J'ai couru au ciel à la droite du père
Non par impatience
Seulement, à la fleur de l'âge
Tombeau d'une grande espérance
Je suis toujours sous les chaines de la dépendance
Fardeau d'une mère au labeur avant le premier chant du coq
Se souciant sans mots des jours prochains de sa progéniture
Espoir d'un père qui voudrait gagner son pari
Cueillir la semence de sa récolte
Bâton à la main la voix grave
L'heure est à la réussite
J'ai couru au ciel à la droite du père
Non par souffrance
Même si le cœur meurtri,
Rempli d'une solitude fleuve sans pareille
Infirme, en manque, taillé, et souillé par le destin.
Le pain de vie s'est fait cher
Et me manque mes amours et mes amis
Et ces compagnons d'orgie qui n'ont point jurés pour le pire
Me manque aussi ceux de mon sang
Que l'ange de la mort a fauché des rangs.
Hier j'étais comme eux
Hier j'étais beau
Aujourd'hui ils ne me reconnaissent plus, je suis devenu cet inconnu
Lourd fardeau sur mon dos
Bossu, courbé par le poids de mes soucis
Comment garder la foi ?
J'ai couru au ciel à la droite du père
Non par peur
Fort de ma foi
Armé de ma raison, aimé de Dieu
Voilà une croyance qui fait danser mon cœur.
N'empêche mon avenir m'inquiète, éveil ma curiosité
Mais je ne crois guère aux voyants
Le mal me courtise et les sorciers rodent autour de moi
Mais je ne veux pas de vos gris-gris
J'apprendrais à pécher
Je me relèverais après chaque échec
Je ferai parti des forts
J'ai couru au ciel, à la droite du père
Non par colère,
Je crie rage parce que je ne peux changer le passé
Mieux vaut se taire lorsqu'il s'agit de juger
Je m'en vais dire à qui veut l'entendre
Que la justice a un prix
L'amour aussi
De même que la vie
Que seul l'argent fait le bonheur
D'ailleurs les anges sont morts
La haine est devenue la plus grande religion
Les faibles sont des insectes que l'on nomme par hypocrisie hommes.
Non je ne suis point en colère,
J'ai juste avalé un fruit amer.
Tant de fois j'ai fait ce voyage
J'en ai mouillé mes yeux et brûlé mes ailes.
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Transes Poétiques
PoetryLa poésie m'a pris dans ses filets un clair soir de printemps alors que le monde était perdu dans le silence profond de la nuit... Et depuis je suis fou amoureux d'elle, je tombe en transes au contact de ma plume.