Chapitre 15

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7h05.
Le soleil commence doucement à briller.
Sa chaleur se propage doucement dans l'air.
Ses rayons passent à travers tous les rideaux,
& se manifestent encore plus dans la chambre de Tom, qui a dormi les volets ouverts.



Enfin dormir, le mot est faible. Il a plutôt somnolé toute la soirée. Entre vomissements, légers évanouissements et sueur, Tom n'a pas fermé l'œil et a vu la lumière du jour gagner face au ciel sombre et peu éclairé de la nuit. Parfois, il fermait les yeux pour les reposer. Mais à peine fermés, d'horribles images et mauvais souvenirs venaient le hanter. Il s'est changé deux fois tellement il a transpiré. Quant à ses draps mouillés, il ne les a pas changés, ni même retirés. Aucune force. Aucune envie. Il a juste ouvert deux grandes serviettes de bain sur son lit pour s'y allonger afin de faire ce qu'on appelle « dormir ».



En regardant l'heure de nouveau, il n'est pas surpris. Il a vu les heures, les minutes et les secondes passer dans sa nuit très agitée. Il est fatigué, faible et se sent détruit de l'intérieur. Il est rongé par les remords lorsqu'il pense à ce qu'il a -encore- fait hier soir. '' Dose augmentée ''. Il fait non de la tête et tente de se lever, mais en vain. Il perd l'équilibre ; étourdi par les indénombrables points lumineux lorsqu'il a les paupières closes ; et retombe sur son lit. Les nausées reviennent. Il transpire, encore. Sa respiration s'accélère. Des gouttes de sueur coulent le long de son front et se font la course jusque son cou, en passant par son nez, parfois ses lèvres et même ses oreilles pour finalement se coincer entre plusieurs poils de barbe que Tom refuse de raccourcir, pour le style ; dit-il.



Tom attrape la serviette sous son dos et sans effort pour s'essuyer, il se recouvre de la tête jusqu'au cou pour empêcher ces écoulements désagréables qui ne cessent de s'accumuler sur son visage pâlit par les nausées. Après deux minutes, l'air sous la serviette ne lui est plus suffisant et il a besoin de respirer. Il la retire alors et ouvre doucement les yeux, ces derniers fixant le plafond. Plus de sueur. Il se relève et est maintenant assis sur le bord de son lit. Plus d'étourdissement. Il se force à se lever pour être maintenant debout face à son armoire. Il souffle doucement de soulagement et marche toujours aussi doucement jusqu'à atteindre sa salle de bain personnelle se trouvant dans sa chambre.



Il n'a pas la force de se doucher. Il n'a pas la force de faire quoi que ce soit. C'est en posant ses mains sur le lavabo, tête baissée que ses nausées reprennent. Une boule le prend de son ventre et remonte tout le long de son œsophage jusqu'à sa gorge. Ce qu'il allait faire ensuite, il ne l'a jamais fait, mais il en ressent le besoin. De ses deux doigts, il essaye de se faire vomir, mais il n'y arrive pas et cet échec le force à recommencer. C'est peine perdue, rien ne sort. À la place, il tousse si fort qu'il s'étouffe dans sa propre respiration qui lui embue ses yeux de larmes. De plus en plus affaibli, Tom finit par se mettre à pleurer, malgré lui. Il est mal. Très mal, et il peine à respirer. La crise reprend à cet instant de manière plus forte cette fois. Elle est bien plus importante et désagréable que toutes celles qui sont passées cette nuit. Qu'est-ce qui lui arrive?



Il se redresse mais ne réussit pas à tenir sur ses jambes. Il vacille et tombe subitement. Sa main tenant le lavabo l'empêche de se cogner la tête en tombant. Et puis, trou noir. Tom s'est évanoui, encore une fois. Mais en tombant, il emporte dans son geste le verre posé sur le bord du meuble, qui s'écrase fortement au sol en un bruit aigu, accompagné de celui plus fort et résonnant du corps de Tom tombant au sol. Cette agitation réveille instinctivement de manière affolante celui qui est le plus proche de lui. Son frère jumeau.

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