➰Chapitre 22➰

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•Jour 13•

-Ellaaaaaaaa!

-Noooon laisse-moi dormir, je grogne.

Je me retourne vivement et enfouis ma tête sous la couette. Il est hors de question que je ne mette ne serait-ce qu'un orteil à l'extérieur de ce lit.

-Papaaaaaa, y a Ella qui veut pas se réveilleeeeer.

-Oh Manon je t'en prie, tais-toi!

A chaque fois qu'elle prononce un nouveau mot de sa petite voix -que je n'ai jamais trouvée aussi agaçante-, je sens le sommeil quitter mon corps un peu plus. Et pourtant, je n'ai jamais eu autant besoin de dormir. Je fais mon possible pour fermer les yeux et me boucher les oreilles mais j'entends tout de même des pas plus lourds s'approcher de mon matelas.

-Ella, j'aimerais que tu te lèves, me demande mon père. On va faire un tour à Héraklion ce matin.

-Mais je suis crevée...

-Ce n'est pas de ma faute si tu es rentrée trop tard hier soir, me reproche-t-il. Ecoute, tu as passé la majorité de ton temps avec tes amis ces derniers jours, et tant mieux, je suis content de voir que tu t'amuses avec des gens de ton âge. Mais nous, on ne te voit presque plus et tu nous manques. Donc ce matin, on va faire un peu de tourisme et tu pourras te reposer cette après-midi.

Je sens un brin de tristesse dans sa voix. Il a raison, hormis aux moments des repas, nous n'avons passé que très peu de temps ensemble ces derniers jours. Je me rends compte que lui et ma petite sœur me manquent. Et après tout, il me laisse déjà beaucoup de libertés, il ne faudrait pas que j'en abuse.

-Très bien, vous pouvez déjà aller au petit-déj, je vous rejoins dans cinq minutes.


Quelques instants plus tard, je me trouve au buffet du restaurant, en pleine hésitation entre un croissant bien moelleux et un pain au chocolat, certes plus gourmand mais légèrement trop cuit. Je ne suis pas encore tout à fait réveillée et j'attends impatiemment que mon anti-douleur fasse effet et mette fin à mon horrible mal de crâne.

Soudain, je croise le regard charmeur d'un certain blond, qui s'empresse de venir vers moi.

-Tu es bien matinal, je lance à Maxime.

J'aurais aimé que Derek le soit autant que toi...

-Je te retourne le compliment, me répond-il avec un clin d'œil aguicheur.

Je comprends immédiatement, grâce au ton de sa voix, qu'il fait référence à notre conversation d'hier soir et au moment où nous nous sommes légèrement dragués en nous échangeant des compliments. Sauf que cette fois-ci, je suis sobre et je ne participerai plus à ce genre de petit jeu débile. En plus, entre mon mal de tête et le fait qu'on m'ait réveillée à l'aube ou presque, on ne peut pas dire que je sois d'excellente humeur.

- Ce n'était pas un compliment, juste une constatation.

Perplexe, il fronce les sourcils mais ne se déclare pas vaincu pour autant et en profite pour rapidement changer de sujet:

-Et sinon, tu étais passée où hier soir? Tu es allée aux toilettes et puis on ne t'a plus jamais revue. Je m'inquiétais...

-Oh ce n'était pas nécessaire. J'étais crevée et j'avais vraiment beaucoup trop bu donc j'ai préféré partir avant de ne causer encore plus de dégâts. Tu sais quand je suis bourrée j'ai tendance à faire des choses que je finis par regretter le lendemain, pas toi?

Je me force à sourire en espérant que ça lui permettra d'avaler la pilule plus facilement.

Bon mec je te tends un perche, je t'en prie, saisis-la, saisis-la, saisis...

Et après ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant