Kalie

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Sciences de l'homme ! Non mais je rêve ! Il faut vraiment être stupide pour croire un truc pareil ! Rhaaa! C'est bon je suis énervée ! Tu vois la pile de livres, ben moi j'te les fait voler ces saloperies de livres!
"Mademoiselle ? Je vous dérange peut être ? interpelle la documentaliste
- Non m'dame, je fais un peu de ménage ça pue les livres pourris ici!
- Pardon?
- Oh ça va! Faite pas celle qui a de la merde dans les oreilles hein!
- Puisque c'est comme ça partez, vous avez de la chance que je n'en parle pas à Madame Ferrée.
- Quoi? Ah ben si vous croyez que j'ai peur de la grande Madame Ferrée, je suis plus à faire pipi culotte quand on me fait les gros yeux !
- Bon sortez!
- C'est bon j'me casse de cet endroit pourri!"
Les gens sont vraiment tous des abrutis ! On a pas le droit d'être énervé ici? Aujourd'hui j'ai passé ma journée à faire quoi? Rien. Si ce n'est écouter des trucs inutiles et lire des livres avec Zola. Zola, elle est vraiment saoulante avec sa quête de comprendre son prénom. On a un prénom, on a un prénom point barre. Je sais pas, moi je m'appelle Kalie et je cherche pas à savoir qui a pondu ce prénom et quesqu'il fout là. De toute façon j'ai pas la tête à réfléchir, ces livres m'ont donné mal à la tête. Merci Zola!
"Eh! Un peu de culture ça va pas te tuer! Alors arrête de t'énerver comme ça ! Quesque j'y peut que tu sois débile ? intervient Lola
- La pétasse elle dégage !
- Comment ? s'offusque-t-elle
- Fais pas t'a sainte nitouche madame j'me fais tripoter en boîte !"
Je la laisse faire Caliméro, là j'ai envie de mettre en miette tout ce que je croise. Dans les couloirs je marche d'un pas saccadé et énergique, le sol tremble sous mes pieds, qu'importe, le respect j'me torche avec. Dans la vie on nous impose des règles, et on a pour but de les respecter ben moi mon but c'est de les briser jusqu'aux os. Jusqu'à ce qu'elles étouffent sous ma violence et ma provoque. Moi les règles, les gens, la vie, je les regardent tous droit dans les yeux, et je frappe plus fort qu'eux. On m'enchaîne dans une cellule ? Les chaînes je les arrachent avec mes dents, et je les brisent en mille morceaux, puis je les lancent sur la vitre de la cellule pour la casser. Enfin, les gardes je leur tranche la gorge avec un bout de verre et je leur fais bouffer leurs organes. La vie? J'adore jouer avec, j'aime l'adrénaline, la liberté. Mais là, il est dix huit heures et j'ai encore six heures devant moi pour faire quelque chose de ma journée. J'me grouille de sortir de ce lycée pourri qui ressemble plus à un centre de détention pour gens normaux qu'à un havre de paix. J'ai beau avoir l'air la plus agressive possible, yaura toujours ce morpion d'Arthur pour me coller au cul. Zut! Lola a pas été assez claire ? Ça l'a pas dégouté des filles, non il m'appelle, je ne me retourne pas...je trace mais il continue à me suivre ce débile :
"Eh! T'es sûre que ça allait hier?
- De quoi hier?
- Ben t'a dis que tu m'interdisais de te toucher.
- Oui et mes copines sont d'accord là dessus.
- Tes copines ?
- Ben contrairement à toi moi j'en ai désolé chouchou.
- Moi...moi aussi j'ai des copains, et m'appelle pas chouchou !
- Écoute c'est pas comme ça qu'on appelle son chien par hasard ?
- Non mais t'es sérieuse? Chuis pas ton chien moi!
- Ça c'est sûr que non, bon salut Idéfix, n'oublie pas ta babale! Et demande à ton maître de te castrer, t'a les hormones qui ont l'air de te perturber !"
Ni une, ni deux, je sors de ce bahut, je chope un bus et je m'installe. Je dois avouer que les trajets en bus ont pour don de m'apaiser, mais c'est sans compter la musique que j'écoute quand j'ai l'impression d'avoir rien foutu de ma journée. Social suicide, d'Orel Sans ça vous dit quelque chose ?
" Aujourd'hui sera le dernier jour de mon existence,
La dernière fois que je ferme les yeux, comme une évidence,
Fini d'être une photocopie,
Fini la monotonie, la lopotomie.."

Dear meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant