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J'en ai pas vraiment l'habitude

Mais pour une fois j'me suis détaillée dans l'miroir.

J'me suis attardée sur mon visage.

Je n'avais jamais remarqué cet air si morose et abattu auparavant.

J'avais des cernes creusés par mes nombreuses insomnies, le teint blafard et les cheveux applatis.

J'ai croisé un instant mon regard, j'en ai oublié un instant ce corps si injurié si moche à première vue.

Il était tellement abîmé, fendu que j'y ai entre-aperçu mon âme.

Et à ce moment là je me suis demandé comment les gens que je cottoie chaque jour, à qui je dis bonjour chaque matin n'ont toujours pas remarqué à quel point je suis morte de l'intérieur.