Chap. 6 Séparation

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Sans lui, il se sent seul. Avec lui, il se sent vivre. Si on lui coupe son oxygène, comment réagira-t-il ?
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Chap. 6 Séparation

[Aomine]
    "Aomine-kun, tu sais que ton père n'approuverait pas.
-J'avais envie de le voir... J'en avais besoin.
-Dai-chan...
-Je crois qu'Aominecchi est amoureux !"
Sans nier, je rougis fortement et déposai mon regard loin des leurs.
"Où est le problème, Aka-chin ?
-Aomine part du principe que l'homme en question n'est pas un elfe noir, et que cela portera préjudice au niveau de son père, nanodayo.
-Shintaro a raison. Mais j'ai l'impression que tu ne nous dis pas tout, Daiki."
Akashi avait vraiment un don pour lire en moi.
    "Ça ne vous étonne pas qu'un enfant du feu vive ici ? Dai-chan a été assez évasif à ce sujet. Et s'il habite dans le coin, je ne vois qu'un endroit, à moins que ce soit un ermite, mais j'ai du mal à y croire."
J'ouvris la bouche pour répondre, mais nous sentîmes tous une présence et nous tûmes.
    La porte s'ouvrit bruyamment.
"Aomine, ton père veut te parler ; suis-moi."
Je soupirai et obéis au blond qui grimaça.
"Dépêche-toi, je ne suis pas payé pour te surveiller."
Énervé, l'homme me poussa dans la tente centrale.
    "Daiki, tu te rends compte de ce que tu fais ?! Tu dois rester à mes côtés !
-Je n'ai que dix-huit ans ! J'ai besoin de vivre !
-Les enfants de ton âge ne cherchent pas à fuir leurs responsabilités ! Il y a un mois encore, tu courais jeunes filles et garçons ; c'est un comportement normal. Maintenant tu évites le village. C'est inadmissible ! Tu ne dois plus sortir d'ici ! Sors et va dans ta tente. Je ne veux pas que tu en sortes sans mon autorisation. Et tu ne l'as pas."
Je soufflai d'énervement et m'éclipsai.
    Je retournai avec les autres.
"Il vit chez les elfes blancs ?
-Mm... opinai-je. Il se considère comme tel.
-Et il ne te déteste pas ?
-Il est différent."
    Je leur exposai rapidement la situation, ainsi que les barrières mises en place par mon père. Kise me promit qu'il m'aiderait à m'évader demain. Tetsu et Akashi feraient diversion. J'étais heureux.

    "Tu sais, comme ma jambe est encore fragile, c'est chaud d'escalader le mur, du coup il m'a à moitié balancé de l'autre côté... je me suis éclaté par terre... Mais je suis là !
-Abruti ! Faut que tu fasses attention à pas te refaire mal.
-Au pire, tu pourras me soigner."
Les joues du jeune rouge chauffèrent.
"Je préfèrerais ne pas avoir à le faire, mais hésite pas si ça arrive."
Je m'assis avec lui et passai un bras autour de ses épaules.
    L'enfant du feu déposa sa tête contre mon torse et se blottit dans une fourrure légère.
"Chaud..."
Je rougis légèrement et déposai une main dans ses cheveux.
    Comme bercé par les battements de mon cœur, le jeune homme restait silencieux et respirait lentement. Alors j'en profitai pour l'observer. Il était si innocent, si fragile dans mes bras, et pourtant... je savais bien qu'il était fort et robuste, puissant et fougueux, mais s'il semblait si calme et enfantin, c'était uniquement parce qu'il avait confiance en moi.
"C'est comment chez toi ?
-Ennuyeux ; c'est toujours la même chose : des fêtes, des interdictions, mon père et mes cousins...
-T'as pas une sœur aussi ?
-Si, Satsuki. C'est presque ma mère parfois. Et mes cousins, mes frères. On a grandi ensemble, on a tous le même âge... Deux sont ensemble, un autre va pas tarder à se caser... et mon père pense que ce doit être mon tour. Et comme tu vois, à la fête de la pureté... je n'étais pas très impliqué.
-Oui, moi non plus. Mais je n'ai pas la même pression que toi."
Je soupirai à en perdre le souffle.
    Le jeune adolescent se redressa soudain et m'adressa un regard ennuyé.
"Je dois y aller, il commence à être tard et mon frère ne veut pas que je reste trop dehors par cette température.
-On se revoit demain ? espérai-je.
-Mais ton père ?
-Je l'ai jamais écouté.
-Demain alors."
Il me sourit et s'écarta.

