Chapitre 1

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Bip bip bip le réveil sonne c'est l'heure. Je me lève, douche, café, je prépare mon nécessaire de travail, plus qu'une minute à perdre, faut y aller. Direction Paris, le train entre en gare, je la traite de justesse, 20 minutes de trajet avant la Gare de l'Est, ensuite le métro, me voilà dans le 16e et dans la bonne rue. Jeans 10 fois trop grand, Grosse pompe, casquette sur la tête et un sac à dos avec jupe, chaussures à talons hauts, maquillage, et tout l'attirail.

10 heures, je suis toujours en bas de l'immeuble où j'avais rendez-vous il y a une heure. Je ne veux plus, demi-tour.

deux jours plutôt casting : agence de casting recherche personnes majeurs pour tourner dans un film. Débutant accepté, annonce sérieuse. Téléphonez-nous au 01 40 35...
–Tiffany studio, bonjour
–Bonjour, j'appelle pour l'annonce dans le journal, elle m'intéresse, sur quels critères vous basez-vous ?
–Nous recherchons uniquement des personnes majeurs vous l'êtes ?
–euh,Oui
–Quel âge avez-vous, votre taille, votre poids ?
–J'ai 18 ans, mais je ne suis pas très grande et un peu Bouboule je fais 1,55 m pour 62 kg.
Un rire suis derrière le combiné.
–C'est pas grave ,je vous propose de venir nous voir, cet après-midi par exemple.
–À quelle heure?
–15 heures, ça vous va ?
–Parfait. Quelle adresse ?
–C'est au 54, rue David danger, Angers, comme la ville, vous avez une voiture?
–Non.
–Si vous venez en métro, descendez à la station Danube, c'est la ligne sept bis, c'est juste à côté du métro. OK ?
15 heures, 54, rue David danger.

Il y a deux petites pièces. L'une fait office de bureau. Dans l'autre, un canapé, un halogène, une petite télé et un magnétoscope. Je frappe à la porte, une grande black est au téléphone, elle s'appelle Diane. Elle me fait signe d'entrée, je m'assois sur une chaise et j'attends. Elle raccroche et je ne dis pas un mot alors j'engage:
–Bonjour, j'ai rendez-vous avec un monsieur à 15h, il n'est pas là ?
–Il ne va pas tarder.
Sur le bureau, il y a des papiers en pagaille, et parterre, sérieux plein de revue bizarre–BD érotique, photos de filles nues. Toujours dans mon trip:
–Bonjour, désolé pour le retard, j'ai eu un contretemps.
Ce contretemps a dure au moins une demi-heure.
Je ne réponds pas, j'ai toujours détesté les gens retard. On entre tout de suite dans le vif du sujet.
–Bon, comme vous le savez, nous cherchons des personnes majeurs vous avez une pièce d'identité ?
Je lui présente. Il ne sait pas comment commencer. Il prend une grande inspiration et se lance:
–Voilà, nous cherchons des personnes qui n'ont pas peur de se déshabiller devant un objectif est de faire des choses avec d'autres personnes. J'enchaîne directe ça le déstabilise
–C'est payé combien ?
Il se détend tout de suite le but, c'est de gagner de l'argent très vite, tu m'apporte comment.
–Tout dépend pour quoi t'es payé, on va d'abord remplir le formulaire, après, on passera à la pièce à côté.
Mon visage fige d'un coup. Quand je vois sa sale gueule, direct, je me dis que ce connard ne me touchera pas. Il a compris. Il reprend.
–On peut pas prendre des personnes qui ne sont pas sure d'elle.
–La question n'est pas de savoir si on est sûr ou pas, je suis vierge et...
Il ne me laisse même pas le temps de finir.
–C'est pas grave, tu vas y aller seul, je branche la caméra et je te laisse libre de faire ce que tu veux mais attention, si tu ne le fais pas, je le serai, tu t'en doutes.
–OK, pas de problème. On peut y aller maintenant ?
–Il faut savoir que le jour où je t'appelle, t'es là, je ne peux pas me permettre de casser des personnes indécises.
Style, il emploie des grands mots « caste ». Le moment venu, je ferais avec, dans l'immédiat, j'ai pas envie. Qui sache à qui il s'adresse. On passe dans l'autre pièce, il fait ses pseudos branchement et c'est parti. La porte se ferme. Déshabillage, caresse devant derrière, juste langue, une petite levrette, la traditionnelle et basta. Je l'entends ouvrir la porte, regarde assassin, et ressort, je me rhabille et passe dans le bureau. J'ai envie de l'insulter mais je n'en fais rien.
–Je regarde la cassette et je t'appelle. Les nouvelles vont arriver. Si tu veux, reste un peu, elles vont te renseigner sur le travail.
J'accepte. Il me met une cassette vidéo de la fille la plus en vogue du moment ; Olivia, belle brésilienne à la chevelure long et brune. Et donc en train de se branler devant moi. Petit à petit, les filles arrivent elles sont environ une vingtaine, tout à poil ou en train de se déshabiller. Les unes ce maquille les autres se rase cherche des tenues ; aujourd'hui il y a une soirée spéciale. La promo d'une boîte échangiste Parisienne. Putain quelle pub, j'aurais vrai bien sûr c'est ironique. Pour qui elle se prennent ces connasse « tu me prêtes ton remmel »? Oh !
L'une d'elle ne me quitte pas les yeux, je ne me sens pas Alezes, et j'ai envie de fuir. Pour la première fois de ma vie, je suis entouré, cernée par des (pute). Quand j'étais gosse, je sais mais j'étais fasciné par elle, et là tout d'un coup, je suis choqué. Je me lève, il est temps de partir. Au passage, le boss m'arrête:
–Viens, un type de sa propre boîte de prod, je vais te le présenter.
L'autre me regarde haut en bas et me dit enfin
–T'as quel âge toi ?
Je veux réponds toutes fière et gros sourire
–J'en ai 18.
–À cet âge là, on reste à l'école, salut. Lounas t'es prête, dépêche-toi ou j'en prends une autre.
Pauvre connard ! Pour qui tu te prends, fils de pute ? Les insultes furent dans ma tête. Je reprends, tout sourire
–Je n'ai jamais dit que je souhaitais travailler pour toi. Salut.

DurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant