Chapitre 6 - Eclosion

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[Non-corrigé]

Ce « pacte » qu'avaient formés les deux jeunes hommes semblait bien fonctionner, la fréquence où le noiraud venait était aléatoire, il pouvait très bien venir deux fois pas semaine ou alors une fois tout les quinze jours. Un mois et demi s'était écoulé depuis cet accord, et durant ce laps de temps, pas une seule fois Kageyama était venu pour la moindre activité sexuelle. Cependant, ils n'avaient parlé de leur marché à personne, les collègues du rouquin pensaient bien évidemment qu'ils faisaient des choses de prostitués. Du moins, c'était l'idée de base. La jeune femme qui l'avait fortement défendu il y a quelque temps avait fini par découvrir qu'ils ne faisait rien de tout cela.

Celle-ci était en quelque sorte l'aînée du rouquin, elle travaillait à cet endroit depuis cinq ans de plus que lui. Elle s'était beaucoup attachée à lui, elle le couvait et voulait le protéger. Quand elle avait remarqué que celui-ci côtoyait toujours l'acteur insolent, elle s'était mise à surveiller l'état d'esprit d'Hinata et avait finit par remarquer qu'ils restaient plusieurs heures dans la chambre à la place des dizaines de minutes de l'accoutumée. Fatalement, elle l'avait questionné, et il avait fini par avouer.

Il l'avait rassurée, lui disant que Kageyama n'était pas si mauvais que ça au final. Tanaka - cela était son nom - avait été attendrie devant l'air enfantin que prenait le garçon lorsqu'il parlait de son client. Son grand sourire au lèvres habituel accompagnait les flatteries qu'il lui portait, tandis qu'une mine boudeuse s'affichait quand il énumérait leurs désaccords. Cependant même cette expression ne semblait pas péjorative, elle montrait au contraire qu'il l'acceptait tel quel, le sourire qui déformait légèrement ses lèvres le prouvait bien.

Le temps passait encore, et les examens blancs pointèrent le bout de leur nez. La situation n'était pas comme au collège ou encore au lycée, à présent, son avenir était en jeu. Shoyo devait avoir ses examens, mais la petite tête dont il était doté demandait de grands temps de révision, il allait donc devoir consacrer les heures que lui donnait Kageyama pour se reposer à son travail. Ses épreuves étaient réparties durant une semaine entière, mais il commençait à étudier un mois à l'avance, il savait d'ores et déjà que son sommeil allait en pâtir.

Le rouquin rangea son vélo à l'endroit habituel, et se dirigea vers l'entrée du bar où étaient déjà quelques clients. Saluant de la main ses connaissances, il monta au préalable à sa chambre pour y disposer son sac où étaient rangées ses affaires de cours, qui ne serviraient pas avant plusieurs heures, Kageyama lui ayant envoyé ce message : « Je devrais passer vers une heure du matin. ». Pas de bonjour, pas d'au revoir, aucune formule de politesse. Mais Shoyo s'y était habitué, et aimait sa façon d'être. Quand il avait vu qu'il avait reçu une notification de sa part, il avait sourit à pleines dents. Le noiraud prenait toujours soin de l'informer de sa venue et de tout changement de programme, il ne s'étalait jamais sur le sujet, mais cette petite attention faisait chaud au cœur du prostitué. Kageyama était mignon, à sa façon, songeait-il.

En refermant à clé sa porte, il pensait à ces dernières semaines, ces derniers mois. Au début, il venait de temps en temps, jamais bien longtemps, et encore moins à des heures dépassant minuit. Les deux jeunes hommes échangeait peu, puis, sûrement grâce au caractère enjoué du plus joyeux, la discussion se formait petit à petit. Doucement, l'acteur venait plus fréquemment et plus longtemps. L'heure à laquelle il venait n'avait plus de réelle importance, s'il pouvait, il venait. Cette forme de rapprochement était importante aux yeux d'Hinata, cela lui donnait l'impression que le noiraud c'était attaché d'une manière ou d'une autre à lui.  

La soirée passa comme à l'accoutumée. Regardant l'heure assit sur le lit, il devina vite que l'homme non-loin de lui qui renfilait son pantalon serait son dernier client jusqu'à l'arrivée de Kageyama. Un main se tendit, quelques billets y étaient présentés, le rouquin les saisit en lui disant au revoir. Il attendit que la porte se claque pour étaler son dos contre le matelas. Le garçon s'étira grossièrement en gémissant de douleur, cet homme n'y avait pas été avec des pincettes, il remercia mentalement le noiraud d'arriver dans peu de temps, il allait pouvoir se reposer. 

Liés par le Fil Gris de L'argent - [KageHina]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant