"Jungkook, qu'as tu fais...

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Je ne m'attendais pas à les voir arriver. Je ne m'y attendais vraiment pas. Et cette surprise me clouait littéralement sur place. Je ne pouvais que les regarder s'approcher, me scrutant de leurs yeux sombres. Ils me donnaient la chair de poule. Ces types n'étaient pas normaux. Pas du tout. Leurs images de la veille restaient ancrées en moi. Marquées au fer rouge sur ma peau.

Je les voyais encore le tuer.

Ils n'avaient eu aucune hésitation. Ils avaient simplement placé leurs mains en avant –enfin un seul l'avait fait- et cela avait suffi à planter une lame dans le cœur de ce malheureux. Et puis, j'avais crié. Signant mon arrêt de mort. Ils m'avaient vue.

Sans m'attarder sur ce détail, je détalais et pour la première fois, je découvrais le sens du mot peur. Ils l'avaient tué. Ils allaient à présent me tuer. De sang-froid. Comme lui. Avec le même étrange phénomène. Je courrais et je savais que si je m'arrêtais, la mort me prendrait. Cependant m'arrêter ou non n'aurait rien changé. Ils étaient devant moi, presque au complet. En les voyant ma première réaction fut de faire demi-tour. Malheureusement, il y en avait deux derrière moi. Ils m'encerclaient. J'étais piégée comme un rat. Mon cœur s'emballa de plus belle et ma vue commença à se brouiller. "Je ne veux pas mourir."Je me répétais sans cesse cette phrase, alors qu'ils avançaient vers moi, lentement, comme des prédateurs.


-Qu'as-tu vu exactement petite ?


La question passa à travers moi. Je ne parvenais plus à entendre mon environnement, je ne voyais que leur silhouette se rapprochant de moi. Pouvais-je leur échapper ?


-Je ne veux pas mourir...


Ma phrase était une supplication. Une prière. Un murmure à peine audible. Mais ils m'avaient très bien entendue, j'en étais persuadée.

Je regardais autour de moi de plus en plus affolée. Une issue de secours. Voilà ce dont j'avais besoin. Voilà quelle était ma solution. Mon échappatoire. Mais je n'avais rien. Il n'y avait qu'eux  et leurs yeux noirs profonds. Seulement eux et leur intention évidente de m'assassiner. J'allais mourir.

Plus j'y pensais, plus l'angoisse me prenait. Si forte, que mes jambes cédèrent. Mon instinct me fit immédiatement me recroqueviller en position fœtale. J'espérais me protéger ainsi. C'était peine perdue, mais je n'en étais pas consciente. Du moins, je ne voulais pas l'admettre. Et alors que j'étais dans cette position, il se passa quelque chose d'étrange. Ils s'étaient tous retournés au même instant et j'avais perçu une phrase. Une question. "Qu'est-ce que c'est ?" Ils avaient eu leur réponse tout en parlant. Je ne savais pas laquelle, ni en quoi elle était importante. Un instant plus tard, je sentis une main me toucher. Enfermée dans mon intense peur de souffrir, l'air me manqua. Puis, le noir envahit mon esprit, se fermant à la réalité.


A mon réveil ce matin-là, j'avais d'abord cru rêver. Le fait que je me retrouve dans ma chambre, comme si rien ne s'était produit, m'y avait conduit. Néanmoins, c'était si précis, si clair dans ma tête, que ça ne pouvait qu'être réel. Mon arrivée au lycée me le confirma. Je ne pouvais pas halluciner les voir. C'était impossible.

J'étais incapable de respirer normalement. J'essayais même d'arrêter, espérant que cela les ferait faire demi-tour. Mais ils avançaient toujours. Leurs yeux sombres me donnaient la chair de poule. On aurait dit que la mort était inscrite dans ce noir profond. On aurait dit que leur démarche était faite pour traquer. Comment m'auraient-ils trouvée si facilement sinon ? Ils n'étaient pas de ce lycée, j'en étais certaine. On aurait dit que leur être était fait pour tuer et leurs vêtements noirs, ne pouvaient que me conforter dans cette idée.

La mort à ses troussesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant