vers le plafond. Ses cheveux bruns formaient une couronne autour de sa tête. Sur son visage doux visage étaient tracés de longs sillons transparents, cadavres des larmes qu'elle avait déversée plus tôt. Il s'assit sur le bord du lit et lui caressa la joue. Elle vint immédiatement se blottir contre lui, s'imprégnant de son odeur si particulière. Elle, la femme la plus forte qu'il connaissait, était en ce moment plus fragile que la plus fine des porcelaines. Un mot de travers et elle pouvait se briser. Il ne comprenait pas pourquoi le destin s'acharnait tant à la faire souffrir dès que le bonheur pointait son nez, dès qu'elle était enfin heureuse. Il avait lui-même été victime de cela, se sacrifiant pour la sauver. Mais il avait été ramené à la vie, car elle s'était battue pour récupérer son âme-sœur. Il se souviendrait toujours de la joie dans ses yeux quand il était apparu devant elle, plus vivant que jamais. Quelques semaines après, ils s'étaient mariés, se promettant de s'aimer jusqu'à la fin des temps, puisque même la mort ne pouvait pas les séparer éternellement. Pendant un an, rien de mauvais n'était arrivé. Pendant un an, Regina avait souri. Ils étaient heureux, tous ensemble. Mais encore un fois, alors qu'il les croyait disparus, les vieux démons venaient hanter sa femme, ramenant des souvenirs perdus. Il passa les bras autour de son corps, l'invitant à se blottir contre lui.
- Comment tu te sens ?
- Je ne sais pas trop... Confuse, répondit-elle en laissant courir ses doigts sur son torse.
Elle leva son visage vers le sien et l'embrassa doucement.
- Merci d'être là...
- Je ne voudrais être nul part ailleurs.
Il lui caressa doucement les cheveux. Pendant plusieurs minutes, ils restèrent dans cette position, avant que Zelena n'appelle tout le monde pour manger, ajoutant que s'ils n'étaient pas là rapidement, elle se ferait un malin plaisir de manger toutes les lasagnes.
- J'ai oublié de te dire qu'une amie d'Henry restait manger.
La reine fronça les sourcils. Elle était, on peut le dire, une mère très protective et que cela soit Henry ou Roland, elle se méfiait des gens qu'ils fréquentaient, surtout si ces personnes étaient de sexe féminin. Elle avait mis du temps à accepter Violette, anxieuse de voir son garçon malheureux. Elle avait d'ailleurs fait bien comprendre à la jeune fille que si elle faisait souffrir son prince, elle subirait sa colère et qu'elle ne voulait pas voir ça.
- Une amie ? Quelle amie ? finit-elle par demander, intriguée.
- Une certaine Alyssa. Elle livre pour Granny et je lui ai proposé de rester manger.
Il se leva et la souleva dans ses bras. Elle glapit de surprise, lui demandant de la reposer en riant. Si quelqu'un était bien aussi têtu qu'elle, c'était lui et si il avait décidé de la porter telle une princesse, il ne la lâcherait pas.
- Si vous me le permettez, Mme Locksley, je me ferai un plaisir de vous escorter jusqu'à votre dîner.
Ils quittèrent la chambre, descendirent les escaliers. Arrivé en bas, le blond la reposa et elle le remercia d'un chaste baiser. Main dans la main, ils rejoignirent les autres.
La table avait été dressé dans la salle à manger. Chacun se réjouissait de ces dîners qui réunissaient la famille Mills-Locksley au grand complet. Zelena s'acharnait à faire tenir Robyn dans sa chaise haute, mais l'enfant ne voulait pas l'entendre de cette façon et s'amusait à faire tourner sa mère en bourrique en quittant sa chaise dès qu'elle tournait la tête. Malgré son jeune âge, Robyn était une petite fille intelligente et elle savait très bien comment embêter sa mère, ce qui était une de ses activités principales. Ne pas lui obéir était une de ses stratégies et elle s'en servait quotidiennement. La chaise haute était devenue son instrument pour torturer, gentiment, sa mère. Henry, lui, tenait Roland sur ses genoux et lui montrait, pour la millième fois, l'histoire de son père écrite dans son livre, sans se soucier des pitreries de sa petite sœur. Mais aucune trace de leur invitée.
- Henry, où est ton amie ? lui demanda son beau père.
- Elle est allée se laver les mains, elle devrait bientôt revenir.
La mairesse entreprit de servir tout le monde quand un hurlement retentit dans la grande maison, avant que toutes les lumières ne s'éteignent, lui faisant échapper le plat qui s'écrasa avec bruit au sol. Un vent glacial traversa la pièce. Grâce à sa magie, elle fit briller dans sa main une flamme écarlate et Robin saisit son arc, près à protéger sa famille. Le silence régnait dans ces ténèbres oppressants. Un nouveau cri, encore plus animal que le premier, vint briser le calme. D'une geste rapide, Zelena se téléporta avec les enfants dans une chambre, afin les mettre à l'abris.
Tous savait que ce qui se passer avait un rapport proche ou éloigné avec Alyssa, qui restait introuvable. Les cris se firent plus nombreux, plus rapprochés. Ils avaient des intonations de désespoir. Le voleur banda son arc, pointant la flèche en direction de l'entrée. Il sentait le sang battre à tout rompre dans ses tempes. Quelque soit la personne qui avait dit que les héros n'avaient jamais peur, elle avait complètement tord: il était terrifié et ses mains tremblantes en témoignaient. Il se ressaisit, lança un regard furtif à sa femme avant de ramener sa concentration sur les pas qui venaient de se rajouter aux hurlements. Ils étaient lourds et légers, humains et animal, impossible à identifier. Ils se rapprochaient de plus en plus, faisant monter la tension dans la pièce. Et la porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître une créature telle qu'ils n'en avaient jamais vu.
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Le passé change le futur
Fiksi PenggemarJadis, alors qu'elle venait d'épouser le roi Léopold, Regina se rendit compte qu'elle était enceinte de Daniel, son défunt amant assassiné froidement par sa mère. Elle fit tout pour cacher sa grossesse et abandonna l'enfant, effaçant chaque souvenir...