France

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Louis était l'un des nouveaux européens les plus âgés. Voire, un des enfants nation les plus âgés. Il avait 13 ans.

Et aujourd'hui, il entrait à l'école des nations. La World Academy. Toutes les nouvelles nations passeraient par là.

C'était une école qui allait de la primaire au lycée. Pour l'instant, Alice, qui n'avait que 4 ans, resterait avec leur parents et les suivraient dans leur déplacements autour du monde. Et Louis, lui, serait en internat. Oh, ça ne voulait pas dire qu'il n'était pas aimé ou moins aimé que ça petite soeur, bien sûr que non ! Ça voulait juste dire qu'il était grand et qu'on pouvait lui faire confiance pour vivre en communauté.

Sa chambre était plutôt grande, avec deux grands lits, deux armoires et deux bureaux, tout en bois lasuré et avec des murs peints en couleur crème. C'était sobre et très classe. Il se voyait bien vivre ici. Restait à voir la tête du colocataire. 

"Salut." dit une voix grave dans le dos de Louis.

"Oh, salut." 

Apparemment, son camarade de chambre était arrivé. Il était très grand, devait avoir un an de plus que Louis et ses cheveux argentés lui tombaient dans les yeux. Le reste était attaché en queue de cheval basse. Il portait un polo blanc et des jeans bleus. Ses boots noires lui donnaient un air rebelle.

"Louis Bonnefoy. Enchanté."

"Vladislav Ivanovich Braginsky. Mais tout le monde m'appelle Vlad."

"Ravi de faire ta connaissance, Vlad."

Ils se serrèrent la main. Vlad avait une poigne de fer et de grandes mains froides, rugueuses. Contrairement à celles de Louis qui étaient plus petites, chaudes et douces. 

Vlad posa sa valise et commença à ranger les affaires qui étaient dedans. Louis faisait de même. Il déposa un cadre photo avec un cliché prit quelques semaines auparavant. C'était le jour de sa rencontre avec Alice et ses parents.

A bien y réfléchir, tout s'était passé tellement vite. Sa vie d'avant semblait si loin. Mais en fait... Il n'était chez Francis et Arthur que depuis 2 mois...

"Pour toi aussi, ça passe vite ?" demanda Vlad.

"Oui... C'est bizarre."

"On devient peut à peu des nations. Nos parents n'ont pas la même notion du temps que nous. Une vie humaine, ce n'est rien pour eux."

"Mais quand nous on va devenir des nations... Ils deviendront quoi, nos parents ?"

Un gros silence s'installa dans la chambre. Les deux adolescents se posaient la même question. Après la passation de rôle, que deviendraient leurs parents, les précédentes nations ?

"Ils ne vont pas..."

Louis ne termina pas sa phrase. Il tremblait de peur. Après, après la passation, ils seraient seuls. Seuls pour diriger un pays.

"Hey, ça va aller. C'est pas pour tout de suite. Ils vont pas confier des nations à des gosses." affirma Vlad.

Louis acquiesça. Son colocataire avait raison. Leurs parents ne partiraient pas tout de suite. Ils ne seraient pas seuls pour apprendre leur nouveau rôle.

"En tous cas, je suis plutôt content d'être ici. J'avais jamais vu une école comme ça."

"Tu viens d'où ?" demanda Louis en se retournant vers son colocataire.

"De Moscou. Et toi ?"

"Bordeaux. Mes parents -pas Francis et Arthur, mes parents biologiques- tiennent une librairie et un magasin de disque."

"C'est sympa. Les miens étaient assureurs."

"Étaient ?"

"Ils sont morts quand j'avais 11 ans. J'ai vécu un moment dans la rue."

"Oh..." 

Louis voulu s'excuser. Mais un 'toutes mes condoléances', c'était tellement facile, tellement plat. Et pas assez expressif.

"T'excuses pas, c'est pas toi qui les as tués, si ?"

"Non. Mais c'est quand même triste."

"Bof. J'ai Ivan et Yao maintenant. Et Shun aussi. Elle est trop mignonne. J'avais jamais eut de petite soeur avant."

"Moi j'ai un grand frère, Clovis et une grande soeur, Jeanne."

"C'était pas un roi et une reine de France, ça ?" sourit Vlad.

"Si. Louis aussi. Mes parents sont fans d'histoire." avoua Louis.

"Les miens aimaient bien le poète Vladislav Khodasevich."

Louis écarquilla les yeux et fouilla quelques secondes dans sa valise avant d'en sortir un livre. Selected Poems, Vladislav Khodasevich.

"Tu aimes la poésie ?"

"J'adore. Arthur m'a offert ce livre avant de partir."

Vlad sourit et tendit une main à Louis qui la serra.

"Amis ?"

"Amis."



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