    Il me suivait, en permanence. Alors je n'avais aucune occasion de fuir. Kagami... Il devait m'attendre... Mais je savais bien qu'il ne m'en voudrait pas. Cependant, si je ne venais pas demain, cela risquait d'être plus compliqué...
    Je soupirai d'agacement.
"Et tu me suis pendant combien de temps encore ?
-Ça me fait aussi chier que toi, abruti. Demande à ton père."
Je grognai et entrai dans ma hutte où il me suivit, très gêné à la vision de Tetsu, assis sur les genoux d'Akashi qui lui entourait la taille d'une main possessive.
"Va falloir t'habituer, souris-je.
-Daiki, grogna celui aux cheveux framboise, tu sais bien qu'on a dit que personne d'autre que nous et Momoi ne devait entrer ici, sans l'accord de tous.
-Père me l'a assigné. Wakamatsu doit me suivre partout.
-Tu pourras plus voir Kagamicchi ?!
-La ferme, Kise, rougis-je.
-Kagami-chi ? s'étonna le blond platine.
-Personne, lâchai-je froidement.
-Dai-chan va pas voir Kagamin aujourd-Wakamatsu ?!" s'étonna la rose qui venant d'entrer.
Le jeune homme se courba poliment devant ma meilleure amie.
    "C'est père qui t'as demandé de surveiller Dai-chan ?"
L'homme acquiesça.
"Bon, tant pis s'il est au courant.
-Mais Satsuki...
-Il faut que tu voies Kagamin, sinon il va t'en vouloir.
-Je peux pas... Mais je l'ai averti que j'aurais probablement du mal à venir.
-Si tu l'aimes, il faut pas manquer ça."
Je baissai la tête et sentis les yeux du cyan sur mes oreilles.
"Tu es vraiment amoureux, Aomine-kun, ça se voit. Tu veux le voir aussi. Et ça te gêne d'y penser.
-Arrête.
-Tetsuya, tu as oublié de mentionner que Daiki est perdu.
-Assez !"
Ils lisaient trop en moi, Akashi particulièrement.
    Je quittai la hutte, énervé, et m'assis contre la paroi de troncs me séparant de la liberté.
"Aomine, commença Wakamatsu, embarrassé, je... je n'ai pas le droit de te laisser.
-Oui, je sais."
Il ne dit rien et s'adossa aux rondins, regarda le loin.
    Je lançai la tête vers le ciel.
"T'as déjà été amoureux, toi ?
-Aomine ?! Je-hum...
-Laisse tomber, j'm'en fous."
Alors j'enfouis mon visage dans mes genoux.
    Perdu. Entre le devoir et le désir.

    Comment l'oublier ? Même après ces deux mois, il me hantait, de jour comme de nuit. Et enfin, mon père avait jugé judicieux de me retirer Wakamatsu.
    Ma première réaction fut de grimper au sommet d'un conifère. L'air glacial gelait mon visage et je regardais au loin. Depuis petit, tous les ans, je me retrouvais ici, à dévorer cette étendue blanche sans fin, tel un immense tissu filé de neige égratigné par les aiguilles des pins. La canopée.
    Le vent sur moi, et mes yeux sur son village. Il devait avoir froid par ce temps... Pourtant je savais que je reviendrais inlassablement ici. Jusqu'à le voir. Même s'il ne viendrait pas.
    Mais je l'aimais.
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Ils doivent se revoir ! Mais c'est l'hiver et Kagami ne peut pas sortir ! Il risquerait sa vie, sans penser voir Aomine dont il n'a plus de nouvelles depuis plus de deux mois... Comment faire ? Et puis... n'est-il pas passé à autre chose ? Rendez-vous demain pour le savoir ! Bye, Kagamine

Beauté interditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant