CHAPITRE 7

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HARRY

Je n'étais pas déçu, j'étais insatisfait et ce n'est pas la même chose. En théorie, je n'avais pas imagé mon retour de cette façon. Ils avaient tous perdu leur sourire de jeunesse, leur joie de vivre et surtout l'insouciance qui faisait vibrer nos cœurs à l'époque.

J'étais entré à l'intérieur de cette supérette à la recherche d'une once d'espoir et contrairement à mes espérances j'étais ressorti complètement désabusé. Son regard, autrefois malicieux, pimpant et aguicheur avait fait place à l'imprudence et à la rancune. Je n'étais plus sa muse, mais un putain d'inconnu à ses yeux.

- Putain. Soupirai-je entre deux grognements

Cela faisait maintenant plus de deux heures que j'avais quitté cette satané supérette et j'étais toujours accroché à ces putains de pensées dévastatrices. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que tout cette foutue ville m'en voulait que je sois parti sept ans plus tôt.

Trois jours. Cela ne faisait que trois jours que j'avais mis les pieds à Galway et je ressemblais déjà à une épave meurtrie qu'on pourrait apercevoir dans ces séries télévisées. Pathétique était le mot qui enveloppait mon état général, mais finalement, est-ce que je méritais un autre accueil ? J'avais sur-évalué la chose avant de partir.

Je fixais mon reflet dans le miroir de la salle de bain, mes cheveux sauvages s'éparpillaient aléatoirement contre mon visage. La buée provenant de l'eau encore chaude de mon bain avait rendu les parois du miroir poreuses et floues. Je fus subitement pris par des flashs de certains moments que j'avais passé ici avec Clare dans cette salle de bain. Nous avions fumé nos premiers joints en cachette contre la porte derrière moi, je l'avais longuement aidé à réaliser ses tresses, je revoyais mes mains dansant à l'intérieur de ses cheveux roux.

- Clare. Murmurai-je à demi-mot

Mes mains se cramponnèrent à la porcelaine du lavabo quand je repensais à nos ébats à l'intérieur de cette pièce. Nous avions baisé quelques fois ici, dans la baignoire, par dessus ce lavabo ou encore contre la porte. Chaque fois que nous cessions de parler, nous entendions dans le silence les claquements et les vibrations de nos cœurs réclamant leur dose.

Ces souvenirs firent pulser le sang dans mes veines. Mes paupières se fermèrent incapables de faire face à mon reflet. Mes lèvres gonflées par le désir s'ouvrirent alors que le sang affluait entre mes jambes faisant naître en moi ce que je redoutais le plus depuis des mois : le désir.

Depuis la mort de Gemma, je m'étais éteint. En silence, j'avais mis fin à ce qu'on appelle plus communément ; les sentiments. Parce que c'était devenu ridiculement douloureux de vivre avec. Alors même si tout est devenu silencieux à l'intérieur, il m'arrive encore parfois d'entendre des voix du passé. Rien ne disparaît à jamais, pas totalement.

Et aujourd'hui, c'est sa voix que j'entends.


Le souffle court et le bout des doigts engourdit par le désir, je desserrais d'un geste habile la boucle  de la ceinture de mon jean. Comme si j'étais réellement en train de bruler de l'intérieur, il fallait que j'apaise ce feu. Je n'étais pas juste en train de bander, c'était beaucoup plus profond, comme si avoir revu Clare avait déclenché quelque chose en moi.

Je reculais d'un pas, mon crâne tomba lourdement en arrière contre mes épaules quand j'ouvris le bouton de mon jean. Je fus à nouveau interpellé par des flashs du passé. Ses lèvres contre les miennes, ses gémissements essoufflés et murmurés à chacun de mes coups de rein. Mon poitrail montait et redescendait à vive allure comme si j'étais prisonnier d'une fièvre.

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⏰ Dernière mise à jour : May 10, 2018 ⏰

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GALWAY GIRL│H.S.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant