Dear me

Zola

Mardi, mardi j'aime, j'aime la vie, la vie sans ennuis, sans soucis. J'aime. Parfois c'est bien de se lever le matin comme ça et de se dire j'aime. C'est pour celà que je remercie la vie de me donner cette force de remercier. Merci. Merci de me permettre de penser, merci de me permettre de vivre, de respirer l'air frais de cette rosée matinale d'hiver. La blancheur de la neige rappelle alors la pureté dont mon esprit peut jouir. Tous les matins je fais du yoga, puis je passe deux longues heures à méditer. Assise dehors sur ce sol blanc glacé par cette mousse plutôt confortable, je médite. Voyez vous la méditation n'est pas une activité pratiquée par les hippies ou par les gens paumés, c'est d'ailleurs les âmes les plus frustrées qui disent ça. Non, la méditation c'est bien plus que ça, c'est un art, l'art de laisser s'envoler les pensées, l'art de ne pas juger ses pensées. Je laisse alors mes pensées négatives s'envoler et à l'aide du vent s'envoler et se transformer en boule d'énergie positive. Oui je crois aux énergies, je ne crois pas en dieux, mais je ne suis pas até. Pour moi cette énergie supérieure est un peu comme la bonne étoile et par la méditation je peux la remercier en lui transmettant mes pensées. Les pensées sont un cadeau de la vie, la pensée est la chose la plus libre que l'on peut créer, personne ne peut la contrôler, la détruire, l'écraser, la changer. Là est la puissance de l'homme. Après ma façon de penser et de voir les choses est plutôt atypique pour mon âge...donc plutôt critiquée... Mais c'est pas grave, chacun pense ce qu'il veut, les gens peuvent être bon, chacun possède sa part de bonté, sinon ce n'est pas une personne. Bon c'est l'heure de se préparer, l'épreuve du miroir, moi, le miroir je le cache avec un drap. Je ne me trouve pas moche, du tout. Mais avec un miroir on se regarde tellement qu'on se trouve des défauts inexistants car on se rend compte qu'on est pas comme tout le monde, on est unique et on a pas envie de l'être. Notre société nous demande de répondre à des critères bien définis, les premières cibles, c'est nous, les ados. Pourtant je prends un malin plaisir à nager à contre courant, en quoi mettre un t-shirt en dessous d'une chemise c'est moche? Tu trouves ça moche au plus profond de toi même ou comme t'a jamais vu ça tu restes perplexe ? Quesque moche? Le contraire de beau? Beau au fond c'est comme moche. Un jour quelqu'un a-t-il fait la liste universelle de ce qui était moche? Pourquoi le mot moche est négatif ? Enfin je vous épargne ça, il n'y a qu'Olympe qui comprend quelque chose là dedans. Bref, assez parler j'arrive au lycée, j'adore ces regards hautains que me jettent les gens. Le fait qu'ils se sentent supérieurs en me voyant me fait plaisir, comme ça, ils demeurent moins complexés qu'ils ne le sont ne serait ce que deux secondes. Pourquoi médire quand on peut sourire ? Regardez l'allure déterminée de Maya qui va me lancer une méchanceté :
"T'es vraiment dégueulasse ! Sale hippie!
- Ravie que cette remarque aie égayer ta journée.
- Tsss et en plus tu te fous de moi?
- Non passe une bonne journée Maya. Namasté.
- Va fumer ailleurs tes joints périmés!"dit-elle en s'en allant
Passons outre de ces remarques, si je lui ai apporté du défoulement là est l'important. L'heure des cours sonne , et j'ai philosophie, étant en scientifique c'est un luxe qui se fait bien rare, en effet quatre heures c'est peu. Pourtant j'aime énormément cette matière. J'ai toujours détester les filières, les cases, on se sent bloqué et étouffer comme un oiseau enfermé dans sa cage. Une fois sorti de sa cage cet oiseau est livré à lui même et à cent fois plus de chance de mourir. Enfin, tout ça pour dire que je trouve ça absurde d'enfermer les élèves dans des filières, je pense qu'entre chaque matière il y a un lien , chaque matière est complémentaire avec les autres. De plus cette histoire de programme est vraiment débile à quinze ans je savais déjà ce qu'était le structuralisme, notion de philosophie en l'occurrence.