Chapitre 40

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Eden explose de rire alors que je reste perplexe. Il a l'air vraiment sérieux.

Moi: C'est une blague?

Je croise les bras et fronce les sourcils en attendant sa réponse qui ne vient pas. Il se contente de me fixer le regard vide pendant qu'Eden se tape les genoux, s'étouffant à force de rire aux éclats.

Moi: Si c'est une blague c'est vraiment pourri mon pote. Et Éden arrête de rire!

Éden essuie ses larmes de rire alors que j'avance d'un pas vers Nathan qui reste muet.

Moi: Qu'est-ce que tu ressens exactement?

Il secoue la tête nerveusement, me repoussant.

Nathan: Parce que tu ne sais pas ce que ça fait peut-être? Tu crois vraiment que j'ai que ça à faire de mentir?

Je l'attrape par le col de son pull, le plaquant contre l'arbre.

Moi : J'essaye simplement de t'aider Nathan ! Ce que je veux te demander c'est est-ce que tu te sens observé en ce moment même bordel ?

Il devient blême, regardant autour de lui. Je le relâche doucement, me mettant à observer la nuit à mon tour. Eden nous imite en reculant.

Eden : Je comprends rien là, qu'est-ce qu'il se passe ?

Moi : Elle nous observe, Nathan ?

Une goutte de sueur perlant sur le front, il me dévisage en hochant discrètement la tête. Eden se redresse d'un coup, replaçant sa mèche de cheveux.

Eden : C'est quoi ces conneries ? Les femmes vous rendent complètement barges ma parole ! De toute façon si elle est vraiment là, elle nous entend depuis le début, bande de tapettes.

Sur ces paroles, il rejoint la cabane alors que nous restons bouche bée, collés l'un à l'autre. Je m'écarte de Nathan comme s'il était brûlant comme la lave, retrouvant mes esprits.

Moi : On ferait mieux d'y retourner, si elle doit te trouver elle viendra.

Je tapote son épaule et m'éloigne. Une fois de retour dans la cabane, Eden est déjà installé près d'Erika, Benji restant à l'écart.

Moi: Désolé pour ce petit désagrément...

Nathan lève les yeux aux ciel alors qu'Érika me sourit.

Moi: Quoi? On a plus le droit d'être poli?

Elle se lève en écartant les bras, signe qu'elle veut apaiser la situation.

Érika: Bon, en attendant ta mère, venez, je vais vous emmener vers notre repaire.

Benji se lève d'un coup, fonçant vers elle.

Benji: Pourquoi tu fais ça? Ils peuvent pas attendre? Tu te rabaisse à eux?

Cette fois-ci, Érika semble bouillir et ses yeux changent de couleur. Un rouge intense. Hypnotisant.

Érika: Tu vas rester ici et surveiller les alentours, compris?

Sur le coup, mon pouls s'accélère. Je ne sais pas de quoi elle est capable, mais elle doit contenir une grande puissance. J'ai tellement de questions à propos d'elle.

Qui est-elle? Quels sont ses pouvoirs? Ceux de sa meute? Comment vivent-ils?

Sur ces mots elle le lâche du regard et passe devant nous pour nous montrer le chemin. Je jette un dernier coup d'œil sur Benji avant de la suivre.

Benji: Je vous sens pas, vous.

Je hausse les épaules.

Moi: Moi je te sens pas, toi.

Je cours pour rattraper les autres dans la nuit, m'arrêtant aux côtés d'Érika.

Moi: Je sais pas ce que pense votre fils, mais croyez nous on ne veut pas d'embrouilles.

Érika: Je sais.

Elle me lance un sourire sans rien dire de plus. Le reste du trajet se passe en silence, sur un bon kilomètre. Une fois arrivé devant une cabane un peu plus grande, elle nous arrête d'un geste.

Érika: Les autres vont être surpris de voir des étrangers, ne faites rien de brusque, je vais leur parler.

Elle entre doucement, me tenant par la manche. A notre entrée, ceux en capacité de bouger se tournent vers nous, les yeux scintillants. Il y a cinq blessés et un homme qui les guette. Je les observe un à un, effectivement, certains sont gravement amochés. Érika tend la main en avant.

Érika: N'ayez pas peur, ce sont des alliés.

L'homme d'une trentaine d'année se lève, protégeant l'un des corps meurtri.

Érika: Greg je t'en pris, rassieds toi, tu peux me faire confiance.

Greg: D'où ils viennent?

Nous nous approchons.

Érika: De la cité voisine, ils se sont perdus...

Greg: Tu veux dire que... C'est à cause d'eux tout ça?? Tu plaisante j'espère?

Érika m'attrape par l'épaule en levant légèrement les talons pour arriver à la taille.

Érika: Écoutes moi, sa mère peut nous aider, ils ont de quoi nous soigner.

Il me fixe d'un regard noir.

Greg: Ah ouais? Pour qu'ils nous demandent quoi en retour, hein?

Cette fois-ci, j'avance seul d'un pas vers lui.

Moi: On est pas vos ennemis ok? On veut vous aider, point.

Il avance à son tour, me défiant du regard.

Greg: Si jamais vous touchez un seul cheveux d'un de la meute, je vous promets que vous ne reverrez plus jamais le jour.

Je sens sa respiration sur mon visage tellement il s'est rapproché. Je préfère ne pas laisser ma rage prendre le dessus pour ne pas créer plus de tensions. Mon objectif est de retrouver Naamah au plus vite, pas de perdre du temps et de la santé.
Sans baisser les yeux, je retourne vers Érika et lui prends la main.

Moi: Merci de nous avoir fait confiance, vous ne le regretterez pas.

Je rejoins les jumeaux restés en retrait et nous sortons de la cabane. Érika nous rejoins, se frottant la nuque.

Érika: Désolée, je savais qu'ils...

Moi: C'est rien, je sais que faire confiance aux inconnus c'est difficile, même aux personnes que vous aimez, croyez-moi.

Érika: Il faut simplement un temps d'adaptation... tout comme pour mon fils.

Au même instant, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche.

Moi: Allô?

Ma mère: Angelo, on doit plus être très loin, tu peux hurler pour que je te repère?

Moi: D'accord, tu es avec qui?

Ma mère: Avec Rosalie et Mathieu.

Moi: Dans 5 secondes.

Je raccroche et lance le compte à rebours dans ma tête. 5... 4... 3... 2... 1.

Je hurle à la mort, suivi d'Eden et Nathan.

Après quelques minutes, quelqu'un nous rejoins. Ce n'est pas ma mère. Ni Rosalie. Ni Mathieu. C'est une louve. Et je vois Nathan perdre tout ses moyens.

Contrat avec le surnaturel - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant