"Un jour le monde changea" - Livre 1 : L'étrange Prophétie

Chapitre 6 : Réalité cauchemardesque

- « Toc toc toc ! Jolienis ! Comme c'est aimable à toi de nous recevoir ! »

De ma cachette, j'aperçois deux hommes se diriger vers Jolienis toujours immobile sur le canapé. L'un est grand et robuste, les cheveux courts, typique d'un homme de main effectuant les sales besognes dans les films, l'autre est plus petit et sec, avec un front qu'on devine large et dégarni même de dos, typique de la tête pensante d'un duo de méchants dans les films. Tout deux sont vêtus d'un long manteau noir qui ne semble pas très épais et d'un pantalon noir. Jolienis les fusille du regard. La brute se place derrière le canapé et l'autre reste debout face à Jolienis. Celui-ci reprend, un sourire effrayant de sadisme dans la voix :

- « Et bien, mon cher Jojo, je dois te dire qu'on s'est bien fait avoir la dernière fois ! La poudre n'a pas eu l'effet qu'on voulait. Au lieu d'un petit lapin faiblard, on a eu la vilaine surprise d'être poursuivit par un monstre aux crocs redoutables ! Je crois que j'y suis allé un peu fort... Je pensais que tu aurais repris ton apparence normale depuis le temps. Finalement, le tigre te va bien au teint. J'espère que tu resteras comme ça ! »

Les deux hommes se mettent à rire grassement tandis que Jolienis sert les dents. S'il pouvait les anéantir sur le champ, il le ferait sans doute. Malheureusement il est condamné à l'immobilisme. Et moi aussi d'ailleurs. Le petit homme reprend son monologue en s'accroupissant :

- « Quelle tristesse ! Si seulement tu avais accepté notre plan... Nous serions riches aujourd'hui ! Et tu ne serais pas impuissant comme tu l'es en ce moment. Julot va chercher la fille ! Elle doit être dans la chambre. »

Le dénommé Julot, la brute, quitte sa position derrière le canapé et se rend dans la pièce où je me suis réveillée. Bon sang ! S'ils commencent à me chercher partout ils vont finir par me trouver dans le placard ! Jalus, le petit homme, se relève et tourne le dos à Jolienis un sourire mesquin aux lèvres. Une grosse voix de baryton s'élève de la chambre faisant perdre le sourire à Jalus.

- « Jalus ! La fille n'est plus là !

- Et bien cherche ! Elle ne doit pas être très loin ! Nous avons surveillé la maison tout le temps et nous ne l'avons pas vu en sortir ! Essaie la cave ! Les autres chambres ! La salle de bain ! Elle est forcément là !»

Ouf ! Ils n'ont pas pensé au placard ! Mais à force de fouiller, ils vont finir par me trouver... Je dois faire quelque chose ! Mais qu'est-ce que je pourrais faire ! Jolienis semble pourtant fort et pourtant il ne peut plus faire un geste ! Je vois Julot s'activer, passer d'une pièce à l'autre (des pièces que je n'avais pas remarqué plus tôt d'ailleurs), je l'entends tout retourner et râler de plus en plus à mesure qu'il ne trouve rien. Jalus s'agite également et fait les cents pas. Il pousse Julot à se dépêcher, précisant qu'il ne pourra pas contenir Jolienis toute la journée. Et moi je réfléchis à toute vitesse mais aucune idée ne me vient ! Jalus finit par crier :

- « Julot ! Reviens ! Laisse tomber on ne la trouvera pas comme ça ! »

Les bruits cessent dans les autres pièces et Julot réapparait dans mon champ de vision. Il fulmine tellement de rage qu'en donnant un coup de pied dans une chaise, il l'envoie s'éclater contre un mur. Jalus fait signe à Julot de se rapprocher et pour s'éloigner de Jolienis, ils se rapprochent de ma planque. Sans savoir que je peux parfaitement les entendre, Jalus chuchote à Julot :

- « Jolienis est malin. Il a dû la planquer avec des sorts qu'on ne maitrise pas. Tu sais qu'il a toujours été plus doué que nous en magie. Heureusement que j'avais ce sort d'immobilisation en réserve ! Malheureusement, il reste peu de temps. Une trentaine de minutes si ce que le vendeur m'a dit est juste. J'ai remarqué qu'il commençait à bouger les doigts.