Imprégnés (I)

Des preuves

Un mois. Un mois que Stiles et Derek étaient enfin un couple, du moins littéralement parlant. Dans les faits, ils étaient toujours les mêmes, leur relation était loin d'être fleur bleue et ce n'était pas tous les jours facile. C'était même un combat quotidien pour que ça fonctionne : le plus jeune tentait de canaliser son hyperactivité du mieux qu'il le pouvait et l'Alpha essayait d'être un peu plus réceptif et attentif. Ils faisaient donc des efforts, chacun de leur côté, prenant le temps d'apprendre à se découvrir. Même s'il fallait avouer qu'ils se connaissaient déjà par cœur en général, chacun savait anticiper les réactions de l'autre et c'était donc ainsi qu'ils fonctionnaient. Les travaux avançaient rapidement mais dans quelques jours, Stiles allait rattaquer les cours et serait donc moins disponible pour donner un coup de main au plus vieux. Cette situation allait donc les empêcher de faire des réparations chaque jour et en conséquent.. Ils se verraient beaucoup moins. Tous deux étaient préparés à ce cas de figure, mais il était vrai qu'ils ne prenaient pas le temps d'y penser, se contentant de profiter de chaque moment qu'ils passaient ensemble. Certes et à répétition, ils continuaient de se chamailler comme à leur habitude pour finir par se réconcilier silencieusement. Derek avait une grande fierté et ne faisait pas le premier pas, surtout lors des disputes, c'était Stiles qui le plus souvent revenait vers lui avec ses grands yeux chocolats pétillants. Évidemment, l'Alpha n'était pas insensible à ce petit visage innocent qui lui demandait en silence de le pardonner. Il l'embrassait sur le front et ils reprenaient leur train de vie habituel sans reparler de l'éventuel conflit passé. Nous étions donc mercredi, et aujourd'hui comme toutes les après-midis, les deux hommes s'affairaient à nettoyer, bricoler et peindre chaque parcelle du manoir, qui commençait réellement à devenir salubre. Le salon était fini, la pièce était belle, vaste et après le nettoyage minutieux des vitres par Stiles, la luminosité était agréable et la salle bien éclairée. Derek avait acheté de nouveaux meubles de cuisine, sous les conseils experts de Stiles qui l'avait suivi dans le grand magasin, un calepin dans la main. Le plus vieux avait d'ailleurs voulu se débarrasser rapidement de cette tâche, n'aimant pas traîner dans les grandes surfaces mais c'était sans compter sur l'éternelle indécision de Stiles qui avait voulu voir tous les modèles de cuisine disponibles avant d'enfin flasher sur un.

- Celui-là ! Il est génial, regarde c'est du pin ! s'était-il écrié en caressant le bois du bout des doigts.

Le plus vieux n'avait fait qu'acquiescer, se contentant de payer à la caisse, un air presque contraint sur le visage. Quand il avait parlé de rénover son manoir, il n'avait pas pour première idée d'en faire un loft, ni même de changer les meubles.. Mais Stiles avait insisté... Et il l'avait convaincu, d'ailleurs ça commençait à devenir une habitude. Derek cédait beaucoup plus facilement qu'avant, pas à chaque fois mais il baissait sa garde lorsque l'adolescent était à ses côtés. Il lui faisait voir un côté de la vie différent, il retrouvait un quotidien presque « normal » avec lui. Ce n'était pas désagréable, enfin, cela dépendait des activités, mais ça le changeait de sa solitude habituelle. L'enquête sur le dénommé Dylan avait été mise sur pause pendant quelques temps, la plupart des membres de la meute étant partis en vacances. La voie avait donc été libre pour les deux hommes qui avaient profité de ces semaines pour passer le clair de leur temps ensemble sans risque d'être dérangés. Ils étaient donc à présent dans le salon du loft, admirant le travail terminé. Dans une semaine, les membres de la meute se rejoindraient à nouveau pour une réunion et Stiles reprendrait les cours. C'était leurs derniers jours ensemble et le plus jeune s'en rendait compte, rattaquer les cours le peinait énormément, mais il n'avait pas le choix. C'était sa dernière année au lycée avant de rentrer à l'université. Les mains sur les hanches, il analysait chaque coin de la pièce, appréciant la vue du travail terminé. C'était quasi flambant neuf, quelques outils traînaient encore par terre, mais le plus gros était fait et c'était vraiment comme sur son plan. Une vague de fierté le prit sans qu'il ne pusse la refouler alors qu'il posait son regard sur le centre de la pièce. Il fronça les sourcils, ce que ne manqua pas de remarquer Derek qui l'avait regardé discrètement du coin de l'œil, se perdant dans ces orbes noisettes émerveillées par une simple pièce rénovée.