2. Le sondeur d'âme

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(version non réécrite) (et un peu nulle du coup)

Il s'avérait donc qu'ils n'avaient vraiment tué personne, et que les bruits que j'avais entendu n'étaient rien d'autre que les détonations de leurs feux d'artifice quand ils essayaient de les faire décoller.

J'avais quand même des doutes. Ils étaient super bizarres.

La fille portait une robe de satin blanc avec un cardigan, celui avec les cheveux mauves avait le sweat d'un groupe de musique dont on n'arrivait même plus à lire le nom, le brun trop poli avait un t-shirt noir à manche longue trop grand pour lui, un collier à pendentif soleil et des bagues d'argent sur les doigts, et le blond avait une chemise vert pâle et des lambeaux de converse blanches aux pieds.

J'avais juste un jogging vert pale oversize moche et un t-shirt blanc, et je devais paraître super normal, et heureusement, parce que franchement, qui pouvait bien avoir l'idée de s'habiller comme eux pour se promener en forêt dans un village du sud de la France à minuit ?
Qui avait l'idée même de se promener en forêt dans un village du sud de la France à minuit, en fait ?
Peut être qu'ils n'avaient tué personne, mais ils étaient tarés.

J'ai cligné des yeux en les observant.

— Tu veux les faire exploser avec nous ? Tu vas voir, ça va être surpuissant, on va carrément créer un système solaire mec, je te le dis., a effectivement dit Cheveux-Mauve en pointant du doigt leur sac de feux d'artifice.

C'était un sac en plastique super U troué. J'ai regardé Chignons Mauves et ses cheveux antigravitationnels, puis son pote avec les lunettes nuages, puis la fille au gilet moche, puis le gars avec son collier soleil. Et j'ai haussé les épaules.
Si j'en croyais les dires de Bettina, certains d'entre eux étaient majeurs. Avec un peu de chance, ils avaient une voiture, et j'allais peut être pouvoir gratter un retour motorisé chez moi.

— D'accord, je vous suis., j'ai donc répondu après un silence un peu gênant.

— Sage décision, tu le regretteras pas, promis, m'a assuré la fille en me souriant chaleureusement.

— Tout est relatif., a hasardé Pendentif-Soleil en lui jetant un regard en biais.

Monsieur nuage lui a écrasé le pied et s'est avancé vers moi, et il m'a tendu le sac en plastique avec un air décidé.
J'ai baissé les yeux dessus avec lassitude sans prendre la peine de l'attraper, et il est tombé par terre dans un bruit sourd.

— Pourquoi c'est moi qui porterai ça ?, j'ai dit en haussant un sourcil avec amertume.

— Parce que t'entres dans le groupe, donc t'es le bizut., a rétorqué Monsieur Nuage avec patience.

Je l'ai dévisagé. Il m'a dévisagé. Ils m'ont tous dévisagé.

— J'ai pas dit que j'entrais dans le groupe., j'ai donc repris avec tact.

— C'est indiscutable. Si tu portes le sac c'est que tu es dans le groupe., il a répliqué sur le même ton.

J'ai levé un sourcil.

— Mais justement...

— Hip hop houp, tu as prononcé plus de dix mots en ma présence donc tu es dans le groupe, il a dit sur un rythme bizarre avec des gestes de vieux rappeurs nuls.

Je suis resté planté devant lui, absolument incapable de dire quelque chose. Il faut dire que mon cerveau était parfois un peu lent à assimiler la stupidité.

— Maintenant tais toi, délicat scélérat, à cru bon d'ajouter Chignon Mauve en l'imitant.

Misère. Dans quel piège étais-je tombé ?
J'ai regardé Lunettes Nuage se pencher et ramasser le sac. Et, comme je n'aurais même pas osé l'imaginer dans mes pires cauchemars, il me l'a de nouveau tendu.
Oh. Oh. C'était effroyable.

L'AUBE DES DERNIERSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant