Chap. 3 Basané

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Voici voilà le chapitre trois, et désolée pour le retard ! Hésitez pas à me corriger si vous voyez des fautes ! Bonne lecture !
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Chap. 3 Basané

[Kagami]
    J'écartai difficilement les grosses branches me barrant le passage tout en prenant garde à ce qu'elles ne lui tombent pas dessus. C'était un homme, grand et noir de suie. Quand enfin je l'atteignis, proche du tronc qui l'avait quelque peu protégé, le feu commença à se calmer, à moitié à cause de la non-proximité de toute espèce inflammable, et également à cause de ma présence. Mon corps insatiable l'aspirait goulûment.
    Je pris le garçon dans mes bras et le protégeai de mon corps pour l'extirper de cet enfer si doux. Je l'allongeai sur l'herbe ayant évité la calcination et m'accroupis à ses côtés. Une de mes mains se déposa sur sa poitrine nue pour se nourrir de son surplus de chaleur. Son cœur battait trop lentement, alors d'une paume rapide et dure, j'appuyai sur la cage thoracique quelques secondes. Il semblait brûler.
    L'homme entrouvrit un œil bleu marine ou noir et tendit des doigts vers moi.
"Merci..."
Un simple souffle sans véritable vie, néanmoins empli de supplication. Il me priait de le sauver. Et je ne pouvais faire autrement de toute manière.
    Je passai un bras sous ses jambes et l'autre derrière son dos. Je le soulevai et eus un moment d'hésitation : l'emmener, mais où ? Le hisser dans ma cabane serait compliqué. Mais l'emmener au village, un soir pareil... Et je commençai à douter quant à la nature la suie sur sa peau. Était-ce... était-ce ce que je n'osais imaginé ?
    Sans réfléchir, je me dirigeai jusqu'à mon arbre. Un soupir m'échappa. Je le passai sur mon épaule et tentai difficilement de grimper.
    Après près d'un quart d'heure d'ascension, en sueur, je pus enfin le déposer sur le plancher. J'essuyai son épaule d'une main apeurée. Il était... basané.
    C'était un homme grand, finement vêtu d'un bas fluide et calciné, le torse nu, le corps fin et athlétique... Il ressemblait aux miens... mais...
    Ses épaules étaient plus larges que les leurs, plus musclées aussi... Sa peau n'était pas aussi fine, les traits de son visage non plus. Il n'était pas efféminé, viril. Je n'osai passer une main dans ses cheveux pour découvrir leur véritable couleur.
    Néanmoins, il devait être dangereux... Mais le mot qu'il m'avait dit, empli d'égoïsme, comme s'il s'agissait d'un ordre, me forçait à m'occuper de lui.
    Ses oreilles étaient moins pointues que celles de mes congénères, juste légèrement différentes des miennes ; je ne devrais pas les regarder, c'était très impoli... Si fascinant.
    Je me redressai et saisis différentes plantes disposées sur un plan de travail. Rapidement, je les frottai les une contre les autres, pour déclencher une réaction chimique et créer une sorte de pâte chaude.
    Je m'accroupis à ses côtés et déposai l'étrange substance sur ses brûlures avec une infinie douceur : c'était très douloureux. Un gémissement plaintif monta à mes oreilles, et le jeune homme tenta d'apporter une main à son bras blessé ; je le retins.
"Te touche pas, c'est normal que ça fasse mal, mais sinon ça ne guérira pas bien."
Des yeux bleus s'ouvrirent difficilement.
"Ma jambe... Droite..."
Autoritaire...
    Je me penchai sur sa cheville et remontai le long des vêtements en lambeaux. Je déposai un doigt le long de la peau métissé en fermant les yeux. Chaud... Ah.
"Fracture."
Une grimace me répondit.
    "Aomine Daiki."
Il tendit une main vers moi ; je la saisis et la serrai brièvement.
"Kagami Taiga.
-Merci, Kagami."
Il ferma de nouveau les yeux et s'abandonna au sommeil.
    Incapable de le laisser seul ici, je m'endormis à ses côtés, dans le froid, enroulé dans une couverture prévue à cet usage - lui avait ma cape sur les épaules. Sa douce chaleur chatouillait mes narines, réchauffait mon corps entier... Non, ce n'était définitivement pas un elfe blanc.

    Je me réveillai en sentant le soleil sur mon visage. Mon premier réflexe fut de lancer un regard sur ma droite. L'homme endormi semblait paisible et innocent, ce n'était pas comme ça que l'on m'avait dépeint les elfes noirs, créatures sanguinaires.
    Je me levai et m'étirai calmement. J'avais faim.
"Ka-Kagami ?
-Mm ? T'as besoin de quelque chose ?"
Je m'avançai vers lui et me penchai en l'empêchant de te relever.
"Tu vas tirer sur tes brûlures.
-T'es un elfe blanc, non ?"
Je détournai les yeux.
"Pourquoi tu fais ça pour moi ?
-Parce que tu me l'as demandé, implicitement.
-Ça te gêne pas que je sois à un elfe noir ?
-Pas vraiment, non..." rougis-je en détournant très légèrement le visage.
L'homme ricana.
"Vous êtes tous comme ça ?
-Non ! Non... les autres n'ont pas une délicieuse opinion de vous.
-Oui, chez nous c'est pareil... Mais je ne pensais pas que les elfes blancs étaient comme ça...
-Je... Techniquement, je n'en suis pas un. Ce sont eux qui m'ont éduqué, je me considère comme eux. Ils ont la peau plus claire que la mienne.
-Plus clair... ce doit être fade..."
Il toussa durement.
    "T'es un enfant du feu ?"
J'opinai, surpris.
"Tu dois venir de loin..."
Une quinte de toux le coupa de nouveau.
"Je vais chercher de quoi boire et manger."
    Je passai discrètement au village endormi et revins rapidement.
    Je passai une main sous sa tête pour la laver légèrement et l'aidai à boire sans avoir à se redresser. Puis, je m'attelai à préparer un repas à base de mouton et de quelques légumes.
"C'était la fête de la Pureté pour vous aussi, hier ? souffla le hâlé.
-Vous aussi ?! Qu'est-ce que tu faisais dehors alors ?
-Je pourrais te retourner la question, rit-il.
-J'ai senti le feu.
-Je me suis juste enfui : j'aime pas vraiment ces fêtes...
-Moi non plus..."
    Pour manger, je fus forcé de l'aider à se redresser à moitié.
"Je te remettrai du baume après, sinon tu risques de mal cicatriser...
-C'est délicieux !"
Je lui souris en le remerciant d'un mouvement de tête.
    Il me regardait, il me détaillait. Gêné, je fis comme si rien ne se passait.
"Tu devrais rester encore au moins aujourd'hui, et demain ce serait bien aussi. Si tu marches trop, tu risques de te faire mal.
-Je veux pas abuser...
-Ah ? Non, t'inquiète. Je m'ennuie au village."
    Le garçon fronça les sourcils.
"J'arrive pas à imaginer une peau plus claire que la tienne... Ils sont tous aussi imposants ?
-Nan, pas du tout. Les autres sont fins.
-Tu leur ressembles pas du tout alors ?
-Nan..."
Je frémis au contact du vent qui m'amena sa chaleur en plein visage. C'était doux... agréable.
    Mon désert me revenait à l'esprit : la même sensation.

    Je ne savais pas si j'avais fait le bon choix en le sauvant, mais je ne regrettais pas. Après tout, nous nous entendions bien, nous découvrons différences et ressemblances entre nos peuples, qui, depuis si longtemps séparés, partageaient les mêmes us.
    Comme moi, il s'ennuyait chez lui : un manque de libertés. Alors il semblait apprécier être avec moi, et je n'aimais cela qu'un peu plus.
    Bien sûr, je devais passer au village souvent, mais je revenais toujours vers lui, je le soignais et riais avec lui. Si mon peuple savait, que dirait-il ?
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Et Aomine ? Que pense-t-il de tout cela ? Va-t-il devoir rentrer chez lui ? Rendez-vous demain ! Bye, Kagamine

Beauté interditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant