Chapitre 16

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Le teint pâle et brillant de sueur était tout simplement l'horreur que Tom était obligé d'affronter dans le miroir en face de lui, les insultes sortant à la chaîne de sa bouche. Saloperie de médicament. Peut-être même de drogue, de poison. Ou bien un mélange des deux, il ne le sait pas ; mais peu importe. Il en a vraiment marre et la hâte d'aller mieux au fond de lui avait atteint son niveau maximum. Il rince plusieurs fois son visage à l'eau froide, histoire de paraître un peu plus réveillé, et une fois le visage sec, il se regarde une dernière fois dans le miroir. Bon... ça peut le faire. Il a l'air d'aller un tout petit peu mieux. Juste un peu.

Il traîne des pieds et revient vers Defne dans le salon, qui faisait les cent pas en entendant Tom rendre tripes et boyaux dans la pièce d'à côté. Elle grimace en le voyant se jeter sur le canapé pour s'y allonger, chaussures aux pieds, et s'approche de lui tout en restant debout.


- Tom... ça n'a pas l'air d'aller. Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Oh tu sais... une petite intoxication alimentaire. Mais ça va. T'en fais pas.
- Ça se voit tellement hein. T'as bondi sur le canapé comme un drogué affaibli, t'as le teint... pâle... Tu viens de vomir... Nous n'avons pas la même définition du mot "aller bien" monsieur Kaulitz.



''Et merde'', pense Tom. Il n'avait pas envie de lui parler de ce qui lui est arrivé, certainement pas maintenant. En avoir parlé à Bill était largement suffisant et puis, après tout, il n'a pas envie qu'elle le sache. Peut-être plus tard, quand il sera prêt. Mais là, ce n'est vraiment pas le moment.


- Pourquoi tu es venu alors ?
- Defne... t'en as pas marre de me poser cette question à chaque fois que je viens chez toi ?
dit le barbu en souriant.

La brune rit et se rend compte de ses paroles. Tom a raison. Mais cette question qu'elle venait de poser n'était pas employée dans le même ton que les autres fois, et elle avait une toute autre signification à cet instant.

- C'est vrai que j'aurai pu compléter ma phrase. Pourquoi tu es venu, si tu ne te sentais pas bien ? Enfin ce que je veux dire c'est que... C'est pas grave... tu sais quoi... tu aurais pu juste m'appeler, ou même m'envoyer un message tiens, j'sais pas... Mais ne pas te... déplacer alors que tu es dans cet état-là. Enfin voilà; dit-elle en haussant des épaules.


Tom sourit en la regardant parler. Voir Defne bafouiller à chaque fois qu'elle est un peu gênée l'amuse toujours autant.

- Je t'ai promis que j'allais revenir aujourd'hui, vrai ou pas ?
- Oui mais.
- Je tiens toujours mes promesses ;
la coupe Tom en lui souriant en coin.

Defne sourit à son tour et s'assoit sur la petite place libre sur le bord du canapé, pas loin de la hanche de Tom, et elle pose sa main sur son épaule avant de se pencher vers lui pour déposer un tendre et doux baiser sur la joue du jeune homme; qui arbore d'un fier sourire.

- Eh bien... je devrai tomber malade plus souvent.
- Tu as été honnête, et puis... je te remercie d'avoir tenu ta promesse. Ça signifie beaucoup pour moi ;
sourit-elle à son tour.


Le mot ''honnête'' provoque un pincement au cœur de Tom, qui trouve ce mot dépourvu de sens et de franchise à cet instant. Il lui sourit seulement en coin et pose sa main sur le bras de Defne.


- Sinon, tu vas comment aujourd'hui, ta nuque... ; dit-il pour changer de sujet en pointant son doigt sur le cou nu de Defne.
- Oh ça va franchement. Je peux tourner la tête de nouveau, doucement ; dit-elle en lui montrant quelques mouvements de la tête. Mais j'ai encore mal là où... l'autre crétin a appuyé. Enfin ça va je continue mon traitement. Puis il me reste quelques jours de repos avant de reprendre le travail donc...
- Tu reprends quand ?
- Dans cinq jours.
- C'est pas mal. Je pourrai te rendre visite alors.
- Volontiers
; dit-elle en souriant doucement. Mais toi... ça va aller ? Tu ne veux pas aller voir un médecin ?
- T'en fais pas. Déjà fait
; répond Tom en se redressant pour finalement être assis à côté de Defne.
- Tu en es sûr... hein ?
- Mais oui.
Il rit en faisant non de la tête avant de reprendre. C'est dingue mais, Bill et toi vous me surprotégez comme un enfant. Je suis sûre qu'il s'entendrai très bien avec toi plus tard.


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