Tнε Sεcяεт Lιƒε Oƒ Gιяls

Ɗα∂∂у Ƙιηк × Scнσσℓ Ɠιяℓ ~ Ƥαят. 2

Point de vue : Rose Dallio

Vendredi 26 juin 2019 - 18:20

Bon retour dans l'enfer de Dante. Et dire que je me suis jurée de ne plus jamais y retourner le jour où j'en suis partie. Une violente vague d'angoisse – que je connais que trop bien – me submerge. Ce même sentiment lorsque je descendais de la voiture chaque matin.

Thomas sort et gueule en levant les poings comme s'il venait de marquer un but à la 90''. Et ses copains, aussi crétins que lui, rentrent dans son jeu et hurlent à leur tour. Ce petit numéro ne m'a pourtant pas fait baisser ma tension, au contraire. Des sueurs froides coulent dans mon dos. 

Toujours assis au volant, Ryan m'appelle.

— Ça va ? Tu es toute pâle.

— Je ne veux pas y aller.

Des mots sortent enfin de ma gorge.

Voyant que je commence sérieusement à paniquer, Ryan me prend plus au sérieux.
Non, il ne s'agit d'un caprice de diva comme ma mère pourrait le croire, ou d'une peur sans raison comme il pourrait le croire. Ce lycée me rappelle trop de mauvais souvenirs, y aller a été u supplice. C'est comme demander à une personne torturée de retourner chez son tortionnaire. Ils s'imaginent que beaucoup accepterait ? C'est la même chose pour moi.

Ryan observe ses amis réunis en groupe devant l'entrée du lycée.

— Écoute, tu n'as qu'à y aller et j'attends dans la voiture.

Son regard à travers le rétroviseur se fait d'un coup bienveillant.

— Tu crois que je vais te laisser trois heures dans la voiture ? 

Je hausse les épaules. Je serais capable d'attendre aussi longtemps. S'il y a une chose essentielle que l'on apprend à être toujours seule, c'est d'apprécier la solitude. Et maintenant, je sais toujours me débrouiller par moi-même. Même quand il s'agit d'aller aux toilettes, je n'ai pas besoin de demander à toutes mes copines de me suivre.

— C'est hors de question.

Il se retourne pour me regarder et d'un ton qui ne laisse pas place à la discussion, il me dit :

— Ok, je ne comprends pas vraiment pourquoi mais je me fais une vague idée de la raison qui t'empêche de descendre. Alors voilà ce qu'on va faire : tu vas sortir et tu vas rester avec moi toute la soirée. Tu ne t'éloignes pas à plus de trois mètres, je veux toujours te voir dans mon champ de vision.

L'espoir jaillie dans mes yeux. Je ne me souviens pas quand une personne a été si attentionné pour moi. Je dois avouer que ça ne fait pas de mal de trouver un peu de réconfort chez les autres de temps en temps. Malgré le fait que je doute encore.

— Tu veux vraiment que je te colle pendant des heures ?

Je suis méfiante à cette idée. Il me semblait que les mecs n'aimaient pas trop les petits toutous qui les suivent partout. Surtout quand ils sont aussi craquants que Ryan Savely. 

— Si je te le demande. Allez descends maintenant avant que je ne décide de tuer le temps avec toi dans cette voiture.

Il sort le premier de son cabriolet décapotable et je fixe la poignée de la portière. Cette bagnole doit coûter une blinde, j'ai trop peur de l'abîmer. Ne sachant pas que je redoute seulement d'être trop maladroite, Ryan m'ouvre la portière et me lance un bref signe de la tête pour que je descende.

Je m'exécute, tirant sur ma jupe pour ne pas dévoiler ma culotte.

Dès qu'il a refermé la portière derrière moi, il me regarde à nouveau de haut en bas et constate :