C'était du piano, joué d'une telle délicatesse que tu avais été bercée dès les premières notes. C'était fluide, doux, mélancolique. Comme une goutte de miel qui fond sur la langue ; comme un rayon de soleil au printemps, comme l'étreinte d'une personne qu'on aime.Puis, doucement, le tempo s'était accéléré. Les notes s'étaient enchainées rapidement, montant dans les gammes puis redescendant brusquement. C'était passionné, brute, fort. Comme les feuilles des arbres qui deviennent rouges en Automne, comme une gorgée de chocolat chaud lors d'une journée froide, comme le baiser d'un amant que l'on n'a pas vu depuis trop longtemps.
Tu avais fermé les yeux, et tu t'étais tenue devant la porte de la salle de musique, immobile, basculant parfois la tête en arrière lorsque les émotions transmises par la mélodie te faisaient frissonner.
Tu avais compris, à cet instant, qu'Elyah ressentait la même chose que toi lorsque tu écrivais ; et tu n'étais plus effrayée.
Aussi inopinément qu'il avait été brisé, le silence était revenu.
Alors, sans y réfléchir une seconde fois, tu avais abaissé la poignée.
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De A à Si
Short Story[NOMINÉE + PRÉ-SÉLECTIONNÉE WATTYS 2018] Il avait la mélodie et elle, les paroles.