Chap. 7 Neige mortelle

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Le froid est dangereux, particulièrement pour Kagami... mais il n'est pas idiot tout de même, il le sait, n'est-ce pas ? Bonne lecture !
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Chap. 7 Neige mortelle

[Aomine]
    Je descendis de mon arbre. Depuis une semaine, je venais ici, chaque nuit, alors que les autres venaient de se coucher. Je pensais à lui.
    Il avait neigé aujourd'hui, si bien que lorsque mes bottes de cuir atteignirent le sol, elles s'enfoncèrent jusqu'à ce que mes pieds disparaissent sous cet amas blanc et doux. Le grincement de la poudreuse à chacun de mes pas m'apporta un léger sourire : personne à part moi. Personne ?
    Pourtant des traces parsemaient le sol devant moi. Je lui suivis, marchant de plus en plus rapidement, comme si j'avais peur. Je sentais une présence. Et je la connaissais.
"Kagami !"
Mes genoux s'éclatèrent contre le sol, me rapprochant du corps presque inanimé, allongé, la tête reposant sur une grosse souche presque dépourvue de neige. Les traces dans le sol me laissait comprendre que le rouge était tombé.
    "Ao-mine ?
-Je suis là !"
Sans prendre la peine d'ouvrir les yeux, le carmin sourit et laissa tous les muscles de son corps se relâcher. Abandonnait-il ?
    "Kagami !" hurlai-je, les larmes aux yeux.
Mon cri déchirant fit écho dans cette forêt ; mais personne ne m'entendait.
"Kagami... Me laisse pas..."
Hésitant, je passai une main sur son visage bleui et gelé du jeune homme.
"T'as pas le droit de me laisser... T'as pas le droit... Kagami..."
Deux yeux s'ouvrirent et une main agrippa fébrilement la mienne.
"Sauve-moi...
-Comment ?! Dis-moi ce que je dois faire !
-Froid..."
À ce mot, ces lèvres se craquelèrent et une ligne de sang les sillonna.
    Je le saisis dans mes bras et le serrai contre mon corps chaud.
"Je suis là..."
D'un geste rapide, je passai son corps musclé sur une de mes épaules et grimpai dans sa cabane, non loin de là, pour le protéger de la neige. Là, je retirai mon haut et le sien, puis accolai nos torses et commençai à lui frotter le dos. L'homme gémit plaintivement.
"Je ne fais pas bien ?
-Aomine..."
L'homme déposa son front sur une de mes épaules et frissonna.
    Je l'entourai d'une fourrure épaisse et accolai de nouveau nos corps. Je laissai un souffle chaud se répandre sur son échine et un bras entourer possessivement sa taille.
"M'abandonne pas."
Il respirait à peine.
"Kagami, pourquoi t'es sorti ?
-Te voir... je savais... que t'étais là... Un gars... nous a dit... qu'il avait vu quelqu'un hier... dans les arbres... loin... Et je savais que c'était toi... Pourquoi t'es pas venu plus tôt ? lâcha-t-il en un souffle apeuré.
-Mon père m'a fait suivre... je pouvais pas sortir, je suis désolé...
-Non, c'est bon..."
    Je cachai vivement mon nez dans son cou et m'inondai de sa présence.
"Kagami..."
L'homme sursauta en sentant, le long de son corps, mes larmes couler.
"Je suis quoi si tu pars ?
-Aomine...
-Dis-le-moi... Je suis quoi si tu pars ?
-Je suis là..."
Je déposai un baiser sur son épaule nue et accolai nos joues.
"J'ai besoin de toi... gémit-il.
-Kagami..."
    Difficilement, l'homme passa ses deux bras de part et d'autre de mon cou.
"J'ai... froid..."
La plainte qui s'élevait faiblement de sa bouche s'opposait à son léger sourire. Il déposa son front sur le mien et ferma les yeux.
"T'es... chaud."
Je ne pouvais résister. Alors je fermai les yeux et posai ma bouche sur la sienne.
    Le rouge ne sembla pas particulièrement surpris, ne me repoussa pas non plus. Alors il entrouvrit ses lèvres et laissa ma langue rejoindre la sienne. Je mêlai nos salives en caressant tendrement son membre buccal. Je finis par m'écarter très légèrement, le souffle erratique, nos bouches toujours liées par une ligne de bave.
    "Aomine...
-Excuse-moi..."
Il secoua légèrement la tête et laissa nos lèvres se rencontrer à nouveau un bref instant.
"Kagami ?!
-Réchauffe-moi..."
Des idées inavouables et licencieuses parcoururent mon esprit un bref instant. Mais le corps congelé et faible ne demandait pas cela... Je m'allongeai à plat dos, et le déposai sur moi, l'entourant toujours de nos vêtements. Un courant d'air se faufila à travers le bois ; le carmin se recroquevilla sur moi en geignant, comme mordu par une vive douleur. Son corps se réchauffait doucement.
    L'homme s'endormit, épuisé d'avoir puisé son énergie dans ses ressources les plus profondes, et ce, uniquement pour moi. Je l'aime. Maintenant que j'ai son corps contre le mien, que j'ai cru que tout était fini, je pouvais lui dire. Mais il dormait...

    "Aomine..."
J'entrouvris durement un œil et souris au carmin.
"Ça va mieux ?"
L'homme opina doucement et déposa son front sur mon torse.
"Merci..."
Une main sur mes pectoraux remonta lentement sur une de mes épaules.
"Je voulais te voir... je sais même pas pourquoi...
-Kagami..."
Je vins, presque inconsciemment, attirer son visage au mien et l'embrasser avec tendresse.
"Aomine, pourquoi ?"
Je détournai la tête pour lui dévoiler une de mes oreilles.
    L'homme rougit au fur et à mesure qu'il la regardait.
"A-Aomine..."
Je me plaçai de nouveau face à lui et le poussai à se redresser entièrement, puis lui tendis sa chemise crème et fluide et son manteau.
"Il faut que tu rentres chez toi, tes amis vont s'inquiéter.
-Oui, t'as raison, mais je veux rester avec toi."
Je déposai une main autour de sa taille, et un baiser dans son cou.
"Je vais t'accompagner le plus près possible pour que tu n'es pas froid."
Le carmin acquiesça.
    Une fois en bas de l'arbre, je sentis un corps se blottir contre moi.
"Je sais que je vas me faire engueuler... je préfère rester avec toi...
-Moi aussi je vais me faire engueuler... mais tant pis..."
Je souriais à pleines dents, heureux.
    Mais, dans son bois, je fus forcé de l'arrêter.
"Je préfère ne pas aller plus loin... Ton peuple risquerait de mal réagir.
-Mm, t'as raison..."
Le détachement de mon corps lui parut horriblement douloureux, je le rapportai donc à mes lèvres et l'embrassai très légèrement.
"Je veux que tu m'appartiennes, Kagami, comme moi je t'appartiens.
-C'est déjà le cas."
Il s'écarta un peu.
"La semaine prochaine ?
-Je serai là, mais couvre-toi bien. Je t'aime."
J'accolai nos lèvres une dernière fois, puis partis.
    Aurais-je dû rester pour entendre une quelconque réponse ?
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Kagami est-il amoureux ? éprouve-t-il quelque chose au moins envers Aomine ? quelque chose qui justifierait ces baisers ? Ou n'était-ce que sous la faiblesse ? Rendez-vous demain pour le savoir ! Bye, Kagamine

Beauté interditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant