Chapitre 7: Rose

60 9 11
                                    

En sortant de la chambre d'Arthur je tombai nez à nez avec le démon.

- Tu me suis ou quoi?
- Non mademoiselle, répondit-il d'une voix terrifiante, je suis simplement chargé de vous conduire à votre chambre. Je constate d'ailleurs que vous vous êtes nourrie...
- Ce ne sont pas tes affaires.

Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, je me retrouvais plaquée au mur. Sa poigne était affreusement douloureuse, et je le sentais utiliser sa magie pour me maîtriser d'avantage.

- Sa vie m'appartient, vampire.
- Je ne souhaite pas le tuer, démon. Ce serait contre productif...

Ma voix n'était qu'un murmure étouffé.

- Expliquez vous.
- Si je le tue, je perdrai une occasion d'agrandir mon espèce.
- L'Appel du Sang... Je me disais bien que votre attirance n'avait rien de normal.

Il me relâcha mais demeura planté devant moi.

- Si cela se sait vous allez perdre la tête.
- Je ne le sait que trop bien. Ma mère a eu de la chance d'être seulement vendue au marché noir...
- C'est a cause d'elle que vous vous retrouvez aujourd'hui enchaînée aux Foucault.
- On peut dire ça.
- Depuis quand?
- Cela va bientôt faire deux cents ans.
- Vous êtes encore très jeune alors.
- Si tu le dit. Je trouve cette vie affreusement longue. Sinon, on parle, on parle, mais le soleil se lève, et je vais finir carbonisée si cela continue.
- Vous avez raison.

Il se retourna et m'indiqua de le suivre. Arrivés devant la porte de ma chambre, il s'inclina et disparu dans un nuage de fumée qui se dissipa rapidement.

J'entrai dans la chambre, et constatai que les fenêtres avaient été condamnées, ce qui me fit plaisir. Ma joie fut cependant de courte durée lorsque je vis ma nouvelle garde robe. Le maître des lieux semblait avoir un sacré sens de l'humour. Mes nouveaux vêtements étaient tous de couleur verte, et me semblaient affreusement courts. Ces tenues de combats ne devaient rien protéger, si ce n'est ma poitrine et les parties intimes. Enfin, elles les cachaient plus qu'elles ne les protégeait.

Je poussai un long soupir et me laissai tomber sur le lit. Ce dernier avait une odeur de sapin affreusement dérangeante. Doucement, je me laissais emporter dans les bras de Morphée.

La journée fut plus agréable que les dernière. Je ne parvin pas à dormir correctement, mais à aucun moment la faim se fit sentir. Au contraire, pour la première fois depuis longtemps j'avais cette sensation d'avoir trop mangé.

Malgré l'épaisseur des murs, j'entendis Laurianne arriver. Décidément, cette affreuse gamine parlait beaucoup trop fort. Je l'entendais courrir de partout et rire de plaisir. Soudain, ce fut un silence total. Mon coeur se serra un court instant, j'avais compris qu'Arthur venait d'arriver vers elle. Personne d'autres n'aurait pu la soumettre au silence de cette façon.

Une violente vague de jalousie s'empara de moi. J'étais sur le point de sortir de ma chambre, au risque d'être réduite en cendres par le soleil, lorsque un frisson me parcoura le dos.

Calme toi ma belle...

- Qui est-ce? Montrez vous!

Pourtant, aucune présence ne se fit sentir autour de moi. La chambre était vide. Des yeux d'un bleu cristallin apparurent dans mon esprit, et disparurent aussitôt.

Arthur...

Bordel mais tu m'as entendue?

Tout me sembla alors plus clair. L'Appel du Sang créait un lien a la fois physique et mental entre les êtres choisis. Un lien indéfectible, qui ne pouvait se réduire avec la distance ou le temps. Un amour éternel. En prenant cela en compte, il était fort probable qu'il soit en mesure de ressentir mes plus violents excès de colère, et moi les siens. Je me concentrai sur le lien, afin de pouvoir lui répondre. Après plusieurs tentatives, je me mis à sentir une faible effluve de magie, tel un fil de soie. Je le saisis aussitôt, ne voulant pas le laisser s'échapper.

Oui je t'ai entendue. Et ne t'inquiète pas, seule moi peux t'entendre. Garde ça pourtant secret, je ne veux pas mourir aussi jeune.

Je le sentais paniquer en silence. Il voulait me répondre, mais n'y parvenait pas, ce qui fit grandir la colère en lui.

J'ai rit de ses piètres tentatives, et me suis endormie profondément.

Oh maman, si seulement tu pouvais m'aider...

----------------------------------------------

----------------------------------------------

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

La maman de Rose

Conflits de Sang - Stratégie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant