Chapitre 6

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Je sors du métro, le sac de courses avec toujours les mêmes aliments des mêmes marques à l'intérieur. Une belle journée de Juillet. Les couples d'adolescents se promènent main dans la main, me rappelant de plaisants souvenirs. Les gens sourient, les terrasses des cafés sont remplies de monde, des cafés glacés à la main.

Le soleil resplendissant et le bleu du ciel m'aveuglent, alors que je tombe d'épuisement à la sortie du métro.

Cohue autour de moi, des gens m'ignorent, un jeune homme s'approche précipitamment de moi, pose sa main derrière ma nuque qui ne tient plus.

Obscurité absolue.



Il n'est pas content. Assit sur le fauteuil près du lit d'hôpital, il n'est pas content. Je le vois à son regard, je le vois à sa manière de se tenir, je le vois au ton que prend sa voix quand il me parle.

Et je te vois aussi, penché sur le fauteuil de la salle d'attente, ta tête entre tes mains. Je te vois depuis mon lit. Deux de tes doigts pressent l'arrête de ton nez, et tu grimaces de douleur alors qu'un léger craquement se fait entendre.

Je croise ton regard, tu me souris, je t'évite. Il pourrait à nouveau te faire du mal s'il savait que tu essayais un sourire réconfortant. Je le connais, il a dû te frapper en arrivant à l'hôpital, en te voyant à mes côtés.

Il part chercher un café, te donne un coup de genou en passant près de toi. Tu grimaces, crache une injure, t'approches de ma chambre.

- Il ne fait pas dans la douceur, si je peux me permettre.

Je ne réponds rien. Je n'ai pas le droit de te parler. Il pourrait revenir d'un moment à un autre.

- Vous êtes pas très bavards, vous autres, de la grande ville de Séoul !

- Je ne suis pas originaire de Séoul.

- Peu importe, est-ce que ça va mieux ?

- Oui, merci beaucoup, j'ai dû faire un burn-out. Je vous laisse rentrer chez vous, merci encore.

- Si vous me l'accordez, je vais rester encore un peu.

Je tressaille. Je ne veux pas que tu restes au même endroit que lui et moi.

- C'est votre mari ? C'est ce qu'il m'a dit, mais vu votre tête...

- Oui c'est mon mari, et il est du genre un peu jaloux, donc si vous pouviez juste partir, ce serait le mieux pour vous comme pour moi.

- Jaloux de quoi ? Je ne suis pas en train de vous charmer, je m'assure de bien faire mon devoir de citoyen coréen, je ne v-

Il rentre dans la salle au même moment, te fusille du regard.

- Merci beaucoup pour votre aide, mais nous aimerions être seuls.

Je le vois te glisser un billet dans la poche gauche de ton jean clair. Tu ne comprends pas ce qui se passe autour de toi.

- Vous pouvez garder votre billet, Monsieur, je n'ai fait que mon devoir.

- Et bien ton devoir s'achève ici. Merci et au revoir.

Tu quittes alors la chambre, non sans me jeter un regard presque paniqué, et rejoins le hall de la chambre. A travers les murs, je t'entends hurler sur quelqu'un.

on my broken soul // jung hoseokOù les histoires vivent. Découvrez maintenant