Chapitre 1 : Une fête ratée

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Fin 2006, dans une petite ville de Seine-et-Marne, je vais fêter mes seize ans avec mes amis et ma famille. C'est une fête à peu près identique à celle que j'ai faite avant. Il y aura ma sœur, mes cousines, ma meilleure amie, mon meilleur ami, et quelques autres camarades de mes années de cours actuels et passés que j'apprécie beaucoup. Cela se passera dans le salon-salle à manger. Avec mes parents, nous avons poussé le canapé qui sépare les deux pièces, contre le mur menant au jardin, puis le fauteuil sur le côté droit du canapé, la grande table de la salle à manger et la petite table du salon sur les côtés pour avoir une piste de danse et enfin les chaises du salon et de la cuisine le long des murs restants autour de la piste et de la grande table. J'ai tiré les rideaux et allumé les lumières pour l'ambiance. Les bonbons, les gâteaux et les boissons sont sur la grande table. Et enfin j'ai branché la musique. Les invités peuvent arriver.

Ah non ! Pas encore ! La salle est prête mais pas moi ! Ah là là ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir mettre ? Je ne vais pas rester en jean quand même ? Bon, je pense que j'ai choisi. Je vais mettre ma petite jupe bleue ciel avec mon bustier blanc sexy. Cette fois ils peuvent venir. C'est pas vrai ! Et mon maquillage, alors ? J'opte pour un fard à paupières foncé gris-noir, mascara bleu et crayon noir pour souligner mes yeux bleu-vert. Maintenant, une petite touche de gel pour mes cheveux et me voilà parée pour ma grande fiesta.

Il est quatorze heures. Ils ne vont pas tarder. Je vérifie que tout est en ordre. Combien y a t-il de sièges ? Deux, quatre, six, huit, neuf... NEUF ? Il manque deux chaises ! Vite à la cuisine ! Ouf ! Je respire. Avec le canapé et le fauteuil, il y a le compte. Je me regarde dans le miroir. Je trouve ma nouvelle coupe de cheveux superbe. Je leur donne un peu de volume en les secouant un peu, je mets du gloss et j'observe le résultat. "Pas mal !" me dis-je. Je m'assieds et j'écoute la musique que j'ai mise. Je ferme les yeux et me laisse bercer par la voix de Céline Dion. "Pour que tu m'aimes encore !". C'est la fin de la chanson. Durant cette petite pause, j'entends quelque chose vibrer. Mon portable. Tiens! Mon meilleur ami. Je décroche :

- « Allô ? Dis-je

- Gloria ? C'est Paul. Je suis vraiment désolé de te prévenir à la dernière minute mais ma mère m'a puni. Je ne peux pas venir.

- Ça, j'avais compris. Pourquoi es-tu puni ?

- Pff ! Tu connais ma mère ! Pas de bonnes notes, pas de sorties.

- Et pourquoi tu lui as dit ta sale note maintenant ?

- Bah, elle a reçu le bulletin du trimestre. Elle l'a feuilleté et elle est tombée sur mon zéro en histoire. Et quand je suis rentré, elle m'est tombée dessus et voilà.

- Ah ouais. Pas malin ça ! Bon alors c'est sûr ? Pas d'arrangement possible ?

- Pas le moindre.

- OK. Bah tant pis... Tu vas louper quelque chose mais bon.

- Ouais j'sais. T'inquiète pas, on se fera un p'tit ciné un de ces jours. Allez, je te souhaite un bon anniversaire et un bon aprèm !

- Merci. Bon à plus !

- À plus. »

Je raccroche. Et un de moins ! Je ramène une chaise dans la cuisine pour m'occuper. J'espère qu'il n'y en aura pas d'autres qui ne viendront pas. Je retourne dans le salon. Oh ! Une sonnerie ! C'est encore mon portable. Après mon meilleur ami voilà ma meilleure amie. Est-ce aussi pour me dire qu'elle ne peut pas venir ? Bon je verrai bien. Je décroche :

- « Allô ?

- Gloria, ma chérie ! Bon anniversaire !

- Merci ! Alors quand arrives-tu ?

- Euh... Ma puce... (Elle a l'air embarrassé) Je... euh...

- Tu ne peux pas venir je suppose ?

- Euuh... Oui c'est ça. J'ai la grippe. Tu sais que je serais venue sinon ! Mais ça fait deux jours que je suis clouée au lit ! Mais je te promets que dès que je suis guérie je viens te voir.

- OK. Paul aussi ne peut pas venir. Il est puni. Et toi t'as la grippe. Bon tant pis pour moi. Je sens que je ne vais pas tarder à recevoir d'autres appels.

- Gloria... Je suis vraiment désolée. Je te promets de venir le plus vite possible !

- D'accord. Bon allez soigne-toi bien. Ta santé est plus importante que tout le reste. Alors repose-toi bien. Je t'embrasse.

- Moi aussi je t'embrasse. Encore désolée de ne pas pouvoir venir. Et bon anniversaire !

- Ouais. Merci. À plus !

- À plus ma chérie. »

Et voilà ... Mes deux meilleurs amis ne viendront pas. Ils auraient pu me prévenir plus tôt quand même ! Au moins Julia ! Bon... Tant pis... J'enlève une nouvelle chaise, je m'assois sur le canapé, et j'attends le prochain appel de mes invités qui se décommandent peu à peu. Après tout si mes deux amis les plus proches ne viennent pas pourquoi les autres viendraient ? Cela me semble logique. L'appel suivant est celui de mon groupe de pote du lycée. C'est John qui parle pour les six autres. Il m'explique que tous les sept ils ne peuvent vraiment pas venir parce qu'ils ont promis une revanche à l'équipe d'Anthony et que s'ils ne font pas le match, ils les considèreront comme des mauviettes. Je leur dis que je comprends mais que je ne trouve pas sympathique le fait qu'ils me préviennent tous maintenant, le jour même de mon anniversaire. Ils s'excusent et me souhaitent un bon anniversaire. Puis on raccroche. Je retire les chaises inutiles et j'attends les prochains appels. Et ils ne tardent pas à arriver. Deux camarades de classe que je connais depuis le collège, une fille et un garçon, m'appellent car eux non-plus ne peuvent pas venir parce qu'eux aussi ont prévu autre chose. Je me dis qu'il me reste au moins ma famille : ma sœur, mes cousines, mon petit frère et mes parents.
Sauf que mes parents sont partis avec ma sœur et mon frère faire une course avant d'aller chercher mes cousines mais, alors qu'ils ne devaient pas en avoir pour plus de 2h pour tout faire, ils ne sont toujours pas revenus. Maman m'a juste envoyé un sms pour me prévenir que ça s'éternisait avec mon oncle et ma tante et qu'ils ne savaient pas quand ils rentreraient. Je lui ai rappeler que mes cousines étaient aussi invitées à ma fête mais je n'ai plus de réponse depuis.

Au bout du compte, je reste seule chez moi. J'allume la télé du salon et me gave de bonbons et de gâteaux. Puis je vais sur l'ordinateur dans le grenier. Je parle à quelques personnes sur MSN ou sur des forums. Et finalement j'éteins l'ordinateur, je redescends dans le salon et je rallume la musique. "Tant pis, je m'amuserai seule !". Mais après quelques minutes, je m'ennuie à mourir. Je voudrais pleurer parce que tout le monde m'a lâchée mais je n'en vois pas l'intérêt. Je tente de me remonter le moral en imaginant de petites vengeances pour faire payer leur absence à mes proches. Quand j'en arrive à des idées complètement loufoques, je finis par me dire que, de toute façon je ne ferais rien de tout ça et j'essaie de trouver autre chose à faire.

Alors que je me morfonds en silence, je ne me rends pas compte de ce qui se prépare...

"Un jour le monde changea" - Livre 1 : L'étrange ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant