Kalie

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Ce mec est un génie, il a résumé ma journée en six minutes. Bon j'arrive à ma pseudo maison, je claque la porte et je tape dans le mur. Toujours ce même mur où on peut apercevoir des coups, des traces de sang( en effet je ne me protège pas spécialement les mains avant de taper) et encore quelques traces de cette peinture gris dégueulasse. Je frappe, je frappe, jusqu'au sang, jusqu'à épuisement, j'en ai mare ! Tellement mare d'être un fantôme enchaîné ! Et c'est pas ces foutus livres qui vont nous aider bon sang!
" Rhaaaaa!!!" Mon cri strident résonne comme un SOS mais personne l'entend... dommage. Comme j'ai besoin de bouger, j'enfile mes baskets pour aller courir. Quand je suis dans cet état je peux courir un marathon, vraiment. Ya que comme ça que je peux évacuer. J'me démaquille aussi, je hais le maquillage, j'ai l'impression d'étouffer la dessous. Puis franchement à quoi ça sert de se maquiller si ne n'est que pour ressembler à Bozo le clown? Ça craint. Le maquillage de toute façon c'est pour les gens qui veulent se fondre dans le décor... Par exemple, les indiens qui se peigne le visage pour se reconnaître entre eux, ben le maquillage c'est pareil. Mais là, maintenant, tout de suite, mes baskets au pied, je pars courir.
J'aime beaucoup courir...je reste énervée, je souffre, cependant j'apprécie cette sensation de douleur. Au moins cette douleur se propage au lieu d'être concentrée dans mon esprit et je ressens les choses. Un jour on m'a dit : " regarde toi! T'es un légume ! Tu fous plus rien! T'a aucune ambition !" Alors ces phrases, je les ressens et ça accroît ma rage et ma niaque, à chaque footing je repousse mes limites toujours plus loin. Je cours...j'ai plus de souffle, mes jambes sont tétanisées, je me sens comme vidée...vide, comme un corps sans âme, un cadavre? Je ne sais pas, tout ce que je sais c'est que je me sens mieux. Les filles détestent mes footing, Méryl pathétique comme elle est appelle ça "course contre la mort", je ne veux même plus compatir pour un esprit aussi faible.
Ça y est! J'y suis! À ma plage secrète ! Oui j'ai un endroit à moi et alors est-ce que ça fait de moi une nunuche fleur bleue ? Vous savez ce qui manque aux gens aujourd'hui ? C'est l'intimité, tout le monde veux montrer à tout le monde qu'il a une putain de vie donc sur les réseaux sociaux : vas-y que je montre là où je vais, hop regardez mon jolie popotin, oulala j'ai fais un selfie avec machin. Hihi! Regardez je fais du sport connectée et sportive, je suis la nana parfaite! Je dois avouer que j'me marre beaucoup devant ces gamines frustrée, c'est même jouissif d'entamer un rire sardonique devant ces "chefs d'œuvre" de l'humanité. Chuis bien d'accord avec Lola là dessus !
Ma plage...ma plage, elle est si calme, si belle, si douce. La seule qui mérite que je m'incline devant elle c'est la mer. Devant son immensité charnelle, s'épanouit mon âme, trouvant son reflet au rythme des vaguelettes. Là, elle est calme, mais j'aime lorsque nous nous trouvons toutes les deux en colère. Je sais pertinemment que je suis toujours en colère. Cette émotion je l'aime et je la chérie chaque jours. Elle me fait bouillonner, vibrer, souffrir, c'est une passion.

Dear meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant