Chapitre 12: Arthur

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Lorsque Rose rentra, j'étais déjà endormi. Tout ce dont j'étais capable de me souvenir était ses lèvres se posant sur ma peau, et ses quelques mots: "Prépare toi à affronter l'Histoire..."

Le lendemain matin, quelqu'un me réveilla en frappant de grands coups contre ma porte. La pièce était plongée dans l'obscurité, ce qui était assee inhabituel. Pour cause, Rose se trouvait endormie dans mon lit, ce qui était tout aussi inhabituel.

- J'arrive, lâchai-je d'une voix pateuseen trouvant mon pantalon.

En ouvrant la porte, je vis une Laurianne en larmes qui déboula dans ma chambre et alla ouvrir grand les rideaux. Le soleil était haut dans le ciel, et ses rayons brulèrent instantanément Rose, qui hurla de douleur. Les rideaux du lit à baldaquins se fermèrent cependant, grâce à l'intervention de Jacob.

- Non mais tu es folle, hurlais-je en direction de ma stupide fiancée.
- Oui, de rage! Quand je pense que tu couche avec ma servante!
- Garde du corps, corrigea Rose qui était en train de se faire soigner par mon majordome.
- Servante, insista Laurianne, une vampire qui plus est! Une créature des ténèbres! Elle n'hésitera pas à se nourrir de toi!

Instinctivement, ma main se porta a ma gorge, que Jacob n'avait pas soigné. Évidemment, Laurianne avait beau être blonde, elle le remarqua au premier coup d'oeil.

- J'exige son exécution!

Une domestique, une femme chat, ferma les rideaux et Rose s'approcha de moi en me prenant par le bras.

- Je ne suis plus sous ta direction, ni celle de ton père. J'appartiens à Arthur.
- Tu lui sers de jouet sexuel?
- Non, de future femme. Avec la bénédiction de ton paternel, dit-elle avec un sourire mauvais en tendant une enveloppe.

Laurianne s'en empara, rejetta ses cheveux blonds en arrière et déchira l'enveloppe pour en lire le contenu. Ses yeux bleus s'arrondissaient a mesure qu'elle lisait, et moi j'avais l'impression d'être complètement étranger à cette affaire.

- Papa me dit de revenir à la maison, déclara-t-elle d'une voix étouffée. Je n'arrive pas à y croire... Comment une sale vampire... C'est interdit!
- C'est interdit, sauf si il s'agit d'une demande du maître. Arthur étant mon maître désormais, je n'ai pu refuser.

Le visage angélique de la blondinette se déforma sous la colère. Elle claqua la porte derrière elle, sans oublier de nous jetter un regard plein de haine.

- Comment as-tu fais, demandai-je immédiatement à Rose.
- Une fausse promesse à laquelle M. Foucault a été stupide de croire. Il n'existe ni contrat signé de ma main, ni enregistrement de notre échange. Et encore mieux, il ne sait même pas qu'il ne pourras même pas en parler...
- Comment cela?

Pour toute réponse, elle attrapa un miroir et me le mit sous le nez.

- Tire la langue.

Je m'executai, ne comprenant pas vraiment où elle voulait en venir. Immédiatement, je compris. Le dessin d'une rose était tatoué dessus.

- Pourquoi c'est là, hurlai-je.
- Te parler de l'Appel de Sang engage un contrat, qui ne te permet pas d'en parler à quelqu'un d'étranger. Il s'agit d'un des nombreux secrets vampiriques. Ce sort fait grésiller toutes les machines susceptibles d'enregistrer ou de filmer la confession d'un tel secret. Mon ancien maître doit avoir le même dessin sur la langue.
- Tu lui avais promis quoi?
- Deux de nos enfants.
- Pardon?
- Calme toi... Il ne pourra jamais les réclamer, car à part nous, et Jacob, personne n'a fait de pacte avec un vampire. Personne ne pourra donc l'aider, il ne pourras pas me faire exécuter, et encore moins nous faire tuer. Il sait que ce serait stupide d'envoyer des tueurs a gage a mes trousses, car les moyens de tuer un vampire sont très complexes, et même lui ne les connais pas.
- Tu semble avoir pensé à tout...
- Je t'avais bien dit que ton idée nécessitait quelques améliorations.

Elle me lança un sourire malicieux avant de me lâcher pour retourner se coucher.

- Désolée, j'ai des horaires nocturnes...

Elle referma les yeux, et plongea dans le sommeil. Son visage diaphane contrastai avec le rouge des draps, comme si elle était entourée de sang. Ça devait certainement lui plaire.

Je terminai de m'habiller avant de descendre, où je fut ravi, notez l'ironie, de trouver mes parents dans le hall.

- J'ai reçu un message de la part de Serges Foucault. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que tu allais te marier avec une... vampire.

Il avait craché ce mot comme s'il s'agissait d'une vulgarité. C'est ce moment qu'avait choisi Laurianne pour arriver en pleurs.

- Dites moi que c'est faux, je vous en prie!

Elle se jeta sur ma mère qui lui caressa les cheveux tout en me tuant du regard.

- Taisez vous, que ce soit vrai ou pas, ce mariage était de toute façon arrangé. Je n'ai rien à gagner de votre union avec mon fils, mais j'ai beaucoup à perdre de celle avec cette chose.
- Ne parlez pas de Rose sur ce ton, menaçai-je. J'ai de toute façon prévu de m'en aller avec elle, et vous ne pourrez pas m'en empêcher.
- Oh que si, jeune homme, ne croyez pas tout ce qu'elle vous raconte dans le seul but de vous manipuler.

Jacob apparu à ses côtés.

- Pardonnez moi monsieur, mais mademoiselle Rose tenait à ce que je vous remette ceci.
- Vous lui donnez du mademoiselle, Jacob?
- Elle est mon amie, ce n'est qu'un geste de gratitude monsieur.

Mon père s'empara de la lettre et se mit à la lire. A la fin de sa lecture, la feuille brûla d'elle même, ce qui nous surprit tous. Mon père semblait déconcerté.

- Très bien, je pense que je n'ai de toute façon pas le choix...

Rose avait réussi. Je ne connaissais pas la totalité de son plan, et cela me faisait peur. Je devais cependant admettre que cela serai bénéfique pour notre cause, et que Jéremy serai ravi d'apprendre qu'il serait mon témoin.

Conflits de Sang - Stratégie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant