Chapitre dix

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Notre petite vie plate est de retour après deux semaines de... d'aventure, si je peux me permettre. Je n'ai pas de mot pour d'écrire ce nouveau type de « relation » avec mon meilleur ennemie d'enfance.
Après 48h, sans sa tête de con qui me suit partout, ça me manque presque )j'ai bien dis presque).
Quelqu'un frappe à ma porte, c'est assurément ma mère, car c'est la seule dans cette maison.  Elle ouvre cette dernière sans ma permission. Encore une fois sans mon accord cette vielle vient ouvrir mes rideaux qui me cachaient de la vie platonique extérieur.
- ça fait deux jours qu'on est revenues, ça faits deux jours que t'es censée aller à l'école et ça fait deux jours que t'es cloîtré ici comme une dépressive.
- ouais, le meilleur 48heures de toutes ma vie. Réfléchissais-je
- tu lève ton cul, tu t'habilles et t'appelle Rocky pour qu'il vienne te chercher à sa pause déjeuner.
- je vais y penser.
Je me retourne dans mes couvertures et ferme les yeux.
- si tu te lève pas maintenant, je.. ( elle pense) j'enlève la porte de ta chambre.
- tu ferais jamais ça. La défiais-je
Elle sort un tournevis de sa poche par magie et se dirige vers la seule chose qui me donne de l'intimité. J'allume mon portable et appelle l'adolescent qui me sert de taxi. Sur ce geste ma mère quitte ma chambre avec une posture de fierté.
*conversation téléphonique*
- salut, pourrais tu venir me chercher s'il te plait?
- je te croyais morte.
- j'aurais aimée, mais non malheureusement.
- t'es où?
- chez moi, dans mon lit.
- non je parle depuis deux jours
- moi aussi. Affirmais-je
(Soupire de Rocky)
- donc tu veux quoi comme service encore, princesse.
- arrête je te demande jamais rien!
- hier quand tu m'as demandé d'aller chercher ton cahier d'art pour le prof à l'autre bout de la ville.. et avant hier quand t'avais trop mal à la tête donc fallait que j'aille te chercher des Advils à la pharmacie et la fois où....
- okok c'est bon j'ai compris.
- je vais le faire, à une condition.
- quoi..?
- tu avoue que je suis le meilleur et que je suis génial.
- t'es le meilleur et t'es génial. Dis-je avec sarcasme
- et que je suis hyper canon.
- tu pousses le bouchon un peu trop loin « Maurice ». Répliquais-je en faisant référence à la fameuse publicité française.
- je vais être la dans cinq minutes bou-boule
***
Il raccroche juste avant que j'aille le temps de lui crier dessus. Je sors avec difficulté de mon lit dans lequel j'étais enfoncé.
J'attrape au passage mes vieux jogging gris taché de peinture avec mon sweat à capuche que je porte continuellement depuis que Rocky me l'a acheté au new jersey.
Je déboule les marches avec lourdeur, sans aucun intérêt je mets mes vieux vans tout détruit et passe au garde manger, vide. J'ouvre le frigidaire, remarque une boite de pizza, m'empare d'une pointe, la sert entre mes dents et sors à l'extérieur attendre l'autre.
Fuck mon sac...
Demi tour vers ma maison pour aller le chercher. En rentrant, j'entre-croise mon reflet dans le miroir d'entré : cheveux chignons, pizza à la bouche, boutons au milieu du front, vieux mascara estompé sous mes yeux.
En me foutant bien de l'allure de mon visage, je ressors en me foutant autant de ne pas avoir mon sac d'école que je n'utiliserai même pas de toutes façons. En entendant la musique de l'auto à Rocky au coin de la rue, je m'avance jusqu'au trottoir. Brusquement il s'arrête et me fait monter sans porter attention à moi, mais juste avant de démarrer il pose son regard sur mon style, j'imagine. Je prend une énorme boucher de ma pointe de pizza et m'explique entre deux mastications.
- andriana, va te changer s'il te plait
-  che refuze ... moua che voulaiche pas chortir ... chi tchu juge... che te fouche ma ... mawin chans tchon vizache. ( je refuses, moi je voulais pas sortir, si tu juge, je te fou ma main dans ton visage) L'avertissais-je difficilement en lui montrant mon point.
Il lève ses mains de son volant pour mettre un vieux cd de musique des années 70-80. C'est le dernier cadeau que son père lui à donné avant de partir en voyage pour son travail y'a trois ans. Il est censé revenir ce noël , mais on ne peut jamais se fier sur les missions militaires. Le mien est présent occasionnellement, ça n'a pas l'air de l'intéressé de passer un peu de temps avec sa plus petite fille, il préfère ma grande soeur: Stella. Je ne peux même pas dire qu'elle possède un seul gène de féminité en elle. L'hiver elle passe tout son temps à courir dans différentes arénas pour son hockey et l'été de mai à septembre jamais je peux avoir une vraie discussion avec elle , car stella disparaît complètement. Son passe temps est le football donc elle parle football, elle mange football, elle pense football, elle vie football... et tout pareil pour mon père qui l'a suit comme un chien de poche. Il prend des congé, à tout bout de champ, pour ses tournois, tant dis qu'il ne prendrait même pas congé pour moi si j'étais à l'hôpital.
Je peux comprendre, il l'a toujours préféré à moi, je le prend bien, il voulait un petit gars et il l'a eu ( d'une certaine manière).

- Tu veux quelque chose au Tim? Me demande Rocky en constatant que je n'ai probablement rien mangée de mieux que cette pointe de pizza ce matin.
Je soupire par flemme de lui donner une vraie réponse.
À son tour il soupire , mais plus fort que moi.
Je continue son petit jeu en poussant le son de ma bouche encore plus fort et ce jusqu'à ce que nous entendions « bienvenue au Tim Horton qu'est ce que je peux vous servir? ». Rock s'approche du micro
- deux grands cafés deux crèmes deux sucres ( comme il les aime) /avec deux Tim matin aux bacons et un muffin aux bleuets.
« Ça fait un total de 12,35$ Vous pouvez avancer ». L'adolescent sort son sourire charmeur avec sa carte débit et s'adresse à l'autre adolescente à la caisse. Cette dernière rougit facilement sans vraiment se concentrer sur son travail, elle en oublie même de nous faire payer. Un numéro est même gribouillé sur le bout d'une serviette de table qui nous est offert avec notre commande. Sans dire un mot de plus mon ami sort de stationnement, avec son petit sourire arrogant au coin des lèvres.

Culpabilité torride;Où les histoires vivent. Découvrez maintenant