Tнε Sεcяεт Lιƒε Oƒ Gιяls

Sωєєт Ɓσу × Mιѕѕ Sυgαя Ƥιηк 〰 Ƥαят. 2

Point de vue : Ethan Miller

- Ça va, mec ? T'as l'air d'un dépressif qui a besoin d'alcool.

Je sursaute et me retourne vers Thomas qui vient de sortir dans le jardin. Il s'avance et s'assoit sur la marche à côté de moi, puis me tend une bouteille de whisky que j'accepte volontiers.

- Merci, mais tu as oublié mes anti-dépresseurs.

Thomas ricane puis me demande :

- C'est à cause d'elle ?

- C'est toujours à cause d'elle.

Nous nous partageons la bouteille en silence, admirant le somptueux jardin des Jackson devant leur lac.

- Thomas, dis-moi comment tu fais.

- De quoi ?

- Pour ne pas être attiré par cette pimbèche.

- J'ai déjà une petite copine je te rappelle. (Il s'arrête un instant avant de reprendre sur le ton de la plaisanterie.) Mais je te mentirais si je te disais qu'elle ne me faisait aucun effet.

- Même quand elle ouvre la bouche ?

- Là, c'est une autre histoire. Elle est vicelarde, mais je pense que ce n'est qu'une façade.

J'ai dû mal à imaginer Phœbe fragile. Et pourtant, tout à l'heure j'ai vraiment eu la sensation que quelque chose s'était fissuré.

- Tu le crois vraiment ?

- J'en suis même sûr. Elle n'a pas eu la vie toujours simple alors forcément, elle n'est pas sans faille. Mais elle la cache bien.

Thomas a probablement raison. Je veux que ce petit jeu du chat et de la souris cesse une bonne fois pour toute. Et peut-être qu'en trouvant ce vice en elle, elle me laissera tranquille et trouvera un autre bouc-émissaire.

Je me lève, résolu à la retrouver et à la faire capituler. Je n'ai pas de plan précis en tête, mais j'improviserai une fois sur place. Ethan contre-attaque enfin, ma belle.

~~~

J'ai remercié Thomas pour ce coup de pouce et lui ai demandé de prétendre à mes parents que je rentrais avec lui, ce soir. Ainsi, j'ai tout mon temps pour lui parler sans risquer d'être dérangé.

Je rentre à l'intérieur de la maison et arpente les pièces du rez-de-chaussé pour la trouver. Quelques invités sont encore dans la salle de réception. À travers la porte du salon, je remarque certains se chauffer pour passer une bonne nuit, en bonne compagnie. Mais aucune trace de Phœbe dans les boudoirs, ou les salles de bain.

Je termine par la dernière pièce, la cuisine, avant de chercher à l'étage. Des dizaines de serveurs, de plongeurs et de cuisiniers se précipitent dans tous les sens pour mettre un peu d'ordre dans ce foutoir.

Au bout d'une table de travail, je remarque Gwenaëlle, la gouvernante de Phœbe depuis toujours. Elle est en train de remplir un plateau entier de pâtisseries et biscuits qui pourraient nourrir tout un régiment. Et il n'y a qu'une personne sous ce toit qui mange autant.

- Bonsoir Gwenaëlle.

Elle relève brusquement la tête, surprise de me voir ici, mais se ravise aussitôt pour faire place à son professionnalisme implacable.

- Bonsoir, Monsieur Miller. Je peux faire quelque chose pour vous ?

- Vous savez où se trouve Phœbe ?