Triste départ

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                                                                                    Chapitre 14

J'ai explosé. Je me suis levée d'un bond, renversant ma chaise, et j'ai donné un coup de pied à la porte, qui a rebondi sur le mur, revenant sur moi. Je me la suis reçue en pleine figure, et j'ai poussé un cri de douleur et de rage. J'ai envoyé mon pied dans la porte une deuxième fois, et je suis repartie en courant à travers les couloirs. Je courrais aussi vite que possible, renversant tout sur mon passage, envoyant des coups de pieds partout. Je pleurais, criais, hurlais, ma tête allait dans tout les sens. Je suis passée devant des adolescents et enfants qui marchaient dans le couloir, bousculant ceux qui se trouvaient sur mon passage. Les cris de protestation ont fusé, mes je ne me suis pas retournée. J'ai ouvert la porte de sortie d'un coup de pied, et je me suis élancée dans les champs. La colère que j'avais en moi était incontrôlable, rien ne pouvait m'empêcher de vouloir tout détruire, de disparaître de ce monde qui ne voulait pas de moi.

-TUEZ-MOI! Tuez-moi si c'est ce que vous voulez!!! Ai-je crié.

J'ai continué à courir, sans m'arrêter, sans me retourner. Je suis tombée à plusieurs reprises, j'ai envoyé des coups de poing partout, et j'ai pleuré et crié. Je suis arrivée à la lisière de la forêt, et je n'ai pas hésité une seconde, j'ai foncé. Je ne savais pas ou j'allais, je voulais juste hurler, laisser partir la haine que j'avais en moi, ou abandonner. À quoi je pourrais servir dans ce monde? Je suis la fille de l'homme qui veut tout détruire, et l'élue de la pire prophétie qui soit. 

-Je ne sers a rien. Ai-je murmuré, en proie au désespoir.

Je pouvais sauter dans la rivière, me laisser emporter... J'ai continué à courir. 

Je ne sais pas combien de temps j'avais couru, combien de fois j'avais crié, combien de larmes avaient coulé de mes yeux... Mais je courais encore, encore et toujours. Mes jambes me faisaient mal, ma voix était rauque, mes bras saignaient, et mes yeux ne pouvaient plus laisser couler une seule larme. J'ai aperçu un cours d'eau large et profond. Je peux me laisser tomber... Ai-je pensé. À qui je manquerais? Mon destin était de détruire le monde. 

Tandis que je m'approchais de la rivière, j'ai glissé dans la boue, me retrouvant par terre. Là, j'ai laissé mes émotions s'exprimer pleinement. J'ai martelé le sol de coups de poing et de pied, j'ai hurlé même si ma voix était presque réduite à néant, et j'ai pleuré ma dernière larme.

Combien de temps? Aucune idée. À bout de forces, j'ai roulé le long de la pente qui menait au cours d'eau. J'ai senti le contact glacé de l'eau, et je me suis sentie couler comme une pierre.

Alors que mes poumons n'avaient presque plus d'air, j'ai senti des bras me saisir par les épaules, et me tirer. Ensuite, ce fut le noir.


Ou suis-je? Celle-ci a été ma première pensée à mon réveil. J'ai ouvert lentement les yeux, et j'ai découvert trois visages qui me fixaient. Maïwen, Liam et Djenn.

-Ça va? A demandé Maïwen.

J'ai repensé aux événements récents. J'étais la fille de Nuit et de Saouro, je faisais partie d'une étrange prophétie, et je devais détruire le monde. Je me suis mise à trembler.

-Pourquoi? Ai-je dit d'une voix rauque.

Une larme a coulé de mon œil.

-Attends, on ne t'a pas tout dit. A commencé Djenn.

-Oui, c'est vrai. Tu es destinée à détruire le monde, mais tu es en même temps celle qui le sauvera. A dit Maïwen.

-Donc tu seras un jour confrontée à un choix, qui décidera du sort du monde. A dit Liam.

Les pouvoirs de la lune obscureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant