Chap. 5 Chaleur

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Tout d'abord, je souhaiterais remercier @OkcXgt grâce à qui j'ai pu trouver une couverture qui correspond parfaitement au thème ! Et puis, ben, bonne lecture !
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Chap. 5 Chaleur

[Kagami]
Il était gêné et peut-être y avait-il autre chose aussi... je ne saurais dire quoi. Son oreille frémit soudain.
"Il y a quelqu'un que je ne connais pas.
-Taiga ! Je sais que t'es là ! Qui est avec toi ?
-A-Alex, rougis-je. Je-j'arrive ! Je dois te laisser Aomine, on se revoit bientôt, hein ?
-Ouais..."
Je lui rendis la cape et lui souris avant de me laisser descendre rapidement.
Ma mère m'offrit un grand sourire et me fit signe de la suivre.
"C'était un garçon, avec une aura particulière... je ne l'ai jamais vu... C'est ton amant ?"
Mes joues prirent la couleur de mes cheveux.
"Non, absolument pas.
-Ce n'est pas un elfe blanc, n'est-ce pas ?
-Non, un jeune marchand," mentis-je.
La blonde déposa un manteau sur mes épaules.
"Tu ne devrais pas sortir si peu vêtu, tu sais bien que tu peux faire une hypothermie grave.
-Il m'avait donné une cape, j'allais bien.
-Il sait que tu n'es pas un elfe blanc ?!" s'offusqua la jeune femme.
C'était un peu mon secret, et je l'avais avoué sans problème à cet inconnu.
"Ouais..."
La jeune femme secoua la tête.
"Je ne sais pas si c'est un bonne chose... Il doit être différent des autres, non ?
-Il est un peu comme moi."
Nous reverrons-nous ? J'en avais besoin...
Cet homme était si loin de ceux que je connaissais déjà...

Une chaleur douce et boisée m'attira à elle. Un corps ferme et musclé... Je devrais en être surpris, mais jamais je n'ouvrirais les yeux : je voulais rester contre cette peau si agréable.
Je déposai une main sur sa poitrine et m'y resserrai. Une odeur musquée monta à mes narines et un souffle tiède caressa ma joue. J'étais si bien... L'homme ne bougeait pas, se laissait faire. Je pourrais mourir ici, la joue contre ce poitrail.
Le désert de mon enfance... J'étais presque trop bien... Je ne pouvais décrire ce sentiment de plénitude la plus totale. Ma respiration était lente et calme.
La chaleur s'amplifia sur une de mes épaules ; était-ce sa main qui s'y trouvait ? si tendre que je ne la sentais presque pas... Sa présence m'apaisait.
Je ne pus m'empêcher de sourire légèrement ; ce moment ne devait pas cesser. J'étais serein, quelque chose de parfaitement anormal chez moi, à cause de ma différence, mais là, je ne pouvais m'empêcher d'être entièrement décontracté. Il n'y avait qu'avec ma famille que je me comportais ainsi.
"Aomine..."
Et avec lui aussi. Ce corps ne pouvait être que le sien, j'en reconnaissais la température, mais plus j'y pensais, plus le parfum s'estompait. Alors, bêtement, brutalement, je levai mes paupières pour le rattraper : j'avais froid d'un coup.
J'étais à moitié redressé dans mon lit, paniqué. Seul. Je lançai un regard à ma droite : cette chaleur venait tout simplement du soleil filtré par ma fenêtre. Choqué par ce que je venais d'imaginer, je me recroquevillai sur moi-même et passai mes bras autour de mes genoux dans lesquels j'enfouis ma tête.
"Aomine...
-Taiga ! Ça ne va pas ?!"
Deux bras frais m'entourèrent.
"Taiga, dis-moi...
-Tatsuya... J'ai froid..."
Ce n'était pas une question de température extérieure ; une sorte de choc émotionnel.
Le brun déposa une couverture sur moi et me frotta vigoureusement les bras.
"Ça va aller, Taiga, explique-moi juste ce qui s'est passé.
-R-rien, je te promets que ça va, j'ai juste froid...
-Bien, alors jure-moi que tu ne sortiras pas aujourd'hui.
-Mais, Tatsuya...
-Il fait frais dehors, c'est mauvais pour toi, surtout si t'es particulièrement sensible aujourd'hui. Repose-toi, je vais préparer un feu et une infusion."
Je souris malgré une grimace : j'aurais voulu aller sur la plaine pour retrouver le tanné. Si, par miracle, il m'y attendait, alors il serait déçu. J'en étais désolé. Mais j'avais froid.
Mon grand frère revint quelque minute plus tard et me fit signe de m'installer devant l'âtre. Puis il me tendit un bol de bois contenant un liquide fumant. Je l'apportai à mes lèvres et frissonnai de plaisir.
Une de mes mains se posa dans les flammes qui perdirent un peu d'intensité, aspirées par moi. Je me sentais légèrement mieux déjà. On me laissa seul.
"Aomine..."
J'aimerais qu'il soit là, accoudé à la cheminée, à me regarder comme je l'avais fait la première fois avec lui ; le désir de me protéger débordant de ces cils.

Je voulais être seul. Alors j'étais revenu ici, dans ma seconde maison : ma cabane. Bientôt, je devrais la quitter : l'hiver approchait ; il n'y avait qu'ici que je me sentais bien. Mais l'air commençait à tiédir, alors je fus forcé de descendre en resserrant ma cape sur mes épaules.
"Kagami !"
Je me tournai et un sourire se colla à mon visage.
"Kagami, pourquoi t'es pas venu pendant une semaine ?
-Je voulais te voir, mais j'avais trop froid et mon frère m'a forcé à rester devant un feu.
-Ton frère ? s'étonna le jeune homme en déposant une main sur un de mes bras nus.
-On a juste été élevé par la même femme, mais c'est un elfe blanc."
Le tanné me serra contre lui et cacha son nez dans mon cou.
"Je suis venu tous les jours... J'ai cru que tu voulais pas me voir. Mais y a une minute, j'ai senti ta présence. Je voulais te sentir encore. T'as une odeur différente."
On me l'avait souvent dit, mais jamais cela n'avait paru être un compliment, juste une remarque. Là, c'était particulier.
"Kagami..."
Il déposa une main sur une de mes joues et accola nos fronts avec douceur.
"Aomine ?
-Merci...
-Qu'est-ce que ?
-Depuis que je t'ai rencontré, je revis. Merci..."
Il apposa sa joue à la mienne.
"J'ai cru que tu m'avais oublié..."
Mon cœur se mit à battre la chamade ; il me réchauffait.
"Ahomine... J'ai l'air de t'avoir oublié ?
-Bien sûr que non... Mais je ne veux pas que cela arrive. Avec toi, je me sens bien.
-Oui, j'ai le même ressenti avec toi... Tu me réchauffes comme personne... Vous avez tous la même chaleur corporelle ?"
Le métis rit, d'une voix de cristal, très elfique.
"J'en sais rien, je remarque pas ça, moi !
-Oui, bien sûr, m'amusai-je. Mais dis-moi si ça te gêne que je me colle à toi pour avoir chaud...
-Y a pas de problème."
Je souris et plaçai mon front sur une de ses épaules nue - son haut de lin avait légèrement coulé sur le côté.
"Kagami... Tu sens bon..."
Je rougis fortement et tournai la tête de manière à voir son visage et une de ses oreilles. Il était sincère.
Le bruit d'un tambour me força à me redresser ; le métis grimaça.
"Je dois y aller. Je ne sais pas quand nous nous reverrons... j'essayerai de venir ici tous les jours, mais... Je n'ai pas le droit de sortir normalement. Et mon père me fait surveiller. Jusque là, j'arrive à m'échapper, mais j'ai peur qu'ils finissent par me coincer.
-Promets-moi qu'on se reverra.
-Je te le jure."
Je m'écartai un peu de lui, et le laissai me prendre les mains.
"Je te le jure, parce que j'ai besoin de te revoir."
Son regard me transperça de franchise.
Quelques secondes de silence suivirent, puis il me lâcha et me fit dos. Je l'observai s'écarter, sans vraiment réaliser. Ce moment avait duré trop peu de temps.
L'homme se retourna un instant et m'adressa un sourire amusé avant de disparaître derrière un tronc. Je rentrai finalement, avachi.
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À force de voir Kagami, Aomine s'enfonce. Il l'apprécie de plus en plus, et se fait encore et encore reprendre par son père... Comment va-t-il survivre face à une surveillance de plus en plus pressante ? Rendez-vous demain ! Bye, Kagamine

Beauté interditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant