Chapitre 8 : Un chapitre dans la vie d'Alex

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(Toujours du point de vue d’Alex)

- Ryan…

Je crois qu’il ne m’avait jamais regardé comme il venait de le faire avant de retourner sa tête de nouveau vers la fenêtre comme si je ne l’avais jamais interpellé, comme si je n’existais pas. Je le sentais, je savais au fond de moi que tout était perdu, qu’il avait fait une croix sur moi, qu’il m’avait définitivement oublié, pourtant je voulais croire qu’il restait un espoir.

Je ne savais pas pourquoi je m’accrochais à lui de cette manière. Comment j’avais pu tomber amoureux de lui alors que je n’étais même pas homosexuel.

Les questions fusaient dans ma tête et ne me quittaient plus. Parmi elles je me demandais pourquoi il n’avait oublié que moi. Moi et son agression bien sûr ! Comme si mon corps ne réagissait pas déjà assez à la douleur, je ressentais maintenant de la colère. Cette colère qui venait se mélanger à la frustration. S’il avait pu au moins se rappeler de son agresseur, j’aurais pu aller évacuer ma colère ! Au lieu de ça, je restais planté là comme un piquet, à le regarder me haïr.

Je décidais qu’il faudrait que je me rende à l’hôpital après les cours pour obtenir des réponses. Alors qu’il continuait de m’ignorer alors que je répétais inlassablement son prénom dans l’espoir d’entendre sa voix, je sentais la colère s’insinuait de plus en plus dans mon être. Un sentiment bizarre qui venait de me faire commettre l’irréparable. Je frappais de mon poing sur le visage de Ryan et décidais de quitter la salle de cours sous les cris de madame Piquemal qui exigeait que je revienne.

Je n’avais que faire de ses cris, je n’avais que faire d’elle, et je me foutais royalement du cours de français !

A présent je courrais dans les couloirs jaunes de l’établissement avec une douleur me lancinant le ventre ; je courrais pour trouver une salle de vide. J’avais besoin de réfléchir, de remettre de l’ordre dans mes pensées.

Après des minutes entières qui m’avaient paru interminable, je rentrais en salle de musique.

J’avais toujours rêvé jouer du piano, mais je n’avais jamais voulu faire souffrir ma mère, alors je ne m’étais jamais vraiment donné l’autorisation d’en faire.

Quand elle était encore petite, ma mère avait commencé à en jouer. Elle était tellement douée qu’à l’âge de huit ans elle rentrait déjà dans un des plus grands conservatoires de la capitale. Reconnue entre toutes pour ses talents extraordinaires, elle était devenue une icône et avait une carrière qui lui assurait pour de longues années, une célébrité mondiale. Seulement un jour alors qu’elle donnait une représentation dans une des plus grandes salles de Paris, ses mains lui avaient fait défaut.

Personne n’avait cessé de l’idolâtrer, pourtant elle venait de comprendre que sa carrière venait de prendre fin quand le médecin lui avait annoncé un sérieux problème au niveau de ses articulations. C’est pendant ses rééducations qui soit dit en passant n’avait rien changé à son problème, qu’elle rencontra l’homme qui allait devenir mon père.

Quand j’avais découvert mon talent pour le piano, talent que j’avais sans doute hérité d’elle et qui était communément appelé talent inné, j’avais 10 ans.

Ma mère m’avait soutenu et avait été fier pourtant de savoir que j’allais pouvoir marcher sur ses traces. Mais je n’avais jamais été dupe, aussi en la voyant pleurer un soir devant le piano qu’elle m’avait offert pour mon douzième anniversaire, je comprenais que si je continuais à jouer, elle garderait à chaque moment de sa vie que les moments les plus douloureux de son existence.

Aussi j’avais arrêté le piano et m’étais consacré au sport ou plutôt au basket-ball, une passion que je tenais certainement de mon père. Mon talent dans cette discipline m’avait valu une entrée dans le plus prestigieux lycée sport étude où j’étudiais actuellement et où j’avais rencontré Ryan….

Si je pouvais te toucher (boyxboy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant