花見 (Hanami)

pétale troisième

une âme de jeune homme brisé assis aux côtés d'une âme de jeune fille à l'esprit reposé.
quel beau tableau.

analogie de sentiments contraires, parallèlisme émotionel.
l'image est belle lorsque le papillon de l'opposé déploie ses ailes.

le destin était faussé,
il a failli se retirer,
mais elle est arrivée.

ils se sont regardés.
d'un côté une paire de miroirs éblouis, de l'autre rieurs.
une longue et soyeuse chevelure lissement ébène, pour de courts légèrement ondulés malmenés.
une larme pour un sourire.

l'idylle à peine commencée, le jeune homme ne pouvait déjà plus s'en passer.
jamais il n'avait eu autant de compagnie, jamais il n'avait eu l'impression de se sentir vivant.
étais-ce un rêve ? Où était la réalité si cruelle ?
si c'en est un, rêvons, rêvons. s'oublier a du bon.

sans un mot, ils avaient deviné leurs pensées criantes intérieures.
il ne se connaissaient, pourtant ils savaient.
une évidence forgée.

ainsi tristesse connut joie,
joie connut tritesse,
mais ce n'était pas la première fois,
qu'ils connurent l'ivresse.

assis côte à côte, leur présence oxymorique était étrange.
elle ne connaissait pas les pleurs, et lui ne connaissait pas les rires.
le contraire les opposait, mais c'était pourtant là leur point de rencontre.

un silence régnait ; le cerisier et le vent étaient aux aguets, ils ne perdraient pas une seule pétale de cet atypique évènement.

aucun ne parlait.
un contraste s'était imposé, le sourire de la jeune fille afrontait les miroirs tristes du jeune homme.
la beauté dans l'opposé.

ils formaient à eux deux un équilibre parfait.
ils se complètaient. et s'attiraient.

elle lui apprendrait le bonheur,
lui, lui enseignera la mélancolie.

une sorte de pacte dans l'ombre avait été mis en place.
sans parole, sans un mot.
les âmes n'en n'avait nul besoin : elles savaient.

les opposés se complètent,
étrange science
où les âmes se reflètent,
elles s'étaient éprises dans l'innocence.