Elle arriva, s'assit en face de lui et commença directement à parler, sans lui laisser le temps de respirer.
-Je suis amoureuse de toi. Voilà, fallait bien que je te le dise un jour. Bah ce jour, c'est maintenant. Je suis amoureuse de toi et c'est comme ca. Et puis, s'il te plaît, arrête de me parler. Je sais bien, ça va pas être très compliqué pour toi. Mais arrête, arrête tout, définitivement. Pas de petits sourires quand on se voit, pas de chamailleries, pas de délires, pas de mots échangés, pas même un seul regard. Juste un coup d’œil dans tes pupilles, je pourrais pas le supporter, rien que te voir je sais déjà que ça va me tuer.
Tu disais que t’avais déjà reçu beaucoup de déclarations. Une comme ça, ça t'es déjà arrivé ? Pas mignon non. Suppliant, passionné. Y a rien de mignon dans ce que je ressens pour toi. Je t'aime et je te hais de ne pas le voir, ou pire, de le sentir et de t’amuser quand même avec moi. Je hais ce truc que tu me fais ressentir. Je pensais que j’en avais fini avec ça, avec le cœur qui bat, le sourire niais et les mains qui tremblent. Puis t’es arrivé dans ma vie et je sais pas, à chaque fois que je te regarde, y a ce truc qui me renverse, cet ouragan qui murmure à mon oreille que de ton côté c’est pareil, que y a cette putain d'attirance aussi, que t'as qu’une envie c’est de me serrer contre toi jusqu'à ce que tous les morceaux de mon cœur éparpillés se soient recollés. Et a chaque fois, ce tsunami de sensations, ça me frappe, encore et encore, et ça me laisse couchée au sol, la respiration coupée, la tête vide et le cœur plein de toi. Et j’arrive pas à me relever. J'arrive pas à te comprendre, à savoir à quoi tu joues avec moi. Et des fois, je suis intimement persuadée que t’en as aucune idée toi non plus. Quand j’ai dû arrêter de te parler, ça m’a tué. Ça m’a mise mal, ça m’a fait plonger tout au fond, dans ce que je refusais d’admettre.
Et quand on s’est juste recroisés, avec elle pendue à ton bras, tout m’est revenu d’un coup, en pleine gueule. KO. Chaos. Dans mon cœur, ma tête et mon corps. J’arrivais plus à penser, j'ai fuis et j’ai continué un moment à t'éviter. Parce que, même si je refusais de me l'avouer, je savais déjà ce que je ressentais pour toi, et c'était pas une maladie qui pouvait se guérir.
Mais on pouvait pas arrêter de se parler comme ça, et je ne sais même pas pourquoi je dis “ on “ . C'était pas “ on “ . Y a jamais eu de “ on” . C'était moi, moi et moi seule qui avait besoin de te parler, ce putain de besoin qui dévorait mon âme. C'était un feu destructeur et il brûle toujours, ses flammes lèchent encore mon estomac quand je parle de toi. Je me suis tellement investie dans cette relation. Toujours là pour toi, à t'écouter, te conseiller, te laisser te confier, t'aider, te complimenter, à rester éveillée jusqu'à des heures irraisonnables alors je tombais de sommeil, à essayer de te faire sourire alors que j’avais envie de pleurer, à supporter tes moments où tu voulais juste m’embêter, à apprendre lentement à te lire. Mais moi, moi, qu’est ce que j’ai eu en échange de tout ça ? Qu’est ce que tu m’as donné, apporté en échange ? Est ce que t’as jamais été là pour moi quand je n’allais pas bien ? Est ce que t’as vu les signes, les soupirs que je poussais ? Est ce que tu m’as protégé dans cette histoire ? Est ce que t’as déjà essayé de me faire sentir juste bien, pas parce que tu le voulais, mais parce que j’en avais putain de besoin ? Je dis pas que c’est ta faute. Je veux pas te blâmer. Au fond, à qui la faute ? À toi ? Pourquoi ? Parce que tu ne sais pas écouter, pas parler, pas voir les signes ou parce que tu m'as laissé croire à plus ? T’es soit un naïf soit un connard dans tous les cas. Et j’espère sincèrement que ma première option est la bonne.
Tu sais, c'est sûrement moi en fait. J’aurais pas dû tomber sous ton charme, sous ta coupe, j’aurais dû fuir tout de suite, faire plus attention tout de suite. J’aurais pas dû attendre de toi que tu m’aides,que tu me répares, que tu me relèves, que tu comprennes dans mes yeux tout ce que je voudrais hurler. J'aurais pas dû m’attendre à ce que tu perces le masque. Je suis désolée sincèrement, je veux pas foutre le bordel dans ta tête, dans ton couple, dans ta vie mais fallait que je te le dise. Je suis tellement amoureuse de toi que ça me bouffe de l'intérieur. Mais tu vois rien, ou tu fais exprès de ne rien voir. Alors, s'il te plaît, ne fais pas comme tu avais dit. Vas jusqu’au bout dans ton aveuglement. Quand tu partiras étudier, oublies moi. Oublie mon visage, le son de ma voix et comment j’avais l’habitude de t’écouter chaque soir. Oublie notre amitié, oublie ces moments volés au monde. Et je tâcherai de faire de même. Quitte à ce que ça me tue.
Alors, elle se leva, grande, belle, droite, fière, ravalant ses pleurs et elle partit, tandis que les larmes dévalaient les joues blanches du garçon qui la regardait s’en aller comme on voit un songe s’évanouir. Il savait qu’il aurait dû la rattraper, l'empêcher de partir. Mais pour lui dire quoi? Il avait jamais été doué avec les mots. Alors, il regarda disparaître la fille qui avait été toute sa vie, qui avait su le reconstruire, la fille qu'il avait tant aimé sans s’en rendre compte. Il la regarda fixement, comme si il s’attendait à ce qu'elle se retourne et qu’elle court vers lui en sentant ces yeux brûlants sur sa nuque. Mais non, elle partit vraiment, et lui regarda son corps s’estomper dans le monde flou des larmes et des regrets.
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OS d'Amour
RomanceCe recueil d'OS comportera autant de choses que j'ai vécu, de fanfictions, de yuri, de yaoi, des histoires hétéros, d'histoires tristes, joyeuses, romantiques, lemon ect...Un seul mot d'ordre : l'Amour.