New Generation

Canada

Matthew regardait avec tendresse les enfants jouer dans le jardin du cottage d'Angleterre. Natoo et Alice jouaient gaiement avec Lyn aux princesses pendant que les deux garçons faisaient les princes, bien sûr. Et dans ce rôle, les galants Louis et Roddy faisaient parfaitement l'affaire. D'accord, c'était pas très viril de jouer aux princes et aux princesses, mais Louis s'en foutait et Roddy était trop jeune pour s'en préoccuper. De plus, ils feraient tous les deux n'importe quoi pour leurs sœurs. Et puis, ils avaient le droit de prendre les vieux costumes d'Iggy et de Francis pendant que Lyn apprenait aux filles, avec Lovino, à se faire de beaux tutus.

"J'ai hâte de voir à quoi va ressembler la rencontrer avec les autres." dit Antonio en s'asseyant à côté de Matthew, deux verres de  limonade à la main.

Il en tendit un à son voisin qui accepta et ils commencèrent à discuter des enfants.

"La prochaine réunion européenne se tiendra dans deux semaines. D'ici là, mon frère et quelques unes de mes colonies vont venir passer un jour ou deux à la maison."

"J'ai entendu dire que Yota et Amelia s'entendaient bien. Tout le monde est heureux."

"Littéralement." compléta Espagne avec un sourire ravi.

"J'espère que ça va durer." lui confia Matthew.

"Pourquoi ça ne durerait pas ?"

"Un pressentiment. Et puis, toutes les bonnes choses ont une fin, surtout les meilleures."

Antonio hocha la tête, un sourire de façade aux lèvres et les yeux graves. Il le savait, que les moments heureux ne duraient pas. Une nation aussi vieille qu'Espagne le savait. Bientôt, il faudrait présenter les enfants à d'autres nations, pas forcément amies, leur inculquer le savoir historique, politique et tout ce que devait savoir une nation, et, bien sûr, procéder à la transmission de souvenirs, ce qui serait la partie la plus dure, la plus douloureuse de leur éducation. La fin aussi, pour les anciennes nations. Puisque transmettre ses souvenirs, sa personne toute entière, ça équivalait à disparaître. Et pour des êtres immortels, la mort pouvait faire peur, très peur. Bien sûr, Antonio n'avait pas peur de mourir. Il était un pirate, un guerrier, un fils de Rome. Mais il savait que Lovino avait peur. Quand on vivait à côté de Feliciano, quand on vivait dans son ombre, on avait forcément peur de disparaître. D'où son mauvais caractère, ses jurons, ses tentatives désespérées, enfant, pour attirer l'attention. Et Antonio l'avait comprit. 

Antonio ne craignait qu'une chose : les retrouvailles entre les frères italiens. 

Impossible de prévoir la réaction de Lovino. Autant il pourrait très bien réagir, autant il pourrait pleurer, s'enfuir, hurler sur son frère ou se mettre en colère. Mais Antonio espérait qu'il réagirait bien devant Lyn et Roddy. Au moins devant eux. Après, quand ils seraient entre eux, il pourrait faire ce qu'il voulait. 

"Tout va bien, Antonio ?" demanda Matthew, un peu inquiet du silence de son oncle. 

"Oui. Tout va bien, ne t'inquiètes pas." sourit Espagne en prenant une gorgée de limonade. 

"Hey, tu vas pas me laisser faire les valises tout seul quand même ?" gronda Lovino, un sourire malgré tout présent sur ses lèvres. 

Antonio salua Canada et se leva pour aider son compagnon à préparer leurs affaires pour leur départ. 

Une fois leurs valises prêtes, ils prirent leur voiture de location et saluèrent la petite famille franco-anglaise. 

Le trajet jusqu'à l'aéroport se déroula bien et il rentrèrent rapidement chez eux, épuisés mais contents d'être à nouveau dans leur maison. 

Antonio et Lovi couchèrent les enfants qu'ils portaient dans leurs lits. Puis ils allèrent eux-même se reposer dans leur lit. 

Pendant ce temps, Matthew et Gilbert discutaient des mesures qu'il faudrait bientôt prendre avec Natoo.