L'entretien

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Drago n'en revenait pas. Quelles étaient les probabilités de tomber, dans son immeuble, sur son ancienne ennemie à une heure aussi tardive et en pyjama de surcroît ?

Il détailla rapidement Hermione et ne put réprimer un petit sourire goguenard : un simple short court, un t-shirt à manches longues beaucoup trop grand et des cheveux plus en bataille que jamais.

« Par Merlin, Granger... Pense à te coiffer la prochaine fois que tu sors de chez toi... Ou à te mettre un sac sur la tête ! J'ai failli avoir une crise cardiaque ! » lui dit-il, un air faussement affolé sur le visage, trahi seulement par ce fameux sourire en coin qu'il arborait si facilement.

« Personne ne t'en empêche Malefoy ! Vas-y, je te regarde... » lui lança-t-elle, les bras croisés sur la poitrine.

« Tu sais bien que je ne te ferai jamais ce plaisir. » lui répondit-il en levant les yeux au ciel. « Maintenant que les civilités sont passées, si tu veux bien m'excuser, je venais voir d'où vient cette mauvaise musique et je compte bien la faire cesser au plus vite ».

Hermione le regarda tourner à gauche dans le couloir, à la recherche de l'appartement de la fautive. Il avait changé, mûri sans doute, mais elle ne pouvait que constater qu'il était toujours ce petit cafard stupide imbu de lui-même. Avant même qu'elle ait eu le temps d'aller au bout de ses pensées, elle entendit des voix provenant d'un peu plus loin.

« Vous vous rendez compte de l'heure qu'il est ?! Vous n'êtes pas toute seule ici ! » disait Malefoy, visiblement excédé par la situation.

« Et alors ? On n'a 30 ans qu'une seule fois, je vous ferais remarquer ! Je ne vous laisserai pas gâcher ma fête seulement parce que vous n'appréciez pas la bonne musique ! » lui répondait son interlocutrice, quelque peu éméchée.

Alors que Malefoy continuait à se disputer avec la voisine, elle remonta les marches quatre à quatre, rentra dans son salon, attrapa sa baguette et redescendit aussi vite. Elle les entendait crier à présent et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'était pas une conversation des plus cordiales.

Hermione s'approcha d'eux et, sans plus de cérémonie, leva sa baguette vers l'appartement.

« Offocare ! »

Un éclair violet en jaillit et vint s'écraser sur l'encadrement de la porte de l'appartement pour enfin se diffuser sur les murs et disparaître dans de petites étincelles.

Aussitôt, plus aucun son ne se fit entendre, pas même les cris de la voisine, manifestement dirigés vers Hermione.

Malefoy la dévisageait, la bouche entrouverte. Un petit sourire étira les lèvres d'Hermione.

« C'est un sort de ma composition, les pièces touchées restent silencieuse pour ceux qui sont à l'extérieur, alors qu'il n'y aucune différence pour ceux qui sont à l'intérieur. Ils vont pouvoir continuer à faire la fête sans déranger le reste de l'immeuble. Les effets disparaîtront dans quelques heures... » lui dit-elle enfin en haussant les épaules.

« Je dois dire, Granger, que je suis impressionné ! » lui répondit Malefoy. Elle sentit tout l'effort que cette simple phrase lui coutait.

Elle repartit tranquillement vers l'escalier pour remonter chez elle et lui dit, sans se retourner, « Je m'en doute ! », un grand sourire aux lèvres.

o00o

Drago, le pas traînant, des cernes sous les yeux et le teint plus blême que d'habitude, se servait un café dans la cuisine.

Il avait mal dormi cette nuit-là. Revoir Granger avait ravivé chez lui de mauvais souvenirs. Il avait passé une partie de la nuit à revivre les sombres moments passés aux côtés du Seigneur des Ténèbres et à entendre les cris de la jeune fille, se faisant torturer par Bellatrix.

Correspondance et MalentenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant